Je suis moi-même (et largement) un adepte du Genesis d’avant 1977, mais je trouve qu’après près de 50 ans, il est grand temps d’arrêter cette vaine comparaison entre le Genesis « de P. Gabriel » et celui « de P. Collins ». Plusieurs paramètres rendent cette comparaison caduque. 1977 sonne le glas du rock progressif et il n’est plus question de composer comme en 1973. Un groupe de 3 musiciens/compositeurs, ce n’est plus un groupe de 5. En 1978, Genesis décide délibérément de simplifier sa musique et composera encore pourtant pendant plusieurs années des chansons à caractère progressif dont ce Duke en témoigne. D’ailleurs, Duke est encore bien loin (et bien meilleur pour moi) de Invisible touch.
Alors, bien sûr P. Collins n’a pas la même personnalité que P Gabriel (heureusement d’ailleurs que nous soyons tous différents, ou sinon qu’est-ce que le monde serait chi…). Mais réduire ce Genesis sous forme trio à P. Collins ne correspond pas à la réalité. Les influences de Banks et Rutherford sont prépondérantes sur toute l’histoire du groupe et les sous- estimer serait une erreur fondamentale. Si certaines chansons sont plus proches de la ballade et estampillées P Collins dans le chant, quoi de plus normal. Dans un trio, on sent plus, sur chaque chanson, la participation de chacun des protagonistes que dans un quintet.
Pour le reste qu’on aime ou pas reste évidemment une opinion propre à chacun et tout à fait légitime, mais pour moi, on ne peut pas dire que le Genesis en trio = P. Collins en solo.