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2017 Total Information Awareness

NATIONAL SECURITY BAND - Total Information Awareness (2017)
Par BAKER le 14 Février 2018          Consultée 1218 fois

Que j'vous storytelle un peu ma life, mes petits gnous. Vous allez voir, c'est pas triste. Soyez sympas, rembobinez (et soyez sympas, ne me parlez pas de ce film) jusqu'à l'an de grâce 2001. Le bug du 1er janvier 2000 est passé (pas celui du 29 février, pour les informateux qui ont de la ROM), l'entreprise de BTP Laden (fournisseur de bennes) ne s'est pas encore spécialisée dans les gravats, dans tous les foyers c'est la joie, youkaïdi youkaïda, et votre serviteur trouve par hasard le même week-end ses deux rêves : la plus belle fille du monde, et un groupe avec qui jouer de la zizique qui fait fort dans les noreilles. Las, quand tout vous arrive sur le coin du groin, on est souvent forcés de faire des choix, et étant un homme, la partie de mon anatomie me servant à réfléchir a fini par prendre la mauvaise décision. Toujours est-il que pendant six bons mois, j'ai été le batteur d'un petit groupe de doom atmosphérique (influence principale ANATHEMA 1995) appelé IF et basé à Provins.

Pourquoi est-ce donc que je vous cause de ma 36 15 Vistavie ? Parce qu'en découvrant le premier album de ce jeune groupe américain, j'ai retrouvé le même style et le même son que IF. Non, je répète parce que vous n'avez sûrement pas bien saisi : le MEME son. Et notamment les MEMES effets de guitare. Je tenais à vous en parler pour plusieurs raisons. La première, c'est le choc de penser que 16 ans plus tard, un groupe puisse se permettre de sortir pour le prix de 10 dollars un album complet possèdant quasiment la même production que mon petit groupe amateur de quand j'étais à peu près autant musicien que charpentier. Choc mais aussi une pointe de fierté : ainsi, ça peut plaire, ce qu'on faisait. Sauf que la seconde raison, c'est pour préciser que nous, on n'avait pas le meilleur chant du monde, le son était tout aussi frileux, le batteur était un peu moins bon qu'ici et parfois un peu whiskeux (NDLR : "Parfois" ? "...un peu" ?!?), mais surtout, on avait de vraies mélodies, une basse, des synthétiseurs, des chœurs et une vraie construction musicale.

Car N. S. B., c'est un duo, un peu comme les WHITE STRIPES : un chanteur / guitariste, seul, unique, et un batteur. Oh, un duo batteur + multi-instrumentiste, ça peut donner des choses géniales, regardez ZOMBI. Et puis ça peut donner les WHITE STRIPES, donc. Le concept est jusqu'au boutiste : pas d'overdub ou si peu, joué quasi-live, pas de programmation de basse donc basse jouée à la guitare en live, "pureté musicale absolue" dirait Télérama. Et s'ajoute un concept mettant bien en valeur les paroles et les sujets abordés : la sécurité, le piratage, la vie privée, l'Amérique sombre et cachée, bla bla bla. Et pour être franc, ce n'est pas très bon. La pauvreté des arrangements ne laisse que trois voies : la batterie, qui à part sur le calamiteux dernier titre est assez intéressante voire même la chose la plus réussie ; la guitare qui est obligée de faire dans le power chord réverbéré à outrance mais se permet quelques petites facéties, et le hum, chant. Aïe, le chant. Outre le manque absolu de charisme du chanteur (le ton, la voix blanche, la scansion), on a droit tout du long à quelque chose entre relativement faux (le titre d'ouverture est de loin le meilleur) et totalement calamiteux, laid et limite éthylique. D'ailleurs souvent, si le chant était coupé, la guitare suffirait à rendre quelques titres intéressants : la mélancolie MY DYING BRIDE de "Fire", la limite trop courte "California," l'influence MAIDEN de la léchée "Invasion" (d'ailleurs matez l'artwork intérieur !), même le super-court segue "Eleven", maîtrisé. Et donc la batterie vient très souvent dynamiser les chansons, avec un son brut mais loin d'être désagréable.

Mais désolé, et en tant que très piètre chanteur je me donne le droit de le dire : dès que le guitariste ouvre le bec, le peu d'intérêt provenant de ce qui fait le sel d'un "garage band" se fracasse la gueule par terre. Piètre oui, mais on peut essayer d'approcher la justesse, mettre de la conviction, soigner sa scansion et, éventuellement, essayer de ne pas sonner comme si on venait de se prendre une murge au Cointreau. A part la partie semi-parlée au mégaphone de "Drone And The Machine", rien n'est à sauver, et côté paroles ce n'est guère mieux. "Final Hour" non c'est pas possible, on dirait (la très ravissante) Anne-Elisabeth Blateau dans Scènes de Ménage ("pollution visuelle ! paysages poubelles ! on les nique tous, ouais ouais ouais ! Et n'oubliez pas d'écouter notre album sur les plate-formes légales de téléchargement !"). Le propos est vaste et grave, l'identité musicale très forte et assumée (à la limite de l'autisme), quelques passages laissent à penser que ce duo a du potentiel s'il s'ouvrait à d'autres arrangements, cependant seule une poignée d'entre vous arrivera à écouter et apprécier cet album sans le jeter par la fenêtre. Et de me demander ce que serait devenu un tel album en 2001, quand Internet écrivait encore en lettres cursives. Il serait sûrement passé là où bien des choses en ligne de l'époque ont fini : dans les oubliettes. Meuh non Sandrine, j'ai pas parlé de toi... Si ?


NOTE FINALE : 1,5 si vous aimez ce qu'aime généralement votre petit chroniqueur chéri adoré et pourtant si finement humble ; 4 si vous aimez les WHITE STRIPES et le garage rock de façon thuriféraire

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- Andy Balog (chant, guitare)
- Greg Balog (batterie)


1. The Watchers
2. Fire
3. Invasive Species
4. Twelve Below
5. Drone And The Machine
6. There Was A Time ?
7. Final Hour
8. Invasion
9. Eleven
10. California
11. End Tidal



             



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