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CRASS - Stations Of The Crass (1979)
Par NOSFERATU le 11 Décembre 2019          Consultée 1338 fois

1979 : Année faste pour le postpunk avec les sorties de disques essentiels comme Even serpents shine des ONLY ONES, Entertaintment! de GANG OF FOUR, The Scream de SIOUXSIE, du premier RAINCOATS, de Unknown pleasures de JOY DIVISION, de A trip to Marineville des SWELL MAPS (j'entends l'ami Erwin de loin, « tu me chroniques tout ça, vite fait et que ça saute ! »). Et aussi Stations of the crass de nos crasseux favoris. Oui, CRASS échappe aux codes d'identification de l'époque. Ils viennent indéniablement du punk (comme, d'ailleurs, ceux cités plus haut) mais ils ont rejeté le discours politique récupéré, l'esthétique after-"mods" dans laquelle certains groupes phares se prélassaient (GEN X, PISTOLS, sans parler des JAM).

Leurs références seraient quasiment hippies... Mais ce sont des hippies gauchistes plus fascinés par le discours d'un Andreas Baader que celui opportuniste d'un Jerry Rubin, à l'instar de leurs ancêtres kraut-rockers d'AMON DUUL II. Une filiation loin d'être idiote, vu le délire communautaire anar, le coté "freaks" libertaires, mais aussi la musique aventureuse que les deux collectifs partageaient. Refus du "no future" dogmatisé par le gang du Pourri. On revient donc aux fondamentaux de l'agit prop (zines, films, affiches, participation à des manifs...) et même le rejet de jouer pour être payer. La marchandisation ne passera par eux, influençant autant le futur druide JULIAN COPE que les nomadisants "travelers" férus de "rave" sauvages des années 90.

Le premier album justement reprenait certains codes musicaux du krautrock dans sa version débridée (NEU, FAUST, yeti d'AMON DUUL II) en le réduisant à sa plus simple expression (l'énergie punk étant passée naturellement par là). Sur Stations ot the crass, cette recette qui parut même pour certains punks inaudible, continue de plus belle. La formation emmenée par le chanteur Steve Ignorant utilise le bruîtisme tous azimuth sans verser dans l'industriel pur et dur, qui commence à percer avec les travaux de l'autre cinglé de Genesis P. Orridge.

On y entend toutes sortes de collages soniques, du cabaret bordélique, mais surtout un punk rock poussé dans ses derniers retranchements. Le côté "speed" tranche avec les compositions encore "académiques" des jérémiades des gangs de "la perfide albion" étiquettés "punks not dead". Car CRASS frappe plus fort qu'eux, il n'y a que DISCHARGE, bientôt CHAOS UK ou DISORDER (ces tout derniers ne savaient pas jouer et c'était fantastique !) qui peuvent alors rivaliser dans cet extrémisme sonore effrayant les anciens punks (en gros ceux bloqués sur le premier CLASH) qui ne comprennent plus que le monde a bel et bien changé. Evidemment, cette recette sera poussée à son maximum par les combattants du hardcore aux States qui commencent gravement à s'agiter durant cette époque explosive.

Dans le détail, dès "Mother earth", le premier jet, la recette commence à nous être familière : une alternance de discours, de bruîtisme noise, d'une basse bien mise en avant toute post punk à la CRISIS (autres cousins marxistes), des hurlements, de la mitraillade généralisée, du son de gratte bien crade...
Des sortes de chansons punk rock violemment cacophoniques (délicieux "Time out") sans le côté, on ne le répétera jamais assez, néo- mods. Seuls "I ain¡¦t thick it's just a trick" avec son mémorable refrain, reste plus traditionnel dans sa construction ou ce "Hurry up garry" faisant lointainement écho aux "proto oieries" de SHAM 69 (comparer CRASS à SHAM 69, fallait bien que je le fasse un jour ou l'autre, le public n'étant pas du tout le même !), de même ce "System" sonnant comme du CLASH ultra primitif.

Ce qui distingue CRASS des autres iroquois qui commencent à abonder à droite et à gauche, c'est cette judicieuse tendance à l'expérimentation : psyché-noise sur "White punks on hope", quasi no wave sur "Darling" que l'on jurerait sortir du répertoire des frères d'armes new yorkais de TEENAGE JESUS AND THE JERKS, « synth punk » avant l'heure ("Heard too much about" dans l'axe PRIMITIVE CALCULATORS/AVENGERS), indus punk à la METAL URBAIN ("Fun going on"), industriel tout court à la THROBBING GRISTLE ("Walls"), funk punk style GANG OF FOUR ("Upright citizen").

Il y aura aussi plusieurs versions de ce disque insensé avec le rajout de morceaux live témoignant de l'atmosphère délétère rêgnant durant les concerts-happenings-émeutes de nos anarchos punks number one...
De l'anarchisme expérimental sonique couché sur cire, valant tous les discours "black bloks" de la Terre, qui impressionnera des jeunots, outre les noms cités plus haut, venant à leurs concerts, comme Ian Astbury (THE CULT), Justin Broadrick (GODFLESH) et les futurs membres de GOD IS MY CO PILOT.

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   NOSFERATU

 
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- Pete Wright (basse)
- Penny Rimbaud (performances, cassettes, batterie)
- Phil Free (guitare, vocaux)
- Steve Ignorant (vocaux)
- N.a. Palmer (guitare)
- „x


1. Mother Earth
2. White Punks On Hope
3. You¡¦ve Got Big Bands
4. Darling
5. System
6. Big Man, M.a.n.
7. Hurry Up Garry
8. Fun Going On
9. Cructh Of Society
10. Chairman Of The Bored
11. Tired
12. Walls
13. Upright Citizen
14. The Gasman Cometh
15. Demoncrats
16. Contaminational Power
17. Time Out
18. I Ain't Thick, It's Just A Trick
19. Radio Radicals Thread Track



             



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