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1966 The Remains

The REMAINS - The Remains (1966)
Par LE KINGBEE le 31 Mars 2018          Consultée 1333 fois

La Nouvelle Angleterre, région au nord-est des States, a connu durant les sixties l’émergence de quelques petits groupes de Rock Garage. La plupart de ces combos (The Barbarians, The Shames, The Rockin’ Ramrods, The Lost, The Fifth Estate) à l’existence éphémère n’ont bien souvent enregistré qu’une poignée de singles et parfois quelques albums pour les plus chanceux. The REMAINS, quatuor originaire de Boston, n’a guère été plus prolifique mais a réussi à laisser une trace plus profonde de son passage à travers des itinéraires des plus curieux.

Le groupe se monte en 1964 à l’instigation de Barry Tashian*, un guitariste ayant fait ses gammes au sein des Ramblers, un band du Connecticut passé à l’émission TV American Bandstand. Lors d’un voyage en Angleterre, Barry découvre The KINKS, une révélation pour le jeune américain. A son retour en 1964, Barry monte un nouveau groupe avec trois étudiants rencontrés à l’Université de Boston, Barry & The Remains qui se transforme rapidement en REMAINS, nom étrange (Les Restes) que le groupe doit à une copine de fac.

La création du groupe se situe en pleine « British Invasion », la Beatlemania surgissant comme une vague dans laquelle vont s’engouffrer de nombreuses formations britanniques (The Rolling Stones, THE ZOMBIES, THE KINKS, THE WHO) qui vont alors profiter de l’ampleur du marché américain, malgré une contrainte protectionniste qui obligera pendant longtemps les groupes anglais à s’orienter vers une commercialisation autochtone sous la direction exclusive de maisons de disques américaines.

Revenons à nos REMAINS. Le groupe se produit dans le circuit des clubs, des bals et des universités avec comme mot d’ordre jouer à fond, les quatre américains au look bien propret ne lésinant pas sur les décibels. En 1965, les REMAINS ouvrent pour Bo DIDDLEY, les Shirelles. A Noël, ils sont invités sur le plateau de l’Ed Sullivan Show et sont enfin remarqués par Don Law Jr. le rejeton de Law Senior, producteur influent de la Columbia. Audionné avec succès, le groupe enregistre cinq 45 tours pour Epic entre 1965 et 66, mais aucun d’eux ne rentre dans les charts. Il faut dire que la ligne éditoriale d’Epic n’est guère concise, la firme enregistre un peu au petit bonheur la chance. Rien que pour l’année 65, la firme a édité 132 singles (dont deux des REMAINS) qui vont dans tous les sens.
Les premiers singles s’avèrent des échecs cuisants pour le groupe. Il faut dire qu’avoir affaire à quatre producteurs différents pour un total de cinq singles ne peut être considéré comme une aide précieuse. Mais il arrive parfois que la chance tourne. En aout 1966, le groupe est retenu en support band pour l’ultime tournée US des BEATLES. Le 28 aout à Los Angeles, les REMAINS ouvrent pour les BEATLES dans le stade des Dodgers devant une assistance en délire. Certains témoignages précisaient à l’époque que les bostoniens avaient envoyé du lourd ! Au même moment, Epic publie leur dernier single « Don’t Look Back » suivi le mois suivant du premier disque, un album sans titre qui ne rentrera pas lui non plus dans les classements. A l’orée d’une carrière qui pouvait s’annoncer florissante, le groupe splitte fin 66. La présence du titre « Don’t Look Back » dans la première compilation Nuggets en 1972 leur vaudra la réputation de groupe culte.

Les REMAINS se reforment brièvement à plusieurs reprises et se produisent plusieurs fois en Europe au cours du nouveau millénaire (notamment en 2006 au Festival Garorock de Marmande) jusqu’au décès du batteur Chip Damiani en 2014. Deux Live sont tardivement publiés et en 2003, plus de trente-cinq ans après sa première galette, le quatuor, surgissant tel un diable de sa boîte, enregistre « Movin’On », un second album studio avec la line-up d’origine.

Dix titres composent ce disque avec une compo pour la face A et cinq originaux pour la face B. En ouverture « Heart », une compo du tandem George Aber/ Tony Hatch écrite initialement pour Petula Clark, connaît quelques essais principalement orientés vers une Pop Psy (Kenny Chandler, Beverly Williams ou Lynne Randell), des versions plates et sans grand intérêt. La version des REMAINS évoque plus celle des Liverpool Five, un combo britannique ayant tenté sa chance aux States, dans une version débutant dans une atmosphère kinksienne qui finit par un délire proche des 13th Floor Elevator. A noter que la pétillante Petula Clark en délivra antérieurement à sa version anglaise, une adaptation en français intitulée « Le Cœur Qui Bat ». Mieux vaut écouter la version en anglais, surtout si on ne comprend pas la langue. Autre bonne trouvaille avec « Lonely Week-End », un Hillbilly Rock du pianiste Charlie Rich, repris par Wanda Jackson et beaucoup plus tardivement par Brian Setzer, Tom Petty et Jimmie Vaughan. Si les Bostoniens enlèvent le « S » du titre original (« Lonely Week-Ends ») ils revisitent totalement le morceau pour nous plonger dans une ambiance à la Sonics. Leur reprise de « Diddy Wah Diddy », grand classique que Bo Diddley avait gravé dix ans plus tôt, ne reste pas dans les annales, on lui préfère la version de Captain Beefheart & His Magic Band, mise en boîte quelques mois plus tard. La reprise** phare est indiscutablement « Don’t Look Back », une compo du californien Billy Vera, une synthèse entre Garage et Pop British. Unique compo de cette face A, « Why Do I Cry » avec son intro d’orgue pouvant évoquer Ray Manzarek s’oriente au fil des secondes vers du BEATLES. On ne peut s’étonner que le titre n’ait pas percé dans les charts.

La face B ne concentre que des originaux et s’annonce clairement plus personnelle, un vrai travail de groupe. « Time Of Day » représente le parfait prototype de Rock Garage US avec guitare fuzz. Impression identique avec « Say You’re Sorry », morceau oscillant entre Rock n Roll et Garage. « Once Before » et « Time Of Day » nous ramènent vers un répertoire beatlesien avec une production beaucoup plus brute, deux titres annonciateurs des Human Beinz.

Ce disque et les Remains contiennent la plupart des ingrédients du Garage US Sixties, carrière courte, peu ou pas de succès, guitare fuzz, orgue, répertoire pouvant se montrer dynamique et sauvage et des morceaux qui vont à l’essentiel et ne s’éternisent pas pour ne pas se perdre en route. Un album Garage Culte néanmoins marqué par de fortes influences empruntées à la Perfide Albion. Afin d’être complet, signalons qu’Epic fait figurer le bassiste de session David Sherman (le second en partant de la droite), jamais mentionné sur le disque. Signalons que suite au départ du batteur Chip Damiani en mai 66, il sera remplacé par Norman D. Smart (futur Mountain).

*A l’arrêt des REMAINS, Barry Tashian intègre brièvement les Flying Burrito Brothers, Chirco et de 1980 à 1989 joue au sein du Hot Band d’Emmylou HARRIS. Avec sa femme Holly, Brian a depuis monté le duo Barry & Holly spécialisé dans la Country et le Bluegrass.
**Il ne s’agit pas réellement d’une reprise, « Don’t Look Back » n’avait jamais été enregistré.

Cette chronique provient de l’écoute du vinyle Epic pressage US. En 2007, Sony BMG Music Entertainment a réédité en CD le disque d’origine avec 10 bonus dont 3 reprises de Blues Garage qui valent le détour.

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   LE KINGBEE

 
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- Barry Tashian (chant, guitare)
- Vern Miller (basse, guitare, harmonica)
- William Briggs (orgue)
- Chip Damiani (batterie 2-4-5-6-7-9)
- Norman D. Smart (batterie 1-3-8-10)


1. Heart.
2. Lonely Week-end.
3. Don't Look Back.
4. Why Do I Cry.
5. Diddy Wah Diddy.
6. You Got A Hard Time Coming.
7. Once Before.
8. Thank You.
9. Time Of Day.
10. Say You're Sorry.



             



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