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David Bowie
Heroes
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le 19 Août 2009 par TERRY


Sous une pochette glaciale en noir & blanc, un disque tout aussi glacial, second volet de la Trilogie berlinoise (après l'encore plus glacial Low) : "Heroes" (les guillemets sont dans le titre). C'est le seul des trois disques de la trilogie a avoir été réellement enregistré à Berlin, aux studios Hansa-by-the-Wall, tout près du Mur de la honte, à Berlin-Ouest. Comme c'était le cas pour Low (et comme ça sera le cas pour le troisième volet, Lodger), Bowie s'est fait aider de Brian Eno pour la production et l'ambiance générale. Eno est très présent ici.

L'album s'ouvre par un titre énergique et étrange, Beauty And The Beast (My-my/You can't say no to the Beauty and the Beast, liebling), avec la voix assez hystérique de Bowie et des choeurs féminins très présents. Le son de guitare est remarquable (Robert Fripp, leader du groupe de rock progressif King Crimson, joue sur le disque, le son de sa guitare, aigu, acéré, est reconnaissable). Le titre suivant est plus rock et moins space, Joe The Lion. Paroles vraiment space quand même (Joe the lion went to the bar/A couple of drinks on the house and he was a fortuneteller he said/Nail me to my car and I'll tell you who you are, qu'est-ce qu'ils fumaient, à Hansa-by-the-Wall ? Ca devait être bon !). Le morceau suivant est inoubliable, "Heroes", chanson parlant de deux amoureux s'embrassant contre le Mur de Berlin. Guitare sublime, arrangements magistraux de Eno, chant surhumain de Bowie (qui sortit une version en français pour la France, et une version en allemand pour l'Allemagne, la version allemande est sur l'album/bande-son Christiane F., pour la version française, fouillez les bacs à 45-tours dans les conventions de disques !). Cette chanson est le sommet du disque, un des sommets de l'oeuvre bowienne.

Par contre le morceau suivant (Sons Of The Silent Age) est raté, et surtout ruiné par le saxophone, omniprésent (joué par Bowie, multi-instrumentiste). Un morceau chiant, heureusement la seule faute de goût du disque. Le titre suivant est, heureusement, grandiose, Blackout, grand moment d'hystérie (le chant, les paroles, la musique), un titre enlevé et superbe.

La face B est quasi-totalement instrumentale (seul le dernier titre ne l'est pas). Elle démarre par un titre fait en hommage à Florian Schneider, leader du groupe de musique électronique allemand Kraftwerk (V-2 Schneider), un titre court, atmosphérique, sur lequel le saxophone (Bowie) fait des merveilles. Kolossal. Puis vient le terrifiant Sense Of Doubt. Ce titre, angoissant, oppressant, est admirable. On s'imagine très bien être piégé dans un sous-terrain obscur, angoissé, et entendre, au loin, s'approcher une créature étrange et repoussante, probablement humaine, mais ce n'en est pas certain (les râles de la créature sont audibles entre deux nappes de synthés ou de piano, ça donne un effet vraiment stressant). Magistral moment de terreur musicale.

Le titre suivant, Moss Garden, sur lequel Bowie joue du koto (instrument japonais), est magnifique. Il instaure une ambiance assez proche de celle du Weeping Wall de l'album Low. Le titre qui suit, dernier instrumental de la Trilogie berlinoise (tout Lodger est chanté), s'appelle Neuköln, et est sublimé par le saxophone déchirant de Bowie. Ce morceau tient son nom du quartier turc de Berlin, que Bowie a sûrement visité pour se donner de l'inspiration. Grandiose. Enfin, il reste un titre, chanté, The Secret Life Of Arabia, dont la mélodie arabisante est très décalée par rapport au reste du disque (sur Lodger, cette chanson aurait été à a place ! Mais je parlerai de Lodger une autre fois). Cependant, avec sa coda admirable (quelle partition de piano !), ce titre est vraiment excellent. Un de mes préférés du disque.

Pour résumer, "Heroes" est un disque hybride, tout comme Low. A moitié chanté et à moitié instrumental (enfin, 60% chanté), l'album instaure un climat froid, parfois inquiétant, malgré des chanson légères et rythmées pour contrebalancer la froideur des pistes instrumentales (sur lesquelles on sent vraiment un courant d'air glacial passer). Un sommet de plus pour Bowie !




le 26 Juin 2007 par STRANDED


"Heroes" et "Low" constituent, avec "Station to station", l'un des tournants les plus remarquables dans la carrière d'une légende du rock comme Bowie: instrumentation savante, parfois complexe - le mélange de krautrock et de musique contemporaine peut surprendre, en effet, dans un premier temps, mais on s'y fait après une seconde écoute - combinée à la folie "Glitter, Coke & Gin" des chants du grand duc blanc.
"Heroes" mérite 5/5, voire 6/5 - allez, soyons fous!
Après tout, la folie n'est-elle pas la mère des productions musicales les plus extraordinaires du XXe siècle?

le 08 Décembre 2006 par CYRIL


Heroes est selon moi le maillon faible de la trilogie berlinoise mais il reste un très bon album avec quelques morceaux géniaux : l'inévitable "Heroes", le déjanté "Beauty And The Beast" et les puissant "Joe The Lion" et "Blackout".

Les instrumentaux sont intéressants mais n'atteignent jamais la qualité de ceux présents sur Low. Je pense à "Sense Of A Doubt".

Enfin, j'ai du mal avec "Sons Of The Silent Age" et "The Secret Life Of Arabia".

3,5/5

le 28 Septembre 2006 par ZARDOZ


Ce n'est pas le meilleur, il est peut-être un peu trop lourd dans sa froideur (si vous ne voyez pas ce que je veux dire, dites-le, je vous enverrai un dictionnaire zardozien pour me déchiffrer), mais il est quand même très réussi. Mis à part le trop chiant "Sons Of The Silent Age", j'aime tout. Et le morceau-titre est, comment dire, sublimissime.
Pas le disque à écouter en priorité, mais un disque à possèder absolument.

le 01 Mai 2006 par HAYWIRE


2 étoiles pour l'un des disques les plus cruciaux de la carrière de Bowie ? Mal payé... Brian Eno apporte véritablement un plus, et "Heroes" confirmera encore plus la mutation du groupe entamée sur "Low", avant la rupture finale. Un disque qui réunit deux géants (Bowie et Eno), peu de temps avant que leurs égos respectifs ne se heurtent.

Le plus prétentieux est sans doute d'appeler ce disque "fatras prétentieux"...Au contraire ! Un album a ne pas manquer.













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