Oui, oui, oui… PLAID… je me souviens… C’était il y a longtemps, dans ma période « oh mon Dieu Warp c’est génial il faut que j’écoute tout ». Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, et PLAID n’a pas sorti grand-chose. Ce n’est pas non plus le genre de duos qui tire sans arrêt la couverture à soi, c’est vrai.

Et voilà qu’après deux B.O. notre PLAID revient tout beau tout neuf du pressing. WARP, prêt à en découdre, sort la grosse armada promotionnelle, quitte à tirer un peu trop sur le fil. Le Docteur Who a fait un bond jusqu’au 26 septembre et nous a ramené Scintilli au format mp3 (à choisir, j’aurais préféré qu’il nous laisse Amy).

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce PLAID-là file un mauvais coton. Le duo londonien s’amuse à élaborer un patchwork de tout ce que l’électro compte aujourd’hui de nouvelles tendances. En gros, PLAID a fait un best-of de la musique des autres (j’entrevois déjà les possibilités commerciales de ce concept). Comme on n’a pas vraiment affaire à des manchots, l’album est très travaillé et les morceaux sont bons dans l’ensemble.

Il y a même de beaux enchaînements. Ce passage « Thank » / « Unbank », façon « bal populaire chez les Oods », il n’en faut pas plus pour me plaire. Dommage que tout l’album ne soit pas dans cette veine, il y a quelque chose à creuser du côté de cette électro à la fois dansante et naïve (à moins que le grand APHEX ait déposé un copyright). Les tentatives dubstep (« Sömnl ») ou ambient (« Craft Nine ») sont bien moins convaincantes. L’écho spectral sur les synthés, présent sur presque tous les titres, finit également par lasser (tant va le plaid à la lessive qu’il bouloche, etc.).

Mais en 2011, alors que tout le monde se démène pour trouver de bonnes idées, Scintilli n’est pas vraiment le genre d’albums sur lequel on a envie de s’attarder. D’autant plus que PLAID a l’étoffe des grands, et qu’il est capable de beaucoup, beaucoup mieux.