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Bob Dylan
Tempest
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le 01 Mars 2013 par BAYOU


Pour revenir sur ton analyse RAMON, bien sur que Dylan passe aussi par la case promo via une longue interview à Rolling Stone US, par contre, il répond surtout à un besoin, une curiosité des fans et…des journalistes.
Quand on lit les bouquins, les essais écrits sur lui, on se dit que la légende est nourrie de ceux-ci, lui il est quand même plutôt passif. D’ailleurs la lecture de ses mémoires, qui sont, de son point de vue, destinées à la postérité remet plusieurs choses à leur place, même si là également, on ne peut pas négliger la possibilité de manipulation.
Tu as raison de souligner que chacun s’approprie Dylan, en y incluant ses préférences, sa compréhension du bonhomme, sa propre histoire.
Pour la comparaison entre «avant et maintenant», je suis d’accord que Oh Mercy est plus important que Tempest, tout au moins dans la vision de l’œuvre que nous en avons aujourd’hui (j’ai d’ailleurs fait une chronique de Oh Mercy qui est en attente de publication et qui tente de répondre à une question posé par un autre internaute : pourquoi on dit que c’est un chef d’œuvre?
Pour terminer, certes la citation « si la légende dépasse la réalité, imprimez la légende » a du sens mais surtout pour ses débuts quand il inventait des histoires pas possibles sur son enfance etc.., maintenant je dirais qu’il est plus « dans le réel »
Au plaisir de te lire, ton approche est particulièrement intéressante.

le 28 Février 2013 par RAMON


Waoutch... Le retour de service !
Bien joué Bayou !
Cependant à la relecture de mon commentaire, seul le terme "d'imposteur" me disconvient, manipulateur eut été bien plus convenable, car moins connoté et couvrant un spectre bien plus large concernant la vie et l'oeuvre du Zimm. Je m'explique : comme toi, je suis un grand fan de cet artiste bien au-dessus du lot comme tu le rappelles à juste titre, mais reconnais qu'à chaque fois il excelle aussi dans l'art de faire couler de l'encre sur sa personne au moment opportun, comme lors de la sortie de ce nouvel opus.
D'autre part il n'est pas tout à fait exact de dire qu'il ne "commente plus les affirmations sur son compte" ; je le cite : "J'avais en tête de faire un album religieux... cela demande plus de concentration qu'il n'y en a sur la version finale".
Un peu plus loin, à propos de sa "transfiguration" (concept hermétique donc assez peu compréhensible : Dylan fait le lien entre un homonyme décédé lors d'un accident de moto en 1961 et lui même après son propre accident en 1966 ): "quand vous me posez certaines questions, vous les posez à quelqu'un qui est mort depuis longtemps"... et il ajoute : "et les gens se trompent sur moi depuis tout ce temps" (ce qui est probable puisque tu viens de me le rappeler).
Quand Dylan affirme ceci, il fait imprimer sa propre légende par le Rolling Stone US, magazine musical de référence bien connu, c'est très fort, excellemment bien joué même...
Dylan se raconte sur cet album : "Mes chansons sont personnelles, elles ne sont pas vouées au collectif", explique-t-il par ailleurs.
Alors oui, chacun se raconte son Dylan personnel, c'est justement de là que vient la puissance évocatrice d'une oeuvre véritable, cela va bien au-delà des mélodies et des mots contenus dans un disque. Un album est porteur d'un contexte, mais aussi de ce que les Anglais appellent le "background" de l'oeuvre, mélange d'histoire, d'inspiration et de chaos, de fantasmes aussi... Peut-on évoquer un chef-d'oeuvre comme le "Sergent Peppers" des Beatles à la stricte évocation de son contenu ?
Tu n'y échappes pas en faisant référence à Rimbaud et Guthrie,en reliant "Long and Wasted Years" à Suze ou Sara.
Au passage, le terme que j'ai employé de "septième corde de guitare" est une image utilisée par Suze elle même.
Tu regrettes que l'on étalonne les disques du barde du Minnesota sur ses productions sixties (au passage ce n'est pas celles qui me venaient à l'esprit, mais plutôt: Oh! Mercy), pourtant tu évoques le titre "Tempest" en citant "Desolation Row" issu du "Highway 61".
Ce qui est formidable avec Dylan, c'est qu'il nous permet de gloser pendant des heures sur ce qu'il produit,et puisque l'on parle de production, j'avais omis de préciser que Jack (et pas Jake : pan ! sur mes doigts) Frost aka Bob Dylan avait réalisé un formidable boulot de mise en son sur cet ouvrage. Par contre je maintiens que les mélodies ne sont pas renversantes, d'ailleurs tu l'admets implicitement en qualifiant ce travail "d'habillage" pour la (fabuleuse) voix du maître.
C'est justement là où le bât blesse, sur ce disque, et selon moi cela n'a rien à voir avec l'âge du capitaine et sa capacité ou non à pondre de nouveaux chefs-d'oeuvre, mais avec son envie d'y parvenir. Toutefois, je te concèdes ceci : Dylan possède cette faculté de produire des albums qui se bonifient avec le temps, rien n'indique que ce ne sera pas le cas de celui-ci, on peut le souhaiter mais aujourd'hui je me contente (peut-être à tort, ma femme, elle l'adore) de penser que si Dylan est un artiste bien au-dessus du lot, son album Tempest ne l'est pas (et dans roue libre, il y a "libre").

Je finirai en reprenant la citation:"si la légende dépasse la réalité, imprimez la légende". Elle est extraite du merveilleux film de John Ford "L'homme qui tua Liberty Valance", qui est une allégorie sur la construction de l'identité américaine à travers le prisme d'un fait divers.Je l'ai choisie car selon moi, elle est une belle introduction à l'oeuvre Bob Dylan, qui n'a cessé d'utiliser ce procédé pour bâtir son oeuvre, souvent pour le meilleur.
Au plaisir de te (re)lire au fil de chroniques que je découvre sur cet excellent site.

le 24 Février 2013 par BAYOU


RAMON, tu fais exactement ce que tu reproches à DYLAN.
Tu te racontes une histoire, ton histoire de DYLAN, avec tous les fantasmes classiques.
La légende surpasse la réalité ? Et les concerts d'un bout à l'autre du monde sont virtuels?
DYLAN depuis très longtemps, ne commente plus les informations et les rumeurs sur son compte, il fait juste ce qu'il a envie, de toute façon il est en même temps la légende et la réalité.
Après, c'est évident qu'il ne fera plus un nouveau Blonde On Blonde ou Higway 61, mais sommes-nous obligés d'étalonner tous ses disques sur ces bases?
Et DYLAN même en roue libre, ce qui par ailleurs reste à démontrer, demeure quand même au dessus du lot.

le 23 Février 2013 par RAMON


Bob Dylan grand manipulateur, a compris ceci de l'Amérique: "si la légende surpasse la réalité, imprimez la légende". Ce principe, il l'applique à la lettre sur le très long titre éponyme en narrant sa vision de la tragédie du Titanic. Mais la légende qui est racontée ici, c'est tout même plus celle du Zim devenu légalement Dylan, laissant courir toutes sortes de rumeurs sur ses origines et ne démentant jamais les plus épiques, voire même les entretenant auprès de ses proches. Ce qui froissera beaucoup Suze Rotolo sa muse italo-américaine convaincue d'avoir affaire à un gosse fugueur, initié au blues par d'obscurs autant que mythiques musiciens noirs, parti sur les traces de Rimbaud et de Woodie Guthrie. Dylan est un imposteur, un imposteur de génie auquel on pardonne beaucoup, mais un imposteur quand même, et il s'en délecte, un peu trop parfois...comme ici.
Suze a mis les voiles depuis très longtemps, refusant d'être la septième corde de la guitare de son amoureux mais a permis à Bob de devenir le songwriter que l'on sait, probablement le meilleur parolier du siècle dernier, le dernier prophète encore vivant (les autres: Lennon, Marley, Morrison et même Cobain ne sont plus): une légende, on y revient donc...
Dylan sur cet album très loin d'égaler ses chef-d'oeuvres passés, choisit donc délibérément d'imprimer la légende, recycle le riff du Manish Boy façon Muddy Waters, pond des titres à partir de boucles, tantôt country, tantôt folk en épiçant le tout de blues et chante avec une voix d'outre tombe, seule démarche ouvertement sincère dans l'interprétation de cet album: Dylan ne ment pas sur son âge.
Et puis comment ne pas mentionner Jake Frost, le producteur....Qui n'est autre qu'un (énième) avatar de Bob Dylan: au moins celui-là ne risquait pas demander à son turbulent poulain de s'appliquer un peu plus dans la conception des mélodies de son album, pourquoi donc rappeler le bien moins malléable Daniel Lanois?
Alors avant parution, on laisse courir une rumeur de plus: Le nouveau Dylan sera mystique, voire religieux! Eh puis non, trop fatigant et dans un sens ça vaut mieux notamment quand on se rappelle du naufrage de Saved, autant éviter deux Titanic sur un même album, Roll on John, and no religion too...
En résulte une collection de chansons paresseuses, d'où émergent (que d'eau, que d'eau!) Duquesne Whistle, single pas vraiment représentatif du reste de l'album et ce malgré tout très réussi Tempest, mais comme on est chez celui qui est passé maître de l'illusion, on se laisse bercer et on pardonne cette imposture...une fois de plus!
Conclusion: Un Dylan en roue libre qui se moque des temps qui changent. Note réelle 2,5

le 18 Novembre 2012 par BAYOU

Pour OH MERCY je m'en occupe.

Sur l'approche de TEMPEST nous sommes assez en phase













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