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The LIBERTINES - All Is Quiet On The Eastern Esplanade (2024)
Par LONG JOHN SILVER le 9 Décembre 2024          Consultée 486 fois

On ne peut pas dire que nos LIBERTINES figurent parmi les groupes qui se distinguent par une cadence de production échevelée, comme pouvaient l’assurer leurs ainés pop/rock, courant 60’s et 70’s, à l’instar des –pas du tout au hasard- KINKS. All Is Quiet On The Eastern Esplanade n’est en effet que leur 4ème publication depuis leur très remarqué premier album apparu dans les bacs en Octobre 2002. Et leur désormais avant-dernier opus date –déjà- de 2015. Bien entendu, les relations compliquées entre Carl Barât et Pete Doherty expliquent cela, surtout que le second n’a pas tardé à devenir une star des tabloïds, ce qui n’est jamais bon signe. Je ne vous refais pas toute l’histoire, entre cambriolage entre amis et addictions. Le split était inévitable. Puis, intervient en 2010 LA 'fumeuse' réunion orchestrée par le business, uniquement en concert. Succès vite assuré avec pour corolaire la contrepartie lucrative. Et puis finit par arriver, miracle(?), la sortie des addictions pour Pete qui aboutit en 2015 à la mise en rayons de l’inespéré(?) Anthems Of Doom Youth. Succès également, si ses scores de ventes sont corrects, la critique l’accueille favorablement. S’ensuivent neuf années sans rien.

Le groupe compte bien quatre membres 'stables' depuis 2002 mais, comme chacun le sait, il repose pour l’essentiel sur la combinaison des deux guitaristes/chanteurs susnommés. De l’alchimie, la complicité voire la fusion entre les deux, opère le charme ahurissant de cette formation typiquement britannique. Le quartet respire l’Angleterre au point que dès les premières secondes d’une écoute, on le géo-localise aisément. Sans oublier l’essentiel, puisqu’on parle de deux songwriters aussi doués l’un que l’autre, hors leur formation commune, n’hésitez surtout pas à jeter une oreille sur les DIRTY PRETTY THINGS, les BAYSHAMBLES et plus encore sur l’album Grace/Wastelands, chef-d’œuvre signé Pete en solo. Côté LIBERTINES, perçus d’emblée comme les héritiers du CLASH (la prod’ de leurs deux albums initiaux signée Mick Jones amplifiant ce propos), nos protagonistes conservent les ingrédients, bruts, un brin foutraques mais ô combien efficaces, qui les distinguent en proposant une série de vignettes incisives, parfois douces, mélancoliques, mais plus probablement amères, ancrées dans l’observation de l’univers (so british) qui les inspire. En cela la filiation avec les KINKS semble aujourd’hui bien plus pertinente que celle établie avec le groupe de leur premier producteur.

All Is Quiet On The Eastern Esplanade sonne principalement comme un album pop avec du rock garage dedans que l’inverse. Pendant les moments les plus énergiques, les solos de guitare –presque tous en son clair- de Barât se retrouvent plus ou moins fondus dans un mix qui met sur le même pied les rythmiques fougueuses de Doherty. Néanmoins, et en dépit de l’utilisation d’un grain épais comme un épi de maïs, le rendu permet de distinguer clairement chaque note de chaque instrument. Alors oui, la prod’ de Dimitri Tikovoï (PLACEBO entre autres collaborations) laisse achopper çà et là quelques maladresses; or cela ne fait qu’accroître le charme ineffable de la musique. Là où Carl Barât insuffle sa dose d’adrénaline via les enlevés "Oh Shit", très rock, et "Mustangs", nettement plus pop, Pete sait également envoyer du bois via un "I Have A friend" qui tient la comparaison avec les offrandes de son alter ego. Mais d’avantage, Doherty offre son contrepoint contemplatif avec un "Baron’s Claw" (largement pourvu d’instruments cuivrés) ou un "Merry Old England", certes plus cadencé mais qui ne résiste pas à la tentation bucolique. Les deux se rejoignent parfois, sur le terrain du rock avec "Be Young", ou en mode doucereux avec "Night Of The Hunter" puis en fin de partie sur la tout aussi doucereuse "Songs They Never Play On The Radio", cette dernière étant déjà interprétée sur scène par Doherty depuis des années. La première partie du disque s’achève avec "Man With The Melody", chantée par les quatre à tour de rôle, encore une chanson lancinante, nantie d'un solo qui flirte avec les dissonances, surtout porteuse d’un spleen cathartique empli d’ambiance old fashion. Ne serait-ce qu’avec cet aréopage de chansons, on a droit à un disque très satisfaisant et déjà fort bien équilibré.

Il n’en reste pas moins que l’album s’ouvre avec "Run, Run, Run" de Barât, un titre enlevé qui s’inscrit parfaitement dans la lignée garage rock emblématique du groupe mais qui possède surtout un refrain pop hyper accrocheur qu’on retient du premier coup, la preuve ? La voici : (Mi)You’d better run, run, run boy/(Si m)Faster than the past/Through the looking glass/(La)If you want the night to last. Impossible de s’ôter ça de la tête, impossible non plus de ne pas aller tâter de la gratte pour en dénicher les accords. Figure également "Shiver", chantée par nos duettistes/duellistes, aux accents trip-hop portant un texte plutôt sombre, soit une merveille de réalisation qui émaille un peu plus un versant expérimental également présent sur le reste du disque.
Les LIBERTINES méritent donc totalement qu’on s’attache à eux car en dépit des années, ils conservent une fraicheur, une candeur, voire un brin d’insolence qui semblent parfaitement authentiques vu le charme intense qui irradie ce qu’ils touchent. Les trublions apparus il y a plus de vingt ans en perfide Albion sont loin d’avoir épuisé leurs qualités. Ce serait dommage de s’en priver.

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Carl Barât (guitare, chant, piano)
- Pete Doherty (guitare, chant)
- John Cory Hassal (basse, batterie sur 1, chant)
- Gary Powell (batterie, chant)
- +
- Richie Kennedy (claviers, programmation)
- Dimitri Tikovoï (calviers, percussions, chœurs)
- Dan Grech-marguerat (programmation)
- Julie Gay (chœurs)
- Pascale Mason (chœurs)
- Alice Allen (violoncelle)
- Liam Brolly (alto)
- Fiona Brice (violon)
- Katrina Lee (violon)
- Claude Samuel Levine (theremin)
- Atholl Ransome (saxophone)
- Malcolm Strachan (trombone, trompette)


1. Run, Run, Run
2. Mustangs
3. I Have A Friend
4. Merry Old England
5. Man With The Melody
6. Oh Shit
7. Night Of The Hunter
8. Baron's Claw
9. Shiver
10. Be Young
11. Songs They Never Play On The Radio



             



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