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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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2011 1 Scintilli
2014 Reachy Prints
 

- Style : Bonobo, Boards Of Canada, Rone
- Membre : The Black Dog

PLAID - Reachy Prints (2014)
Par SASKATCHEWAN le 14 Septembre 2014          Consultée 1412 fois

PLAID a décidé de faire sa révolution. Il faut dire qu’après un Scintilli tièdement accueilli par le public, c’était ça ou rejoindre la tournée Age tendre et têtes de bois. Dites adieu aux atmosphères vaporeuses nimbées d’expérimentations électroniques indolores : PLAID est désormais un groupe d’électro-punk et parsème ses disques de slogans du Parti pirate. La rencontre avec l’artiste allemand Franz Anrufbeantworter à l’occasion d’un match de ligue régionale allemande aura été l’élément déclencheur. Tandis que le FC Magdeburg*¹ ratait de peu la montée, notre duo britannique envisageait pour la première fois depuis quinze ans sa musique sous un nouveau jour.

Evidemment, les fans du groupe n’auront pas été dupes. Une introduction qui enchaîne PLAID et révolution dès la première phrase, ça ne pouvait être qu’un canular. A côté, le reste paraît presque vraisemblable, c’est dire. Non, PLAID est désespérément fidèle à lui-même, et ça ne surprendra personne, sauf peut-être Jean-Marc Morandini, qui arbore un visage éternellement surpris et béat, signe chez l’homme adulte d’une lecture assidue des meilleures feuilles d’Immanuel Kant.*²

Eh bien, vous savez quoi ? Je ne leur en veux même pas. Je les admire même. PLAID se fout d’être original ou de vendre des albums, de sonner comme untel ou untel, d’échapper au fisc, de fréquenter des dealers ou des anciens de Goldman Sachs. PLAID est inoffensif, le sait, et en profite pour bidouiller sa musique dans son coin, à l’abri des vents nouveaux qui emportent la musique électronique. Il faut être chargé de marketing chez Warp pour vouloir coller ensemble « innovation » et « nouvel album de PLAID ».

Reachy Prints : 40 minutes, de la harpe, quelques sons de clochette oniriques, une vingtaine d’écoutes pantouflardes garantie, des influences techno minimale pour faire jeune : voilà, c’est le dernier disque de PLAID. Attention ! Ces deux garçons sont des orfèvres du son, ce qu’ils font, ils le font merveilleusement bien, au point que leur musique a la même saveur que les lasagnes de maman.

Parmi les neuf titres plus ou moins semblables, on relèvera quand même « Matin lunaire », qui surprend par son côté très dansant. Le reste aurait pu être la B.O. d’un clip promotionnel sur une grande ville du Nord de l’Europe. On voit presque le vent froid qui souffle dans les arbres maigres, les berges pittoresques, les couleurs pastel. Les boucles synthétiques sont claires, liquides, les nappes de synthés aériennes. Parfois, PLAID force un peu sa recette, comme sur le très enfantin « Liverpool St. », mais globalement, tout est très bien pesé et pensé. Attachant, mais légèrement énervant.

Aborder un album de PLAID est toujours un exercice contradictoire, entre résignation et affection. Résignation, parce qu’on essaye toujours de croire à l’album qui aura « ce petit truc en plus » après toutes ces années. Affection, parce que même dans la facilité, le duo londonien fait la musique qu’il aime et qui l’intéresse, et ça se sent. Alors bon, Reachy Prints, écoutez-le, oubliez-le, mais ne faites pas semblant d’en vouloir à ses créateurs de prendre leur pied.


*¹ Figurez-vous Bixente que le FC Magdeburg, qui végète actuellement en quatrième division du championnat allemand, est le seul club d’Allemagne de l’Est à avoir gagné une compétition européenne : la Coupe des vainqueurs de Coupe, en 1974 contre l’AC Milan.
*² Transcendentalement, Immanuel Kant est le seul philosophe qui a réussi à faire de sa tombe un lieu touristique russe par la seule force de son esprit et des bombardements alliés. J’ai vu de mes yeux vu dans un kiosque de Kaliningrad une tapisserie murale typiquement soviétique représentant le maître en train de se promener. Habitude saine qu’il n’a interrompue qu’à deux reprises : lors de la Révolution française et le jour de la sortie de Fifty Shades of Grey.

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- Andy Turner
- Ed Handley


1. Oh
2. Hawkmoth
3. Nafovanny
4. Slam
5. Wallet
6. Matin Lunaire
7. Tether
8. Ropen
9. Liverpool St



             



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