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- Style : The Smiths

The HOUSE OF LOVE - Babe Rainbow (1992)
Par SEIJITSU le 4 Juillet 2017          Consultée 1469 fois

Quand on a tiré ses meilleures cartouches, le moyen le plus simple de laisser un impact dans l’histoire est de s’arrêter là. Le faire intentionnellement est évidemment la preuve d’une prétention sans borne. Sachant que les splits trouvent souvent leurs origines dans des éléments extra-musicaux. Toutefois, il est dommage que dans le cas de THE HOUSE OF LOVE, ce fut surtout générateur d’une certaine injustice par rapport à leur véritable talent.

Terry Bickers n’a pas fait long feu. Après avoir œuvré sur deux albums, ce guitariste au son étincelant s’est envolé vers d’autres cieux pour fonder son propre groupe : le bien nommé LEVITATION. Puisque préférant laisser parler son amour pour le prog et le rock psychédélique plutôt que de subir des tournées éreintantes et le caractère de Guy Chadwick. D’ailleurs, ce dernier a beau être le leader d’un ex-petit groupe de rock indépendant, les critiques suivent avec attention ses prises de bec.

Le départ d’un membre aussi important que Bickers a posé beaucoup de questions sur la légitimité d’un hypothétique troisième album de la Maison de l’Amour. La valse des guitaristes entre le "qui fait quoi ?" et "qui est le remplaçant de Terry ?" (le petit nouveau, Simon Walker, débarque mais ne joue pas sur tout le disque et un ancien membre, Andrea Heukamp, vient faire coucou à la gratte) est tellement confuse qu’elle confine à un feuilleton à la limite du grotesque.

Ce line up changeant et difficile à suivre explique ce qui a pu provoquer le désintérêt progressif des journalistes envers cette bande. Babe Rainbow paraît, en prime, trop tard pour surfer sur la vague du succès des brillants singles de leur seconde sortie. Alors que le grunge est entré dans sa phase artistique la plus intéressante et que le courant Madchester ne s’est pas encore essoufflé, un combo de jangle pop a peu de chance de se faire une place parmi ces événements musicaux. Surtout quand il s’agit d’une musique appartenant principalement à la décennie précédente. Les années 1990 étant loin de tout ça.

Pourtant, Babe Rainbow est un sacré bon disque. Imparfait et peu porteur de nouveautés dans le style de ce quatuor pop, il n’en reste pas moins gorgé d’un songwriting de haute volée. Les mélodies mémorables, la mélancolie (« Crush Me ») et surtout la classe (« Girl With the Loneliest Eyes ») ne se sont pas volatilisées.
THE HOUSE OF LOVE a également toujours cette particularité de représenter le paysage musical anglais de son époque. « You Don't Understand » est autant percutante que les titres ouvrant leurs précédents méfaits avec sa batterie surgonflée en forme de clin d’œil au courant Baggy.
« Feel » est l’autre grand moment de cette sortie (aussi grandiose que « Christine »). Son atmosphère planante et son refrain terrassant de beauté (ah ces chœurs et ce murmure féminin !) démontrant, une nouvelle fois, leur don à écrire des chansons instantanément mémorables tout en étant très profondes grâce aux arrangements psychédéliques. C’est simple, on se croirait dans un songe tellement c’est beau.

Si la formation a perdu un peu au change suite à la disparition de Terry Bickers (l’absence de son jeu parfois incisif se remarque immédiatement), elle a néanmoins su rebondir en adoptant un parti pris plus moelleux dans le son. Les guitares se font volontiers aériennes au point de tutoyer les hauteurs atteintes par un The Edge (« Cruel »). Ce qui est un compliment venant de moi.
Même si on pourra reprocher un manque de niaque à Babe Rainbow qui s’évapore plus souvent dans l’éther (« Burn Down the World » et sa guitare nous plongeant dans un Western imaginaire). Cela reste une question de goût.

Ce qui fascine aussi avec une telle œuvre, c’est son sens du timing… Raté. Si THE HOUSE OF LOVE a prédit tout ce qui allait faire le sel de la britpop (les guitares, le sens de la mélodie et le romantisme british), ils n’ont jamais pu profiter de la mode qu’ils ont, en partie, dessinée (les ventes sont correctes mais loin de celles du Butterfly Album et les critiques ne sont plus unanimes comme auparavant).

Peut-être qu’ils auraient dû soigner leur pochette. Quitte à attirer l’attention dans les magazines, autant le faire avec une qui soit belle !

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   SEIJITSU

 
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- Guy Chadwick (chant, guitares, basse)
- Simon Walker (guitares)
- Chris Groothuizen (basse, chœurs)
- Pete Evans (batterie)
- Warne Livesey (guitare, hurdy-gurdy, clavier, chœurs)
- Andrea Heukamp (guitare, chœurs)
- Pandit Dinesh (tablas)


1. You Don't Understand
2. Crush Me
3. Cruel
4. High In Your Face
5. Fade Away
6. Feel
7. Girl With The Loneliest Eyes
8. Burn Down The World
9. Philly Phile
10. Yer Eyes



             



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