MIKA a entretenu un certain suspense auprès de ses fans avant d’enfin sortir son 3ème album. Et ce n’est pas « Elle Me Dit », matraqué sur toutes les radios françaises à sa sortie l’année précédente, qui allait répondre aux questions de ces derniers : plus de morceaux français ? Un tournant électro-pop bien plus prononcé ?

Après The Boy Who Knew Too Much, qui sonnait peut être trop comme une redite du premier album, l’arrivée de The Origin Of Love laissait encore songeur. Mais le verdict est sans appel, MIKA a enfin décidé de prendre des risques et s’éloigne quelque peu du son auquel il nous avait habitués. Deuxième single issu de l’album, « Celebrate », avec un Pharell WILLIAMS très transparent, faisait redouter le passage à un son (encore) plus commercial. Mais si les morceaux dans cette veine, comme « Stardust », ne sont pas d’une originalité démentielle, ils sont bien plus convaincants que la mue dance-pop d’OWL CITY et s’insèrent dans un ensemble très éclectique, mélange audacieux mais réussi.

Dans les rangs de ces surprises inattendues, on compte : « Origin Of Love » et son crescendo polyphonique couplé à une rythmique hypnotique rappelant fortement EMPIRE OF THE SUN, « Make You Happy », pionnier dans l’électro-pop orchestrale, ou encore « Love You When I’m Drunk » qui fait penser à un hybride issu d’un délire commun entre SUPERTRAMP et Elton JOHN. Même « Popular Song », duo avec Priscilla RENEA inspiré par le morceau « Popular » de la comédie musicale « Wicked », est un essai mélangeant rap et pop (hip-pop ?) dont le refrain d’une efficacité redoutable marque bien la volonté d’innover du chanteur.

Que les anciens aficionados se rassurent, on trouvera aussi des morceaux dans une veine plus propre au libano-britannique : « Underwater » et ses paroles mielleuse mais honteusement appréciables ou encore la progression syncopée de la mélodie de « Step With Me ». Tout n’est pas de parfait, et on regrettera certains passages un peu faciles et convenus dans certains morceaux, particulièrement dans les deux singles cités plus haut.

Bref, tout en gardant une certaine empreinte qui lui est propre, MIKA n’hésite pas à s’aventurer vers des styles auxquels il n’est pas familier. Même si cela crée un certain éparpillement, c’est tout à son honneur et mérite d’être encouragé !

Note réelle : 3.5/5, arrondi à 4 pour l’effort de diversification.


Dernier point, ne ratez pas « Karen » sur la version deluxe de l’album : morceau en français vibrant d’émotions, « Cendrillon » de TÉLÉPHONE revisité avec élégance et transcendé par la voix et le talent de compositeur de MIKA.