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The Clash
London Calling
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le 24 Août 2022 par BLUEMASK


Pas bien sûr de comprendre ce débat sur la violence du punk.
Je ne crois pas que le punk des origines se caracterise par la violence, mais plutôt par le retour à la spontanéité, à des formats courts et à une certaine 'rebellion' contre l'industrie musicale du moment. Après, il ne faut pas non plus chercher à philosopher autour de cela, il s'agissait d'une bande de gamins qui voulaient prendre la relève, c'est tout, parfois avec talent, parfois sans. L'idée de 'violence' ou en tout cas de radicalisation est arrivée après, avec des groupes comme Exploited, Discharge et l'arrivée de l'imagerie du punk à crête qui a dépassé la musique et irrigué le cinéma, la culture populaire.
Les Clash sont loin de tout ça, c'est clair. Leur créno, c'est le rock des origines et l'ouverture d'esprit, avec un petit côté donneur de leçon qui fait leur charme. 'London Calling' souffre de quelques titres un peu faiblards ("Lost in the supermarket"...) mais est quand même un putain d'album de rock qui brasse large et avec talent. Après, tout est une question de goût.

Casser sa guitare ou sa basse fait partie du folklore rock (Hendrix, les Who etc.), c'est peut-être ridicule mais ça fait partie de l’imaginaire collectif. Cette pochette est une référence au rock passé, un hommage (Presley, Les Who, Hendrix etc.) et mieux vaut péter sa guitare parfois que de compter ses tunes. Le rock'n'roll, c'est un peu de rêve idiot, et pas de la comptabilité.

le 24 Août 2022 par PSYCHODIVER


Chips's a su mettre en évidence l'élément révélateur du triomphe marketing plus qu'artistique qu'est "London Calling".
La pochette, pour rappel, c'est Paul Simonon pulvérisant sa Fender, se plaçant dans la droite lignée des WHO qui furent les instigateurs de cette "manie" de dérouiller ses instruments à la fin des concerts. Les DAMNED, notamment via leur batteur complètement fondu Rat Scabies, s'inscrivent aussi dans cette tradition.
Quant à la police d'écriture du titre du disque, c'est King Elvis qui est directement mentionné. La stratégie fut justement de jouer sur les codes fondamentaux du rock pour ratisser large. Beaucoup sont tombés dans le panneau. Il faut reconnaître que la promesse de rock pur et dur distillée par la pochette avait de quoi séduire après "Give Em Enough Rope" que Sandy Pearlman (certes producteur de l'extraordinaire BLUE ÖYSTER CULT mais également des DICTATORS, il s'y connaissait donc en punk) n'avait pas pu sauver. Il fallait se rendre à l'évidence. Le CLASH après 77, c'est comme IRON MAIDEN après leur éponyme de 1980. Le groupe d'un seul (excellent) album.

"London Calling" n'est pas punk et ne cherche jamais à agresser qui que ce soit. C'est tout au plus un album de pop rock digne de Sting ou de Bruce Springsteen (combien de fois ce dernier a t'il repris "London Calling" ou "Clampdown" sur scène ?). "Death Or Glory", rare titre punk du lot, est insupportable de lourdeur. Le groupe a voulu trouver le salut dans un éclectisme bordélique et a eu cette prétention insensée de vouloir par la même occasion s'ériger en porte-étendard du punk mourrant et du rock. Il a échoué dans les deux cas. Et les soutiens de la presse branchée comme des rebelles qui autrefois payaient l'ISF ne changera rien à cet état de fait.

Quant à la prétendue mort du rock comme du punk après 79 : allez dire ça à PIL, au GUN CLUB, à KILLING JOKE, aux EXPLOITED, aux DEAD KENNEDYS, à MEGADETH, aux PIXIES, à ALICE IN CHAINS... Sans compter les survivants de toujours, MOTÖRHEAD et HAWKWIND. Rires garantis.

le 24 Août 2022 par CHIPSTOUILLE

Si la pochette de cet album n'évoque pas une forme de violence, qu'évoque-t-elle alors ?
Casser l'instrument de son expression, peut-être que c'est aujourd'hui devenu terriblement banal, mais ce n'est certainement pas anodin. Surtout quand a priori on galère (ou on a galéré...) à la fin du mois.

le 24 Août 2022 par IEN


Ecrire une tonne de chroniques ici et chercher juste de la violence dans un album des Clash, c'est assez étrange; et les comparer à Slayer ou Carpenter Brut, c'est assez loufoque. Strummer était avant tout amateur de reggae, pas de hard-rock.

Ils ont fait un premier album vaguement Punk pour surfer sur cette vague mais, dès le deuxième album, c'était quasi oublié, les morceaux étaient plus produits et plus mélodiques.

Il me semble que les Clash cherchaient surtout à être les plus éclectiques possible.
Si "London Calling" est un double sorti au prix d'un simple et possède des titres aussi différents les uns des autres, c'était certainement pour faire découvrir aux jeunes d'autres types de musiques tout en restant accessibles grâce aux accents pop présents dans chaque chanson. Voire même tout simplement pour se faire plaisir, non ?

Plutôt que chercher une quelconque violence dans leur musique, appréciez le talent de ces modestes musiciens (dans le sens pas des virtuoses) capables d'appréhender tout type de musique populaire, de le digérer et de le rendre accessible.

Globalement, il y a quelques titres un chouïa moins bons, mais l'ensemble reste admirable sur bien des titres : "London Calling" - "Jimmy Jazz" - "Lost in the Supermarket" - "Clampdown" - "The Guns of Brixton" - "Death of Glory" - "The Card Cheat" - "Lover's Rock" - "Revolution Rock" - "Train in vain" (mon chouchou).

le 22 Août 2022 par PSYCHODIVER


"London Calling", c'est une concordance de stratégies fumeuses par des producteurs/experts en marketing habiles, aboutissant à la publication d'un bidon de lessive remplie de flotte, sur lequel on aurait disposé un autocollant "danger" pour lui conférer une aura sulfureuse. Un coup de pub finement orchestré pour une œuvre relativement bancale mais qui encore aujourd'hui déchaîne les passions.

Le fait est qu'en 1979 ceux qui ne juraient que par un rock énergique voire borderline avaient le choix. Contrairement à ce que laisse supposer le matraquage médiatique autour de "London Calling" dépeint comme le dernier grand album de rock. Cette plaisanterie. En matière de hard/métal : MOTÖRHEAD avec "Överkill", THIN LIZZY avec "Black Rose", TED NUGENT avec "State Of Shock", JUDAS PRIEST avec "Unleashed In The East"... Du côté du punk anglais, beaucoup étaient passés à autre chose. Quelque chose de plus soft. Les DAMNED et les STRANGLERS sortaient respectivement les mous du genou "Machine Gun Etiquette" et "The Raven". Le hardcore demeurait encore embryonnaire, même aux US. Et seuls les UNDERTONES avec leur premier opus gardaient une ligne directrice rock sans compromis. UK SUBS et dans une moindre mesure les RUTS, également. Il n'y avait donc que la scène post punk qui pouvait s'avérer menaçante musicalement et humainement. PIL, GANG OF FOUR, JOY DIVISION, KILLING JOKE... Tous rivalisaient de dédain et de mépris pour leur époque. Sachant pertinemment que l'avenir ne serait pas rose et que le salut ne se trouverait pas dans le rock à papa ou dans l'exploitation des standards préhistoriques. Sans parler des originaux tels HAWKWIND et CHROME qui, en dépit des modes, ont toujours su s'adapter en préservant leur férocité.
Tout l'inverse du CLASH. Groupe rincé de chez rincé après une aventure "Rock Against Racism" riche en désillusions et un passage aux États-Unis qui l'a dévitalisé, pour qui le punk moribond devait être remplacé par... De la pop rock pour avocats/notaires du XVIème ? Du pseudo punk pour spectateur de CNEWS/BFMTV, Ruquier et Barthès ? Le genre d'album qui donne bonne conscience au premier cadre de la Défense et autres prédateurs financiers venus ? Ah d'accord.

Donc oui. En 79, il y avait bien plus authentique que "London Calling". Album boursouflé et prétentieux qui, au-delà de quelques belles pépites (il en fallait pour que le mythe soit un tant soi peu légitime) n'est que discours racoleurs et rébellion de comic books, bien aidés par des textes pour la plupart en forme de tracts peu pertinents et de récitations d'ouvrages trotskistes pour adulescents.

John Lydon, qui fut un grand ami de Joe Strummer, déclarait ne pas apprécier son positionnement "socialiste de façade" post 77 et affirmait l'avoir vu surligner des parcelles de textes de Marx pour ensuite les incorporer aux lyrics.
Quant à Robert Calvert, punk avant l'heure et qui fut très proche des groupes 77, il n'aimait pas le CLASH. Le considérant comme un groupe de pop beuglant de vulgaires slogans politiques.
Quand on écoute "London Calling", on ne peut que lui donner raison.

Le seul CLASH de valeur : c'est le premier. Album raw, déterminé et fédérateur, signé par un combo jeune et libre qui n'a pas encore été souillé par les miasmes du music business et de la politique politicienne stérile, sans fond et par conséquent inhumaine.
Même le fourre-tout qu'est "Sandinista" est plus agréable à l'écoute que "London Calling". Sans doute parce qu'il s'assume en tant qu'oeuvre inégale et ne repose sur aucune fausse mythologie snob.

Et "Clash City Rockers" est LA chanson ultime du CLASH. Celle qui ne risque pas de passer un jour dans un sitcom débile (ultime pléonasme) ou une pub pour parfum, bagnole ou tourisme. À l'inverse de "London Calling", "Clampdown" ou "Lost In The Supermarket".













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