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2015 Mette Henriette
 

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METTE HENRIETTE - Mette Henriette (2015)
Par STREETCLEANER le 8 Février 2016          Consultée 3337 fois

La jeune saxophoniste et compositrice norvégienne Mette Henriette Martedatter Rølvåg signe son premier album, sorti en novembre 2015, sur l'important label ECM, sous ses deux prénoms : Mette Henriette. Non seulement il n'est pas donné à un artiste de signer son premier album sur un tel label, mais de plus il s'agit d'un double album ; et de surcroît il est assez remarquable (je ne rappellerai pas ici l'importance du vivier norvégien, notamment dans le jazz, la Norvège est un pays qui engendre nombre d'artistes de qualité de manière inversement proportionnelle à l'importance de sa population – seulement 5 millions d'habitants).

Mette Henriette nous propose donc du matériel pour remplir deux albums (42 minutes + 59 minutes), matériel enregistré en 2013 et 2014 à Oslo et mixé par l'artiste elle-même et le patron du label ECM, Manfred Eicher. Le premier CD regroupe les compositions qui sont exécutées en trio, avec Johan Lindvall au piano et Katrine Schiøtt au violoncelle. Sur le second CD, la saxophoniste est accompagnée de douze musiciens, ce qui renforce l'impression d'avoir affaire à un orchestre de chambre.

Précisons d'emblée que la jeune saxophoniste ne semble pas du tout contrainte par les styles et genres musicaux, ce qui fait que cette musique est assez polymorphe, parfois jazz ou frôlant le free jazz (« I » nous file des frissons), parfois d'aspect plus « néo-classique » ou proche de trios ou concertos pour violons et violoncelles (« & the Silver Fox », « Pearl Rafter », « Unfold », « Bare Blacker Rum ») ; parfois on pourrait même se méprendre car elle ressemble à de la musique expérimentale (« True », le mécanique « A Void »), électronique (les cordes de « Passé » ou de « This Will Pass Too »), de l'ambient (le très joli « O », « Breathe », l'angoissant « In Circles ») voire du drone (« ? »). En revanche, elle est presque toujours parcourue par un fil conducteur : il y a une vision, une puissance très visuelle dans cette musique, très cinématographique donc. Pour faire court, ceux qui aiment les musiques de films parcourues par une certaine tension ou des passages d'ombres apprécieront, à n'en pas douter. Précisons également qu'il ne faut pas être impressionné par le nombre de titres : nombre d'entre eux sont en réalité des fragments sonores ou des images furtives tournant autour d'une minute, comme il s'en trouve souvent dans les musiques de films ; sans pour autant être inutiles, loin de là en vérité.

Sur « Passé », un des plus beaux titres de ce double album avec « .oOo . » et « All Ears », le saxophone ténor très atmosphérique et sensuel, aux ambiances proches de celles de Bohren und der Club of Gore, semble capter la beauté nocturne d'une grande ville (en tout cas le clip va dans cette direction). Le temps s'écoule au ralenti dans des images nostalgiques et contemplatives ; la sensibilité de cette composition est vraiment touchante, comme celle proche de « Strangers by Midday », digne d'un film noir ; alors que « I » mériterait d'illustrer un giallo ou un film comme Psychose tellement il projette de vraies visions de film noir ou de scènes d'angoisse. Un autre titre marquant est « Wildheart », qui débute dans des vapeurs très sombres pour devenir un tourbillon quasi post-rock d'images éruptives dignes d'un thriller, conduit par un saxo qui crisse dans une longue agonie empreinte de folie ; on n'est pas loin de The Mount Fuji Doomjazz Corporation et c'est vraiment superbe ! Dans « Late à la carte » c'est une sorte de fanfare désarticulée qui passe devant nous où le saxo n'est qu'un conducteur fou. De son côté, « Wind on Rocks » semble habité par un surréalisme lynchien (écoutez la basse qui danse) qui se déploie peu à peu : en un mot captivant !

Mette Henriette est une des plus belles réussites parues sur le label ECM en 2015. Certes, le second CD est plus enthousiasmant que le premier, lequel est également fort réussi mais plus minimal * ; je recommande donc sans hésitation ce double album aux amateurs de musiques très atmosphériques, très visuelles, où les ombres vous épient en permanence derrière un pâle halo lumineux qui vous protège bien faiblement.


* (je conseille donc de découvrir en 1er le second CD, la compréhension du premier viendra plus naturellement ensuite)

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   STREETCLEANER

 
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- Mette Henriette (saxophone)
- Johan Lindvall (piano)
- Katrine Schiøtt (violoncelle)
- Henrik Nørstebø (trombone)
- Eivind Lønning (trompette)
- Sara övinge (violon)
- Karin Hellqvist (violon)
- Odd Hannisdal (violon)
- Bendix Bjørnstad Foss (violon)
- Ingvild Nesdal Sandnes (violoncelle)
- Andreas Rokseth (bandoneon)
- Per Zanussi (basse)
- Per Oddvar Johansen (batterie)


- O
1. So
2. .ooo.
3. The Taboo
4. All Ears
5. But Careful
6. Beneath You
7. Once
8. We Were To
9. 3-4-5
10. Hi Dive
11. A Void
12. The Lost One
13. In Circles
14. I Do
15. O
- Ø
16. Passé
17. Pearl Rafter
18. Veils Ever After
19. Unfold
20. Wildheart
21. Strangers By Midday
22. Late à La Carte
23. So It Is
24. ?
25. True
26. This Will Pass Too
27. But We Did
28. I
29. Breathe
30. Off The Beat
31. Wind On Rocks
32. Bare Blacker Rum
33. & The Silver Fox
34. Behold
35. Better Unheard (yet To Be Told)



             



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