Pïerre de Grenoble est l'unique album du projet du même nom, réalisé par Gabriel YACOUB avec sa femme Marie et un comité plutôt large, du moins par rapport à la plupart des albums du futur MALICORNE des années 70. Il peut passer facilement pour un préambule à ce dernier groupe, même si c'est en fait plus que cela. Mais la liste d'invités est plutôt belle, avec le guitariste Dan AR BRAZ, le sonneur Alan KLOATR, sans oublier la présence de Hughes DE COURSON aux manettes.
Pierre de Grenoble ouvre gaiement la voie à ce qui fera la renommée de MALICORNE : le chant assez nasal (même si ce ne sera pas toujours le cas) de Gabriel et Marie, les instruments traditionnels, violon, psaltérion, cromorne, etc, mélangés avec d'autres plus modernes comme la guitare électrique et, même si c'est propre uniquement à Pierre de Grenoble, exotiques comme le tamboura indien.
Toutes ces idées et arrangements sont plutôt séduisants en tant que programme déjà, mais musicalement ça sonne du tonnerre. Dès "Au Chant de l'Alouette" jusqu'à "La Pension", en passant par l'épique et sombre "Pierre de Grenoble" ou le joyeux "An Dro", tout n'est que maîtrise d'un style qui est pourtant "neuf" (alors qu'une partie de la trame est ancienne). Le groupe met aussi l'accent sur les parties vocales parfois a-cappella, et c'est d'ailleurs comme cela que se termine le disque.
Même si l'ambition est sensiblement différente de celle de MALICORNE, Pierre de Grenoble représente une excellente entrée en matière à cet univers.