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POST-HARDCORE/NOISE ROCK  |  STUDIO

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- Style : Whipping Boy

UNWOUND - New Plastic Ideas (1994)
Par SEIJITSU le 9 Juillet 2017          Consultée 1314 fois

Au début des années 1990, il s’est déroulé l’une des plus belles revanches qui soit : des groupes issus de l’underground des 80s se retrouvaient subitement sous les projecteurs.
Sans atteindre la renommée de certains des poulains qu’ils avaient inspirés (la vague grunge), SONIC YOUTH pu bénéficier d’un engouement commercial qui lui était, jusqu’alors, inconnu. La cerise sur le gâteau, c’est que les albums de cette période (Goo et Dirty) sont parmi les meilleurs qu’ils aient composés (même si les snobs de tout poil vous diront le contraire).

Seulement voilà, il s’est passé autre chose : la bande à Thurston Moore a passé le relai après avoir fait paraitre leur génial Dirty. A qui ? Pas aux grungeux qui raflaient la mise dans les charts, mais à un petit trio punk formé près de Seattle.
Oui, leur aura d’un rock sans compromis et attiré par l’expérimentation a bien été récupéré par UNWOUND. Ces gens mystérieux qui ont plongé dans l’obscurité médiatique en même temps que leurs idoles.

…Comment ça je délire ? Il suffit pourtant de comparer les résultats. La Jeunesse Sonique n’a pas sorti que des disques passionnants par la suite et aucun n'est à la hauteur de leurs sommets passés. Alors qu’il en va autrement pour UNWOUND.

Fin de l’histoire.

New Plastic Ideas est plus qu’une confirmation de l’immense talent de cette formation trop peu citée, c’est un autre chef d’œuvre annonçant une maturité de plus en plus prégnante derrière la brutalité de cette musique bruyante. Car si on peut considérer le post-hardcore comme une forme de punk torturé et doté de neurones, alors ces gens-là en sont des parfaits représentants.

Le changement entre leur premier album et celui-ci est néanmoins subtil. Les deux titres d'ouverture étant deux énormes mandales dans la gueule. Une rythmique qui cogne, des hurlements prenants et des guitares coupantes telles un rasoir rouillé. D’entrée de jeu, le programme est immédiat et mémorable. La troupe possédant toujours ce talent fou à imposer des compositions rapides d’une sauvagerie réjouissante.

Seulement à partir d’« Envelope », elle brouille les pistes en se montrant plus posée. Ce qui permet de remarquer la principale différence avec Fake Train : une étrange production. Le mix est un poil étouffé, crade et les voix sont en retrait, distantes, telles que ça pouvait être le cas dans certains disques de shoegaze. Ce son renforce justement la singularité de cette sortie lui donnant une aura bien plus sombre. Une atmosphère appropriée à ces compositions souvent alambiquées, croisant les moments teigneux et bruyants à un minimalisme confinant au post-rock (alors encore à ses débuts).

« Abstraktions » est d'ailleurs LE morceau tributaire de ce genre. Un chef d’œuvre à la ligne de basse magnifique (Vern Rumsey a beau ne pas être autant en avant comme il le sera dans leurs œuvres futures, il aligne régulièrement les trouvailles mélodiques), réussissant à lier minimalisme et intensité comme jamais.
On pourrait continuer à énumérer toutes ces "Nouvelles Idées en Plastique" (les ondulations de cymbales sur « Arboretum », les riffs lourds d’« All Souls Day », les textures d’« Usual Dosage »…), qu’on en arriverait toujours à la même conclusion : UNWOUND est ambitieux en plus de savoir bien composer.

Parce qu’on aura beau dire que ce disque n’est pas aussi accessible que leurs débuts, il suinte l’indépendance par tous les pores. Et si ce trio ne possède pas la notoriété d’un FUGAZI, c’est parce qu’il allait déjà plus loin dans ses choix audacieux.
Il incarnait plus qu’une musique puant la rouille et le sang séché, mais bien une forme absolue d’intransigeance musicale ne laissant que deux choix possibles : on adore ou on déteste.

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   SEIJITSU

 
  N/A



- Justin Trosper (chant, guitare)
- Sara Lund (batterie)
- Vern Rumsey (basse)


1. Entirely Different Matters
2. What Was Wound
3. Envelope
4. Hexenzsene
5. Abstraktions
6. All Souls Day
7. Usual Dosage
8. Arboretum
9. Fiction Friction



             



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