Bad est l'album que j'aime détester.
On a autant de griefs que de points positifs à citer.
En effet, il était tellement attendu à sa sortie et tellement artificiel au final.
Jackson devenu blanc, pochette blanc-laiteux, son synthétique au possible, clips niais (Michael méchant, Michael bandit, Michael amoureux).
Il est pourtant réellement le reflet de son temps, 1986-87 : le sampling, le story-telling et les clips pour tout et n'importe quoi et n'importe comment.
Madonna fera de même (de Who's that girl jusqu'à Erotica).
Le négatif de tout cela est que la qualité musicale en pâtit largement (comme Madonna à cette époque d'ailleurs).
En effet, la production est très en-deçà, notamment au niveau des parties de batterie au son de Bontempi. Les arrangements sont un peu faciles et les chœurs horripilants sur des compositions finalement assez moyennes comparées à celles de ses albums précédents.
Je déteste la chanson-titre.
Les points positifs, car ils existent, sont les pépites qui jonchent les albums de Jackson.
Jackson n'est jamais aussi bon que dans la transgression musicale.
Ainsi, des titres comme "Billy Jean", "Thriller" ou "Beat It" et ici "Dirty Diana" ou "Smooth Criminal" sont ceux qui tirent les albums vers la qualité d'écriture et d'exécution de par leur construction et la nécessité de bien faire.
Aussi, de mon point de vue, le meilleur de Michael Jackson est dans le pop-rock et non dans la funk ou le RnB soupe. Jackson ne s'exprimait réellement que dans le pop-rock.
L'apport (hélas rendez-vous raté) de Prince aurait tout changé : Bad aurait frisé le génie car il aurait évité cette facilité cet arrière-goût de sucre artificiel persistant.
Voilà, c'est dit : Bad est moyen car trop mainstream malgré de véritables joyaux.