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1988 Social Intercourse
 

- Style : L.a. Guns, Jetboy

SMASHED GLADYS - Social Intercourse (1988)
Par JASPER LEE POP le 19 Août 2017          Consultée 891 fois

Aucune personne saine d'esprit ne saurait contester la place de choix que tient la guitare électrique dans l'histoire du rock. Ce qu'on a tendance à vite oublier en revanche, c'est que celle-ci a marqué le pas durant la décennie des 80's aux USA au profit d'un autre instrument : la bombe de laque.

Le spray coiffant, ce cylindre métallique contenant sous pression de la colle pour cheveux à fixation plus ou moins forte aura effectivement marqué son époque. Son influence fut telle qu'un courant musical entier a été nommé a posteriori Hair Metal, appellation fourre-tout regroupant des chapelles hétéroclites dont le seul point commun est la longueur du cheveu. Une de ces chapelles fait plus que toutes les autres une utilisation massive du spray : le Glam (ou Glam metal pour la distinguer des aînés britanniques des 70's) avec POISON comme chef de file. On se coiffe en pétard et très souvent le chanteur se teint les tifs en blond platine contrastant de façon saisissante avec les autres zicos châtains ou bruns (je vous laisse chercher, il y a des tas d'exemples). Certains ont l'audace de prendre le contre-pied à l'instar de KING KOBRA qui voit quatre blondinets peroxydés entourer un Carmine Appice brun corbeau. Si ce n'est pas du concept ça !

Et puis rapidement le bubblegum-rock se durcit, on joue moins pop, plus brut de décoffrage, les spandex moule-burnes fluos laissent place au cuir noir et les cheveux virent quasiment tous sans exception au noir de jais. C'est le glissement du Glam au Sleaze, messieurs-dames. Même POISON arrête de lancer des confetti ! Mais le spray fait de la résistance comme sur la pochette arrière de ce Social Intercourse des SMASHED GLADYS où on note encore un beau volume capillaire. On pourrait bien sûr continuer à parler coiffure longtemps (faites-moi confiance) si un autre détail n'attirait pas immédiatement l'attention de l'ado qui découvre ce skeud en 1988. Il y a une nana dans le groupe. Et c'est chose quasi inexistante dans ce sous-genre (PRINCESS PANG, FEMME FATALE ?). Et quelle nana ! Les quatre mecs sont de face et la fille de 3/4 dos exhibe littéralement sa croupe engoncée dans un jeans aux coutures prêtes à craquer. En pleine poussée de testostérone, ça faisait son petit effet. Et elle le sait bien Sally Cato, c'est son nom, qui va faire de cette provoc bon marché son fond de commerce. Les chanteurs mâles des groupes concurrents ne parlent que de cul ? Elle va les prendre à leur propre jeu et sera encore plus crüe qu'eux. Ça donne « Lick It Into Shape », « Legs Up », « Hard To Swallow », amis poètes, bonsoir. Vulgaire ? Bien sûr, mais encore une fois, assailli par les hormones, le jeune hardos est bien faible devant de tels arguments. La défense de la cause féminine devra attendre.

Social Intercourse est le deuxième album des SMASHED GLADYS, mais le premier sur une major et il reprend quatre titres d'un LP inaugural éponyme passé inaperçu en 1985 (la démo avait été repérée par Gene Simmons). Le groupe est le bébé de la pétroleuse déjà citée Sally Cato et de son mec Bart Lewis, tous deux originaires de Toronto et qui tentent leur chance dans la Grosse Pomme, pas le terrain le plus propice pour un genre californien par excellence. Outre le look, tous les ingrédients du Sleaze-rock sont au rendez-vous, une basse-batterie basique qui bastonne à la AC/DC, une paire de guitares acérées qui se répondent mutuellement (« Dive In The Dark »), avec ici et là quelques solos à base de slide, une prod crado comme il faut signée Ric Browde* et mixée par Michael le killer Wagener. Mais l'atout du groupe et on y revient, c'est la voix de Cato, plus rocailleuse et gouailleuse, tu meurs. On l'aura compris, la dame ne fait pas dans la dentelle et à l'exception de l'intro de « Eye Of The Storm » et du bluesy « Legs Up » (excellent morceau), elle s'égosille sévère. Sauf que bien sûr, tout cela est sacrément caricatural dans un genre qui l'est déjà.

En plus de tenter l'ascension des charts depuis la côte est, le groupe arrive en 1988 avec un métro de retard sans proposer de touche suffisamment originale en dehors de la bombe atomique Cato pour se distinguer du lot. Reste une musique joyeusement over the top, décadente, qui sent le stupre et destinée à un public mâle adolescent. A déconseiller aux esthètes donc. Mais pour ceux qui voudraient mettre un son sur l'étiquette « Sleaze-rock », ne cherchez pas plus loin, tout est là. Le groupe a rapidement fait long feu mais il est annoncé à l'affiche d'un festival britannique fin août. On se demande si c'est bien raisonnable presque trente ans plus tard. Il faudra que je pense à aller voir sur le net à quoi ressemble cette bougresse de Sally. Mais la vraie question c'est de savoir si tout ce petit monde a encore assez de cheveux pour être monté en pétard à coups de spray.

*Le type est un sacré hurluberlu qui aura marqué à son grand dam le genre en produisant le premier POISON et le premier FASTER PUSSYCAT, des références. Grande gueule, il s'est fâché avec tout le monde, a écrit un bouquin, a désavoué le film qui en a été adapté. Il s'occupe désormais de refuges pour animaux abandonnés et organise vos vacances et mariages en Toscane si vous le souhaitez.

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En attendant le suivant...


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   JASPER LEE POP

 
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- Sally Cato (chant)
- Bart Lewis (guitare)
- Jd Malo (basse)
- Roger Lane (guitare)
- Matt Steluto (batterie)


1. Lick It Into Shape
2. 17 Goin' On Crazy
3. Play Dirty
4. Dive In The Dark
5. Eye Of The Storm
6. Hard To Swallow
7. Legs
8. Eye For An Eye
9. Cast Of Nasties
10. Sermonette



             



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