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1970 Flying A Head

ATLEE - Flying A Head (1970)
Par LE KINGBEE le 12 Octobre 2021          Consultée 714 fois

Dans la série des petits groupes américains éphémères des années 70, ATLEE s’est taillé une solide réputation. Totalement inconnu chez nous (comme tant d’autres, me diront certains), le quatuor californien se monte fin sixties à l’instigation d’Atlee Yeager ⃰, un bassiste-guitariste-chanteur qui aime bien en découdre à l’occasion. Rejoint par l’organiste Bruce Schaffer, le guitariste Michael Stevens et Donald John Francis, un batteur amérindien qui a pris le nom de Don Francisco en hommage à un missionnaire franciscain, poète à ses heures perdues, qui aurait prêché la parole de Dieu auprès des aztèques.

Atlee Yeager n’est pas le premier perdreau de l’année. En 1968, il se produisait au sein de Damon, autre groupe californien évoluant dans le domaine du Blues Rock Psy, ayant gravé trois singles et l’album Song For a Gypsy pour le label Ankh. Avec son chapeau de cowboy, Atlee Yeager s’est fait remarquer dans toute la Californie, d’autant plus qu’il pousse puissamment la chansonnette. Sous la houlette du producteur Joël Sill, un ancien d’A&M Records qui se fera connaître plus tard dans la musique de film (The Goonies, Blade Runner, The Color Purple, Forrest Gump ou Terminator 3), Yeager décroche un contrat avec ABC Dunhill Records. Le nom de Sill qui vient de collaborer à la B.O du film Easy Rider reste capable d’ouvrir pas mal de portes.

Capté à Los Angeles au Larrabee Sound Studios, lieu où viendront enregistrer Michael JACKSON, les STONES, BLACK EYES PEAS ou plus récemment RAG N BONE MAN, Flying a Head voit l’arrivée de deux jeunes ingé-son quasi débutants : Bill Schnee qui vient de se faire remarquer auprès de Smith, Frantic et United Sons Of America et Matt Hyde qui vient de collaborer avec Goodness And Mercy et Morning. Dans la tête de Sill, il s’agit de trouver une sonorité fraîche et décapante avec deux novices qui n’ont pas peur de se lancer dans le grand bain.

Après avoir sorti un premier 45-tours regroupant "Rip You Up" et "Will We Get Together", Sill décide sans plus attendre de réexpédier le groupe en studio pour enregistrer un album. Si Yeager demeure le principal et unique pourvoyeur en matière de d’écriture, Michael Stevens est venu lui prêter main forte sur deux morceaux.

On rentre dans le bain avec "Rip You Up", un Blues Rock bien caractéristique du Hard US début seventies avec un excellent solo de guitare fuzz et un chant puissant. Mais résumer cette ouverture à un Hard Rock bluesy serait réducteur : le combo diffuse une mélodie inventive, bourrée de breaks et gorgée de nuances dans lesquelles viennent s’engouffrer les instruments à la moindre occasion, chacun essayant de placer les partenaires sur les meilleurs rails. A l’écoute de "Swamp Rhythm", on se dit qu’un membre a des attaches en Louisiane, la batterie donne l’impression d’avoir fait un voyage aux Caraïbes tandis que les effets de guitare wah-wah apportent une impulsion Funky. On croirait presque entendre le CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL des frères Fogerty en plus hardos. Yeager décélère la cadence avec "Painted Ladies", une douce ballade dégageant un arôme psy de tendance PINK FLOYD ou TRAFFIC. Ce titre marque une rupture avec le reste de la face, d’autant qu’elle se termine avec l’humoristique "Jesus People", un Rock aux confins du Hard dans lequel les claviers de Bruce Schaffer endossent le premier rôle. Si le titre est encore empli de breaks, de changements de ton, on apprécie le final exécuté sous la forme d’un bref psaume, avant que la guitare ne reparte dans un délire pendant à peine dix secondes.

"Let’s Make Love" ouvre les hostilités de la face B. Si le tempo enlevé peut évoquer BACHMAN TURNER OVERDRIVE, la mélodie reste répétitive et l’effet de surprise ne joue presque plus sur ce titre. C’est d’autant plus dommage qu’il dure 6 longues minutes. "Will We Get Together", un titre d’à peine 3 minutes, était probablement destiné à une fin commerciale, le titre figurant en face B du single. Si l’orgue propose un beau passage et si la rythmique est toujours aussi efficace, la chanson nous renvoie vers STEPPENWOLF et Three Dog Night, deux groupes de la même écurie (ABC Dunhill). Petit coup de cœur, l’impayable "Dirty Old Man" bénéficie d'une rythmique toujours aussi solide, une guitare qui envoie le feu, des claviers qui impriment un super dégradé, sans oublier un solo de batterie à l’ancienne avec double kick et les changements de teintes qui reviennent bon an mal an vers un tempo endiablé. "Dirty Sheets", un second Swamp Rock, pourrait servir de synthèse entre CREEDENCE, B.T.O et URIAH HEEP. Si la guitare fuzz apporte du cachet, prenant même un sacré appel d’air, on apprécie le chant volontaire de Yeager. Un morceau qui conclut en beauté cette galette méconnue.

Groupe éphémère, ATLEE laisse avec cette curiosité un gros sillon de son passage. Ce disque s’inscrit dans la moyenne supérieure des productions américaines à l’orée des seventies. Quand j’écrivais plus haut qu’ATLEE n’avait sorti qu’un seul album, il s’agissait d’une déformation volontaire de ma part. Dans les faits, deux des membres du groupe ont enregistré "For Love Or Money" sous le nom de Highway Robbery, un disque puissant édité sous la bannière de la RCA. Flying a Head a paru également sous les étiquettes de la RCA et de Stateside. En 2007, le label Foot Print a publié l’opus au format CD, plus ou moins légalement. Sans les deux titres moins captivants de la face B, cet album aurait pu atteindre la note maximale. Pour une meilleure cohérence, il est classé en Rock et non en Hard-Rock. A classer entre Atomic Rooster, B.T.O et Blue Cheer.

⃰ Atley (son véritable prénom) Yeager a enregistré en 1973 un album solo publié par Chelsea Records. Il semble depuis avoir totalement disparu des écrans radars.

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- Atlee Yeager (chant, basse)
- Michael Stevens (guitare, chœurs)
- Bruce Schaffer (claviers, chœurs)
- Don Francisco (batterie, chœurs)


1. Rip You Up
2. Swamp Rhythm
3. Painted Ladies
4. Jesus People
5. Let's Make Love
6. Will We Get Together
7. Dirty Old Man
8. Ain't That The Way
9. Dirty Sheets



             



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