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FRANZ FERDINAND - Always Ascending (2018)
Par A.T.N. le 18 Mars 2018          Consultée 1706 fois

Difficile d'imaginer que les Ecossais puissent nous faire davantage plaisir que lors de leur dernière aventure menée de concert en 2015 avec les épatants et inimitables Sparks. A moins d'un miracle, on peut s'attendre à ce que Franz Ferdinand fasse du Franz Ferdinand, ce qui en soi n'est pas une mauvaise chose, gare cependant à la redite et à l'essoufflement. Entretemps, Alex Kapranos s'est occupé avec le supergroupe B.N.Q.T. pour lequel il a pondu deux morceaux sympas comme tout (excellent album pour ceux qui l'auraient raté).

L'information majeure qui précède l'écoute de Always Ascending est que deux nouveaux membres ont rejoint le combo, suite au départ (en 2016) de Nick McCarthy. Changer de guitariste pourrait ressembler à un changement mineur, vous me direz. Pas faux, sauf qu'ici il s'agissait du bonhomme qui composait tous les morceaux en binôme avec Kapranos, tout de même! Oui, oui, les "Take Me Out", "Outsiders", "Love Illumination" et autres grenades parfaitement dégoupillées, c'est en partie à lui qu'on les doit. Cela ne veut pas dire que Franz Ferdinand ne sera plus Franz Ferdinand sans lui... mais on peut imaginer qu'une alchimie pareille ne sera pas facile à reproduire. Les deux petits nouveaux (Julian Corrie et Dino Bardot, pour un job de claviers, guitares et chœurs se sont placés sous la houlette du chanteur/leader/guitariste qui s'est chargé d'écrire les nouveaux morceaux.

Un bon moyen d'éviter de se répéter, c'est de... oui... voilà... vous le savez aussi... je le sens... c'est de... ajouter de l'électro! (bravo au jeune homme au fond à gauche) Evidemment. C'est tellement pratique. Tant de groupes le font après quelques albums... Et puis, c'est beaucoup plus facile que l'inverse (on n'a pas vu les Chemical Brothers, Underworld ou Justice se mettre soudainement à jouer avec des instruments de musique... pour ça faudrait qu'ils apprennent, qu'ils travaillent à la place de leurs logiciels... pfff non trop fatigant). Entendez-bien: je n'ai rien contre l'électro, loin s'en faut, et nos copains de Glasgow n'ont pas attendu 2018 pour ça: un titre de 2009 comme "Lucid Dreams" en était bourré et, bordel, quel panard ce titre! Ce que je dis, c'est que c'est une tendance assez classique pour beaucoup de groupes qui ont démarré avec une guitare, une caisse à savon et deux amplis. C'est tentant de mettre les machines à contribution pour faire grossir le son. Au risque de diluer l'esprit et de se perdre en route.

Ici, ça donne quoi? Une sorte d'hésitation entre le "à quoi bon?" et un "pourquoi pas?", pour un album qui n'est ni décevant ni enthousiasmant. C'était attendu, quelque part. Quels groupes phares des années 2000 réussissent encore à nous envoyer de belles baffes dans la tronche? Strokes, Interpol ou les Kings of Leon ne sont plus attendus au tournant.

L'album possède ses moments de réjouissance, accueillons-les avec bonheur. Un morceau comme "Feel the Love Go" finit par bien agripper les oreilles avec son énergie disco et le sax en fin de banquet sur les synthés. A tester sur un dancefloor dès que possible. Belle accroche également sur "Lois Lane" qui rappelle combien Kapranos est un excellent songwriter (chouettes paroles sur cette héroïne familiière et le journalisme - peut-il sauver le monde? - et super complémentarité couplet/refrain, un bridge au poil, bref une chanson!). Même sur une piste relatviement basique comme "Paper Cages", flemmarde dans sa façon de capitaliser sur le couplet pour pondre un simili-refrain, on est obligé de reconnaître que ça reste bien dans la tête et que ce n'est pas forcément un mal, grâce au gimmick de piano plutôt rare chez FF. Ca permet de pardonner l'intro vraiment faiblarde du morceau-titre, rupture de rythme artificielle et vaine (reproduire le succès du mythique "Take Me Out" est une chimère), ainsi que des titres sans saveur comme "the Academy Award".

De la même façon que la douce et minimaliste "Little Guy From the Suburbs" nous avait touchés sur l'album de FFS, c'est sur le morceau lent que nous sommes agréablement surpris. "Slow Don't Kill me Slow", une berceuse élégante, clôture joliment et avec élégance cette suite de 10 pistes, montrant encore au passage que Kapranos est un chanteur vraiment étonnant par sa polyvalence.

Un album qui ne changera pas la face du rock en 2018, mais qui fera plaisir aux fans et qui reste d'une qualité bien supérieure à de nombreuses productions insipides du moment.

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   A.T.N.

 
  N/A



- Alex Kapranos (chant, guitare)
- Robert Hardy (basse)
- Paul Thomson (batterie)
- Dino Bardot (guitare)
- Julian Corrie (claviers)


1. Always Ascending
2. Lazy Boy
3. Paper Cages
4. Finally
5. The Academy Award
6. Lois Lane
7. Huck And Jim
8. Glimpse Of Love
9. Feel The Love Go
10. Slow Don't Kill Me Slow



             



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