Originaire de Los Altos, CHOCOLATE WATCH BAND fait partie de ses nombreux groupes Garage qui s’orienteront plus tard vers le Rock Psy. Fondé en 1964 à l’initiative de Mark Loomis et Ned Torney, la formation tombe sous la coupe d’Ed Cobb, guitariste, producteur et compositeur du hit Garage « Dirty Water » des STANDELLS, groupe qu’il cornaque également. Après une poignée de singles dont un produit par Frank ZAPPA et un autre sous le nom des Hoags, le groupe complètement remanié met en boite en septembre 67 son premier album avec No Way Out.

Si la pochette incarne une ambiance Psy, avec une mention au 18ème amendement américain, le premier titre « Let’s Talk About Girl », reprise nerveuse des Tongues Of Truth (aka The Grodes) nous ramène vers les ANIMALS et les STONES. Impression confirmée « The Midnight Hour », reprise rallongée de Wilson PICKETT dans une veine encore stonienne. A contrario les covers « Come On » (Chuck BERRY) et « Hot Dusty Road » (BUFFALO SPRINGFIELD) demeurent peu inventives et trop scolaires. « No Way Out », une compo de Cobb et l’instrumental « Dark Side Of The Mushroom » restent orientés dans un décor Psyché. Seule compo de Dave Aguilar, « Gone And Passes By » diffuse une étrange atmosphère Psy avec passage de sitar et un chant lorgnant sur celui de Mick Jagger. Certains y verront une démarque avec « Mona » de Bo DIDDLEY. Le timbre change sur « Are You Gonna Be There », Don Bennett auteur du morceau s’occupant aussi du micro au détriment d’Aguilar.

Quatre titres (dont deux instrumentaux) sur dix proviennent des musiciens, paroliers convoqués par Ed Cobb. En fin de compte on a l’impression d’écouter une œuvre non aboutie, un melting-pot de Garage et de Rock Psy. On peut même se demander si Cobb ne nous refourgue pas une petite arnaque, fabriquée à 40% par les ingé-son Richie Podolor, Bill Cooper et Ethon McElroy et Don Bennett, deux auteurs producteurs. Dave Aguilar quittant le groupe pour reprendre ses cours reste le meilleur atout d’un groupe dont les membres ne cesseront de changer au fil des desideratas d’Ed Cobb avec au final trois albums pour le label Tower.

Cette chronique provient de l’écoute du vinyle Capitol Records pressage allemand sorti en 1967.