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1969 1 The Chicago Transit Authori...
1971 1 Chicago II
 

- Style : The J. Geils Band , Blood, Sweat & Tears, Al Kooper

CHICAGO - Chicago Ii (1971)
Par ARCHANGEL le 27 Avril 2025          Consultée 25 fois

Pas besoin de grand-chose de plus qu’un album aussi génial que Transit Authority pour introduire un groupe énorme comme CHICAGO, une formation qui ne fait rien à moitié. Je vous le rappelle, un Big Band du tonnerre qui signe en 1970 son deuxième album, Chicago II. 23 titres, rien que ça, écoutez, quand la muse pointe le bout de son nez, il serait regrettable de l’éconduire. Je vous le dis tout de suite, ici le groupe prouve que son premier essai n’était pas juste un éclair de génie, mais bel et bien le signe que les sept musiciens avaient le feu sacré.

Le titre d’ouverture "Movin’ In", écrit par le tromboniste James Pankow, est presque une déclaration d’intention : les cuivres explosent sans préavis, Kath chante sur une rythmique jazz-rock pendant que la section de cuivres construit une sorte de contre-mélodie sacrément imposante qui prendra quelques détours pour nous surprendre. Quand CHICAGO entre dans la pièce et pose ses valises, on sait que rien ne sera linéaire. Allez, il faut bien une micro déception : sur cet album, ce sera pour moi "The Road" où le bassiste Peter Cetera chante accompagné d’une fanfare baroque quasi-clownesque. Ce n’est pas mauvais, mais je pense direct à mon petit Paulie et d’un coup, je suis presque refroidie.

Fort heureusement, "Poem For The People" débarque pour relever le niveau, interprété par Cetera et Robert Lamm, un duo vocal que j’apprécie beaucoup. C’est doux, ça rappelle les grandes ballades rétro, mais elle est enrichie d’une structure complexe : les cuivres ne ponctuent pas, ils arrivent là où on ne les attend pas et racontent eux aussi toute une gamme d’émotions. "In The Country" est d’entrée de jeu beaucoup plus groovy, la trompette y est très aiguë et Kath déchire toujours autant avec ses riffs plutôt bluesy. Ça swingue et le niveau des mecs ne s’est visiblement pas tari depuis le dernier album.

Dans "Wake Up Sunshine", Lamm harmonise à nouveau avec Cetera : leurs voix flottent au-dessus d’une orchestration au jazz lumineux, alors que le single "Make Me Smile", chanté par Kath qui y joue encore un solo génial, pourrait être un tube de pop solaire qui s’intègre à la fois dans une suite orchestrale de treize minutes réunie sous le nom de "Ballet For A Girl In Buchannon". Composé par Pankow, ce ballet en sept mouvements est le centre de gravité de ce CHICAGO II. Le tromboniste y réunit rock, jazz et musique classique revisitée par un Big Band, avec une ambition complètement décomplexée.

La suite évolue et c’est toujours aussi déjanté. PARAZAIDER débarque avec sa flûte et sa clarinette, pour peu on sombrerait facilement dans la comédie, mais CHICAGO joue sans kitsch et sans prétention aucune. J’aime en particulier l’ambiance grosse fanfare de "Anxiety’s Moment" et de "West Virginia Fantasies", deux pistes instrumentales qui prouvent le sens de la narration purement musicale qui fait le coeur de CHICAGO. Oui, c’est de la musique savante mais sans froideur et le reste du ballet se laisse écouter avec plaisir ("So Much To Say, So Much To Give", "Colour My World", "To Be Free" et "Now More Than Ever").

"Fancy Colours" débute par une moitié assez atmosphérique avant de tourner en fanfare perchée qui s’empare de l’arrière-plan uniquement pour laisser Kath briller sur un solo beaucoup trop court. Terry Kath, justement, ne fait cette fois pas rugir sa guitare sur "Memories Of Love", une composition classique (oui, oui) qui complète trois autres superbes actes ("Prelude", "A.M. Mourning", "P.M. Mourning"). Comme d’habitude, on tombe de notre chaise. Tant de créativité, c’est affolant. La maîtrise est dingue et j’aime l’espace qui a été accordé ici aux instruments à vent.

Les sept amis ne s’arrêtent pas en si bon chemin, puisque Lamm signe encore un ensemble génial en quatre mouvements réunis sous le titre de "It Better End Soon" chanté dans son intégralité par Kath. Sa voix confesse, déraille et gronde sur cette longue suite militante anti-guerre. On parle ici d’un groove qui se prend pour un jazz, qui glisse ensuite sur des notes plus funky avant de finir sur un rock ma foi très sympa où les cuivres reprennent leur place de coeur symphonique. Ça sent la colère et la contestation, mais aussi la virtuosité.

"Where Do We Go From Here" est de belle composition mais ça n’atteint pas le niveau du single "25 or 6 to 4". Peter Cetera prête sa voix sucrée à ce banger écrit dans l’urgence d’une nuit d’insomnie par Robert Lamm. C’est un délire contrôlé avec une ligne de basse tendue, des mélodies tranchantes, des cuivres en embuscade et un solo de guitare électrique hallucinée. Le rythme est mythique alors impossible de ne pas être séduit par cet espèce d’opéra rock progressif qui ne ressemble à rien d’autre.

Dans le fond, ce qui frappe, c’est que CHICAGO refuse la ligne droite. Aucune chanson, aucun instrument, aucun musicien ne reste à sa place. Rien n’est plus haut qu’autre chose, rien ne domine si ce n’est la beauté du son, peu importe le genre. Du rock à la pop orchestrale, en passant par le jazz et le classique, Chicago II est un album qui n’a pas peur d’être vaste et changeant, mais reste avant tout une symphonie moderne où on ne sent jamais l’effort de ce septuor magique qui ose frotter les solos de guitare à des breaks de flûte aérienne. L’intelligence est là, elle nous transporte sans nous écraser et ça, ça a un vrai goût de reviens-y.

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   (2 chroniques)



- Peter Cetera (basse, chant)
- Terry Kath (guitare, chant)
- Robert Lamm (claviers, chant)
- Daniel Seraphine (batterie)
- James Pankow (trombone, arrangements cuivres)
- Lee Loughnane (trompette, chant)
- Walter Parazaider (woodwinds, chant)


1. Movin' In
2. The Road
3. Poem For The People
4. In The Country
5. Wake Up The Sunshine
6. Make Me Smile
7. So Much To Say, So Much To Give
8. Anxiety's Moment
9. West Virginia Fantasies
10. Colour My World
11. To Be Free
12. Now More Than Ever
13. Fancy Colours
14. 25 Or 6 To 4
15. Prelude
16. A.m. Mourning
17. P.m. Mourning
18. Memories Of Love
19. It Better End Soon (1st Movement)
20. 2nd Movement
21. 3rd Movement
22. 4th Movement
23. Where Do We Go From Here



             



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