On ne prend pas un grand risque en disant que "Violator" est l'album le plus abouti de Depeche Mode. Changement de producteur (Flood) et de méthodes de travail. L'erreur principale commise sur "MFTM" c'est que cet album était trop long. Il faut aussi se mettre au goût du jour. Les 90's sont là. Aller à l'essentiel est le mot d'ordre : prendre uniquement les meilleurs compos et les épurer au maximum avant de les ré-arranger, de leur donner de la consistance. Avec beaucoup d'inspiration, une production très créative et des clips qui ne le sont pas moins, il en résulta ce "Violator" qui fit un carton dans le monde entier. Seulement 9 titres, mais l'agencement de l'album est tel qu'il n'est finalement point besoin d'en rajouter. Preuve de son incroyable impact et de ses qualités intrinsèques, les singles indémodables que sont "Enjoy The Silence" et "Personal Jesus" ont maints fois été repris par une multitude d'artistes. Mais même les 'non-singles' ont une aura impressionnante, gothique et très atmosphérique. "Sweetest Perfection", puisqu'on en parle, monte en puissance petit à petit. Il suinte les overdoses de Gore ('takes me completely, touches so sweetly, reaches so deeply, I know that nothing can't stop me') et dérange par ses arrangements, comme sur le bridge ou le final avec ses effets psychédéliques. Elle est parfaitement dans le ton de l'album, dans lequel la majorité des textes font plus ou moins référence à la drogue, à la religion, à une introspection presque mystique. Comme sur les albums précédents, mais avec la maturité qu'il manquait. "Waiting For The Night" est l'une des plus troublantes et originales que le groupe a pu proposer dans sa carrière. Hypnotique. Sans parler des ventes, "Violator" frôle la perfection. 4,5/5