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BOSSA NOVA  |  STUDIO

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1962 Jazz Samba
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Stan GETZ - Jazz Samba (1962)
Par LOUJINE le 17 Novembre 2010          Consultée 4930 fois

La musique est tellement riche en confusions, en approximations, en imprécisions, liées sans doute au fait que l’on ne sait pas parfaitement ce qu’est la musique, qu’il ne faut pas bouder son plaisir lorsqu’on nous offre des incontournables, des points de repères indéniables. De bien des manières, Jazz Samba en est un.

La bossa nova (autrement dit « nouvelle vague ») est un mouvement musical né au Brésil que l’on a l’habitude de circonscrire des années 50 aux années 60. Années 50 pour la naissance au Brésil et années 60 pour la diffusion aux États-Unis puis au monde. La bossa nova n’est bien entendu pas morte à la fin des années 60 comme le prouve la succession assurée souvent par les enfants mêmes (Bebel Gilberto) des artistes de cet âge d’or. Jazz Samba, sorti en 1962, marque de manière spectaculaire l’arrivée de la bossa nova aux États-Unis.

Le disque est le fruit de la collaboration entre Stan Getz, saxophoniste de Cool Jazz, qui revient d’un long voyage en Europe et en Afrique suite à des problèmes de drogue, et Charlie Byrd, guitariste de jazz, mais éclectique qui, lui, revient d’un voyage au Brésil dont il rapporte plusieurs compositions. Le disque, enregistré dans une église de Washington, est une étape intéressante, un creuset de différentes musiques. La bossa nova « inventée » par João Gilberto et Antonio Carlos « Tom » Jobim était déjà un mélange de samba et de Cool Jazz de la West Coast. L’album qui s’intitule Jazz Samba est comme une seconde rencontre entre ces genres.

Le disque est constitué de 7 titres, dont les plus célèbres sont sans doute ‘Desafinado’ (Off-Key) et ‘Samba de Uma Nota Só’ (One Note Samba), les deux titres composés par Antonio Carlos Jobim. ‘Desafinado’ est une parfaite ouverture en ce qu’il met en avant les harmoniques typiques de la bossa nova mais aussi l’apport spécifique de Stan Getz (le saxophone n’est pas un instrument typique de la bossa nova) et le son de guitare de Charlie Byrd (un son très doux, parfois un peu éloigné du jazz). Le titre est depuis un classique de bossa nova, et de jazz, repris notamment par Coleman Hawkins, ou encore par Ella Fitzgerald. Ce détail me permet d’évoquer une autre des spécificités de l’album par rapport à la bossa nova : l’absence de paroles. Pas de chant sur cet album, ni de piano. Ces deux absences permettent à l’album d’exister en tant que tel, et non pas comme une simple reprise de morceaux brésiliens. Charlie Byrd compose le second morceau de l’album, ‘Samba Dees Days’, qui fait la part belle au son feutré de Stan Getz (surnommé « The Sound » il est capable d’autres sonorités, mais sur cet album le son doux de son saxophone, qui est sa marque de fabrique auprès du grand public, domine). Le troisième morceau, par son aspect ludique (‘O Pato’ ― le canard), est peut-être le moins intéressant de l’album et en même temps un des plus agréables. La première face du vinyle se termine sur un morceau de Baden Powell où le son, déjà très étouffé de l’album se fait encore plus mielleux, pour presque s’évanouir à la fin.

L’autre face s’ouvre sur le deuxième standard de bossa nova (et de jazz) de l’album : ‘Samba de Uma Nota Só’ (One Note Samba), titré ainsi pour la structure du thème mélodique, suite de notes du même ton. Personnellement je trouve ce morceau un peu monotone et l’ensemble de cette seconde face me semble un peu en dessous. Les deux derniers titres, composés par Ary Barroso, principalement un compositeur de samba, sont légèrement plus dynamiques et m’auraient semblés plus judicieusement placés au début.

Reste que cet album ouvre la voie à une « mode » bossa nova aux États-Unis. Stan Getz reçoit notamment un Grammy Award pour ‘Desafinado’ et confirmera son talent avec le succès encore plus large de Getz/Gilberto en 1964, sans doute l’album de jazz le plus vendu au monde.

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- Stan Getz (saxophone ténor)
- Charlie Byrd (guitare)
- Keter Betts (contrebasse)
- Gene Byrd (contrebasse, guitare)
- Buddy Deppenschmidt (batterie)
- Bill Reichenbach (percussions)


1. Desafinado (off-key)
2. Samba Dees Days
3. O Pato (the Duck)
4. Samba Triste
5. One Note Samba (samba De Uma Nota Só)
6. É Luxo Só
7. Baia



             



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