Tous les goûts sont dans la nature, il n'empêche que Love Over Gold est un de ces albums tels que je me demande comment on peut ne pas l'aimer, voire carrément ne pas le considérer comme un chef d'oeuvre. Car c'en est bien un. Il ne s'agit ici ni de pop-rock, ni de rock progressif, Love Over Gold est plutôt inclassable en fait, même si en cherchant un peu et sans avoir à trop broder, on pourrait le caler dans un genre de "musique progressive romantique".
Car comment qualifier autrement un album de cinq chansons, où chacune fait plus de cinq minutes, frôlant parfois le quart d'heure, avec des progressions structurées ou harmoniques fabuleuses (la fameuse "sixte napolitaine" - enchaînement de certains accords des couplets - et la modulation de "Private Investigations"), des ambiances parfois sombres et inquiétantes ("Private Investigations"), ou au contraire empreintes de douce chaleur humaine (la très romantique chanson-titre). Il y a bien "Industrial Disease" avec son côté un peu twist mais qui ne dénote pas une seule seconde et offre une respiration conviviale après les deux poids lourds de l'ancienne face A. Si "It Never Rains" reste trop sous-estimée (quelle progression pourtant !), "Telegraph Road" se révèle être le chef d'oeuvre du chef d'oeuvre, et pas seulement parce qu'il est le plus long. Tout est fabuleux dans ce titre, Mark KNOPFLER (sans oublier le claviériste Alan CLARK) est au zénith tant dans la composition que dans ses solos...
Bref, un classique qui le restera pour toujours.