Recherche avancée       Liste groupes



      
POST-HARDCORE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Whipping Boy

UNWOUND - The Future Of What (1995)
Par SEIJITSU le 11 Octobre 2017          Consultée 883 fois

L’un des symptômes de la dépression, c’est l’apathie. Un manque d’envie, d’entrain, qui nous fait défiler la vie devant nos yeux sans qu’on ait la moindre envie d’agir. Par dépit de constater que les choses ne bougeront pas, puisque tous nos efforts seront vains.
Quel meilleur environnement que celui des grandes cités urbaines pourrait s’accorder, au mieux, avec ce genre de sentiments négatifs ? C’est pour cette raison que la pochette de The Future of What (imaginée par l’artiste Russe constructiviste Yakov Chernikhov) est raccord à son contenu. Des immeubles, des immeubles et encore des immeubles formant une prison, aussi bien physique que mentale, pour ses occupants.

Pourtant, UNWOUND débute son disque comme il le fait habituellement : avec les potards à fond. « New Energy » est autant courte qu’intense. Une décharge de violence éructée par Justin Trosper et portée par la basse de Vern Rumsey qu’on jamais connu aussi imposante. Si pour vous, le punk doit être une furie noire et spontanée que leurs auteurs ont expulsée de leurs tripes, alors vous êtes devant un sommet. Mais attention ! Même si l’affaire est pliée en moins de deux minutes, on reste loin de la révolution de 1977. On est dans autre chose désormais. C’est une nouvelle énergie comme ils la surnomment.

Une énergie qu’on ne retrouvera que par intermittence par la suite. The Future of What est une œuvre piégée. Remplie de chausse-trappes rendant son écoute parfois étonnante, d'autres fois difficile (l’intro très noisy de « Natural Disasters » ou cet interlude à l’orgue « Pardon My French », hélas dispensable).
La voix de Trosper se fait plus posée qu’auparavant. Plus blasée même. Pour ne pas dire apathique. Mais ses aboiements, dans lesquels il excelle, reprennent quelques fois le dessus (« Petals Like Bricks » et « Here Come the Dogs », d’une agressivité insensée). Des aboiements dont on ressent toutefois une souffrance qui ne laisse pas indifférent.
Son entame annonce néanmoins l’affirmation de Rumsey. Dorénavant, sa basse occupe une place primordiale dans le spectre sonore, au point que la musique du trio n’a jamais été autant proche du post-punk de GANG OF FOUR à qui ils doivent un petit quelque chose. Une nouvelle qu’on accueille avec enthousiasme tant ses lignes sont brillantes (« Demolished » ou le monstrueux « Descension »). Enfin, enthousiasme, c’est une façon de parler pour une musique aussi dépressive.

Pas autant noise rock que leurs deux précédents chefs d’œuvre (même si certaines sonorités comme celles de « Re-Enact the Crime » surprennent de nouveau), pas toujours cohérent, un bassiste gagnant ses galons… Voilà une sortie qui a tout pour faire office de disque de transition. Cela serait oublier son plus gros morceau (dans tous les sens du terme) : « Swan ». Contrairement à ce que son titre pourrait indiquer, il ne s’agit pas d’un clin d’œil aux troupes de Michael Gira. Parce qu’en l’espace de ces huit minutes complètement folles, UNWOUND fait sonner les trompettes de l’apocalypse tel le meilleur de NEUROSIS. Si les autres compositions démontraient bien qu’ils étaient une formation originale dans le registre du post-hardcore, celle-ci les emmène carrément dans d’autres sphères. Puisqu'elle est d’une terrifiante lourdeur. Enragée jusqu’à la moelle tout en étant désespérée ! Sa longue outro, presque drone, était justement ce qu’il fallait afin de se remettre de cette intensité épuisante. Après ça, difficile d’écouter autre chose qu’un long silence, forcément.

C’est ça qui est bien avec les groupes géniaux. Même quand ils ne sortent pas un album indispensable, on ne peut pas se résoudre à le laisser de côté tant ils possèdent des qualités. Car si The Future of What n’a pas l’efficacité des débuts et qu’il n’est pas à conseiller pour les néophytes, il vole au-dessus de la moyenne dans tout un style.

A lire aussi en PUNK ROCK par SEIJITSU :


UNWOUND
Fake Train (1993)
Rage et intelligence




UNWOUND
Repetition (1996)
Punk intello et carnassier.


Marquez et partagez





 
   SEIJITSU

 
  N/A



- Sara Lund (batterie)
- Vern Rumsey (basse)
- Justin Trosper (chant, guitare)


1. New Energy
2. Demolished
3. Natural Disasters
4. Re-enact The Crime
5. Equally Stupid
6. Pardon My French
7. Descension
8. Accidents On Purpose
9. Petals Like Bricks
10. Vern's Answer To The Masses
11. Here Come The Dogs
12. Disappoint
13. Swan



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod