Lorsque je réécoute Up the Bracket, c’est comme si j’écoutais la bande originale de mon adolescence.

Avant les Libertines, je surfais de Nirvana à Satriani, des Sex Pistols à Pink Floyd. Avec les Libertines, j’ai créé mon identité musicale. Chaque morceau de cet album, je l’ai savouré des centaines de fois. Et quand mon disque refait sonner ces voix et ces guitares faussement approximatives, je deviens nostalgique : « Vertigo » c’est mes premières soirées ; « Time for Heroes » mon premier amour ; « Up the Bracket » ma première cuite ; « The Good old days » mon premier chagrin d’amour ; « I get along » mes premières révoltes. Up the Bracket, pour moi est bien plus qu’un disque, c’est une époque dont la fin pointe le bout de son nez.

Carl Barât et Pete Doherty ont formé un duo de composition unique en paradoxes : si vulnérables et pourtant si cultes ; si rebelles et pourtant si touchants ; si sincères et pourtant si incompris. Up the Bracket incarne ces paradoxes ; c’est une douce révolte, un garage poétique, des hymnes à cheval entre le punk et la mélancolie. Et c’est justement ce qui est touchant dans cet album : l’alchimie parfaite de deux musiciens révoltés et tendres, une sincérité musicale rare qui va de l’acoustique (« Radio America ») au punk énervé (« Mayday » ou « The Boy Looked at Johnny »).

Et c’est ainsi que Bombe Humaine reçut le prix de la chronique la plus subjective.