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1969 1 The Chicago Transit Authori...
1971 Chicago II
 

- Style : The J. Geils Band , Blood, Sweat & Tears, Al Kooper

CHICAGO - The Chicago Transit Authority (1969)
Par ARCHANGEL le 23 Avril 2025          Consultée 88 fois

Je suis peut-être née trop tard pour les pantalons patte d’eph’ et les vinyles qui crépitent, mais je me soigne. Le programme de cette cure ne se résume pas à un peu de shopping de circonstance, il passe aussi par la découverte de formations qui osaient faire sauter toutes les frontières. Parmi eux, CHICAGO, un groupe de rock qui semble - encore en 2025 - trop grand pour son époque. D’abord appelé The Chicago Transit Authority, le groupe est composé d’un septuor surdoué : Peter CETERA à la basse, Terry KATH à la guitare et au chant, Danny SERAPHINE à la batterie, Robert LAMM aux claviers et au chant, sans oublier cette section de cuivres qui rugissent comme des félins affamés, avec Walter PARAZAIDER au saxophone, James PANKOW au trombone et Lee LOUGHNANE à la trompette.

Ambiance Big Band donc, mais attention, Big Band de fous furieux car le groupe envoie du (très très) lourd dès les premières secondes du titre d’introduction de leur premier opus, et quelle intro ! Écrite et chantée par KATH, c’est 6 minutes de pur délire progressif, tel un manifeste qui donne un véritable avant-goût de ce que CHICAGO a à offrir. Les cuivres s’entrelacent aux claviers et à la guitare, c’est électrique et ça sent la liberté musicale la plus totale. Le single "Does Anybody Really Knows What Time It Is?" est la coolness incarnée. Piano jazzy et la voix posée (mais toujours un brin désinvolte) de LAMM entre deux éclats de trompette, qu’est ce que ça en jette !

Robert LAMM (qui a écrit et qui donne sa voix à la majorité des titres du disque) continue de chanter sur le joli single pop-jazz "Beginnings", une fois encore accompagné de breaks cuivrés et du groove de la section rythmique, que l’on découvre imparable. Il est rejoint au chant par CETERA dans le single "Questions 67 and 68", un morceau majeur où l’énergie du band fait frissonner. Les harmonies vocales ultra maîtrisées lui donnent une forme superbe mais c’est le bridge orchestral d’une richesse fantastique qui donne tant envie d’y revenir.

Dans la même lignée, "Poem 58" est une claque mélodique absolue, la guitare de KATH surgit toujours au bon moment ; brute, habitée et tranchante… de quoi faire ronronner de plaisir les amplis au son de cette fusion rock-jazz-soul, le tout saupoudré d’une belle dose de psychédélisme. Je suis moins fan du morceau "Someday" bien qu’on y croise la basse géniale de CETERA, sinon pour le reste, j’avoue que je vois immédiatement des similitudes avec les mélodies gnangnan de Paul McCARTNEY alors bien sûr c’est pas ma came, mais ce sera peut-être la vôtre.

Le melting-pot sonore qui fait le style de CHICAGO, on l’entend tout au long de Transit Authority, mais c’est sur le morceau "Listen" en particulier qu’on découvre à quel point le groupe n’a pas uniquement voulu repousser les limites, mais y est parvenu avec brio. Le noyau nucléaire des cuivres mène cette drôle de fanfare d’un autre genre, bref rien d’autre qu’une chanson magistrale sur laquelle, une fois encore, tous les membres peuvent briller comme une constellation de génies, tout simplement. Et quand CHICAGO nous dit d’écouter, il y a fort à parier qu’on en ressortira tous à court de mots.

La deuxième moitié de l’album est aussi bonne que le début, CHICAGO reprend le tube du Spencer DAVID GROUP, "I’m A Man" dans une version à peine moins frénétique que l’originale mais la vibe est si bonne qu’il serait dommage de passer outre ses excellents riffs ou les percussions (cloche, claves, tambourin) assurées par notre trio de cuivristes qui se paient un solo du feu de Dieu. Il ne faut pas non plus passer à côté du sensuel "South California Purples", un titre bluesy et terriblement planant qui ravira tout le monde. Le solo de Terry est à tomber, fabriqué nulle part ailleurs que dans le laboratoire secret du groove ultime. Le bridge quant à lui voit LAMM reprendre les paroles de "I Am The Walrus" (I am, he is, you are, he is, you are, me and we are all together) avec un twist follement moderne.

Si tous les membres du groupe apportent indéniablement leur propre patte à la musique, c’est Terry KATH qui lui donne sa fièvre. Guitariste inclassable qui peut se vanter d’avoir fait l’admiration de Jimi HENDRIX, Terry branche sa Strat dans l’ampli et laisse le génie venir. Dans "Free Form Guitar", une performance de près de 7 minutes entièrement improvisée, il nous propulse sur une piste de F1. Contrairement aux pilotes qui avalent l’asphalte à pleine vitesse, KATH n’a pas besoin de pédale pour marquer son univers. C’est bruitiste, violent, cosmique, la folie à l’état pur, alors pas besoin non plus de couvrir cette oeuvre d’art instrumentale brute à mi-chemin entre l’abstrait et la transe car Terry est l’homme qui fait chanter les guitares, transformée ici en véritable véhicule à moteur. Une ambition folle et hallucinante où chaque riff de guitare nous fait l’effet d’une montée d’adrénaline, à ne rater sous aucun prétexte !

On termine avec la jam de fin "Liberation", quinze minutes sublimes où chacun se lâche comme s’il n’y avait pas de lendemain. Qu’est-ce que j’en pense ? Rien de moins que wow. Une traversée des genres soufflée d’un psychédélisme planant, on est dans une autre dimension, un endroit qui ne s’excuse de rien. On flirte avec l’improvisation free jazz, un moment de liberté pure qui n’a ni peur des longueurs, ni de la fureur. Pourquoi c’est un 5 sur 5 sans l’ombre d’un doute, cet album ? Parce que, comme le dit Mastcard, Transit Authority est un monstre. Sept musiciens, sept bêtes de scène, sept talents. Parce que CHICAGO n’est pas juste un groupe à cuivres pensé comme un Big Band moderne, c’est une formation qui trempe dans le jazzy-blues sous acide, une section rythmique toujours enflammée, un groupe qui peut rivaliser sans problème avec les plus grands guitar heroes de la place. Il faut de l’ingéniosité pour créer ce tremblement de terre, sans concession et sans avoir peur du mauvais goût. Orgasmique du début à la fin, Transit Authority est une révélation.

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   (2 chroniques)



- Peter Cetera (chant, basse)
- Terry Kath (chant, guitare)
- Robert Lamm (chant, claviers)
- Daniel Seraphine (batterie)
- James Pankow (trombone, arrangements cuivres)
- Lee Loughnane (trompette, choeurs)
- Walter Parazaider (woodwinds, choeurs)


1. Introduction
2. Does Anybody Really Know What Time It Is?
3. Beginnings
4. Questions 67 & 68
5. Listen
6. Poem 58
7. Free Form Guitar
8. South California Purples
9. I'm A Man
10. Prologue, August 29, 1968
11. Someday (august 29, 1968)
12. Liberation



             



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