Elevée en écoutant NO DOUBT et GREEN DAY, la californienne Olivia RODRIGO s’inspire surtout de Taylor SWIFT dans l’écriture de son premier album Sour, sorti en 2021 alors qu’elle est tout juste âgée de 18 ans. Sour devient rapidement un petit phénomène culturel, décrivant les hauts et les bas des relations et des émotions adolescentes sur fond de pop-rock et de paroles auxquelles on peut facilement s’identifier. Rien de surprenant pour Olivia qui traîne dans les jupons de Disney depuis ses 13 ans et tient l’un des premiers rôles dans la série-comédie musicale High School Musical, mais ce premier disque est l’occasion pour la chanteuse de montrer ses talents de songwriter et de performer qui sait parler à son public au travers d’expériences universelles.

Sour débute fort sur une piste qui ressort d’ores-et-déjà du lot : la pop-punk gentiment féroce de "Brutal" ouvre le bal avec une Olivia pleine d’énergie crachant des paroles tranchantes qui reflètent bien les tribulations de l’adolescence sur un ensemble de guitares, de batterie (And I’m so sick of 17/Where’s my fucking teenage dream? ou encore They say these are the golden years/But I wish I could disappear/Ego crush is so severe/God, it’s brutal out here).

Le premier single du projet, la ballade pop "Drivers License", raconte autour du piano les peines de coeur de manière poignante, surtout la mélodie des refrains, particulièrement déchirante. Plus doux et aérien, "Deja Vu" aborde le thème de la nostalgie et mêle batterie, guitares, orgue, synthés pour créer un ensemble plus électronique et entraînant.

Quelques chansons plus intimistes et acoustiques s’inspirent d’éléments folk, comme "Enough For You", "Hope Ur Ok" et "Favorite Crime". "Traitor" se voit embelli des harmonies délicates de la chanteuse sur un tempo lent fait de couches de guitares et de piano, tout comme la ballade "1 Step Forward, 3 Steps Back" où Olivia décrit une relation toxique et ses frustrations (I’m the love of your life until I make you mad/It’s always one step forward and three steps back/Do you love me, want me, hate me ?/Boy I don’t understand).
"Happier" combine piano, violons et basse lourde pour accompagner la chanteuse dans ses regrets de voir son ex aller de l’avant (I hope you’re happy, but don’t be happier).

Sur la pop-rock de "Jealousy, Jealousy", la basse, la guitare et le piano sont au rendez-vous pour former un titre qui condense à la perfection l’angoisse de la convoitise et de la comparaison (I think, I think too much/About kids who don’t know me/I’m so sick of myself/I’d rather be, rather be/Anyone, anyone else). Dans le même genre et un moment fort de l’album, le tube "Good 4 U" à la mélodie pop-rock contagieuse traduit une colère un brin acerbe qui capture bien l’essence même de Sour.

Sour est un premier album très bon et hyper réjouissant : 11 titres dont cinq singles, une demi-heure de délice sonore pop-rock qui vous filera entre les doigts sans que vous les remarquiez. Les harmonies sont belles et l’instrumentation plutôt bien ficelée. L’écriture de RODRIGO montre qu’elle sait remarquablement bien explorer les émotions et complexités de sa vie de jeune adulte. Ca sonnerait presque un peu comme du Taylor SWIFT, à qui Olivia finit par lâcher des crédits de songwriting pour plusieurs chansons. Si l’ensemble des titres et l’esthétique du projet ressemblent à des pages de journal intime, c’est sans surprise que cet album trouve un écho dans le coeur de la Gen-Z.
Avec Sour, Olivia RODRIGO se fait une place sur la scène musicale, casse les records d’écoute sur Spotify et empoche au passage le Grammy de la Meilleure Nouvelle Artiste. Un beau début à relever et à suivre de près.