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1979 Get The Knack

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The KNACK - Get The Knack (1979)
Par LE KINGBEE le 2 Juin 2016          Consultée 2646 fois

Aux prémices de l’été 79, le titre « My Sharona » sort en single au milieu du mois de juin et inonde aussitôt les ondes radiophoniques du monde entier (ou presque). En à peine six semaines, le titre est en tête des ventes et monte à la 1ère place du Billboard 8 semaines après sa sortie. Un carton! Rappelez-vous:
« Ooh my little pretty one, my pretty one
When you gonna give me some times, Sharona
Ooh, you make my motor run, my motor run
Got it coming off O’the line, Sharona »
Et puis le refrain:
« M-M-M My Sharona
Oooooo-Ohhhh My Sharona »
La ligne mélodique composée et imaginée par le guitariste Berton Averre, bien avant qu’il ne rejoigne The KNACK, est facilement reconnaissable par son riff simple. Il ne manque plus qu’à juxtaposer des paroles. Doug Fieger, ancien membre de Sky, pense alors à une ancienne petite amie et colle à la mélodie des textes aussi élémentaires que faciles d’accès. La chanson entame aussitôt son ascension irréversible vers les sommets.

Formé en mai 1978, The Knack apparaissent sur la scène de Los Angeles alors qu’on est encore en pleine vague Disco. Depuis plus de trois ans, le registre Disco emporte tout sur son passage : entre Donna SUMMER, la bande originale de « Saturday Night Fever » qui voit l’explosion des BEE GEES et des Tramps, l’apparition d’un nouveau format, le Maxi 45-t., sans oublier Gloria GAYNOR, ou des groupes comme CHIC, KOOL OF THE GANG, il n’y a plus beaucoup de place pour les autres.
En 1979, le Disco est à son paroxysme, le registre est marqué par de nouveaux groupes complètement artificiels, VILLAGE PEOPLE (une invention du producteur Jacques Morali), KC & THE SUNSHINE BAND. Même les gloires du Rock s’y collent de manière plus ou moins opportuniste : les STONES avec « Miss You » ou Rod STEWART avec « Do Ya Think I’m Sexy ? ».
Cependant? cette déferlante qui a tout dévasté sur son passage commence à s’essouffler ; les rockers blancs et les artistes de Soul noirs décident qu’il est grand temps de contre-attaquer et de faire barrage à cette mode. Les interventions parfois spectaculaires se multiplient, en juillet 79 dans un stade de Chicago on détruit symboliquement plus de dix mille singles Disco. L’Amérique noire et le Rock blanc vont reprendre leur hégémonie.

C’est dans ces circonstances que les KNACK vont débarquer sur la scène californienne. Depuis un an, le groupe de Doug Fieger effectue de formidables productions scéniques en mettant le feu au Whisky A Go-Go et au Troubadour. Certains artistes n’hésitent pas à venir jammer sur scène avec eux (Bruce SPRINGSTEEN, Tom PETTY, Stephen STILLS et même l’ancien organiste des DOORS Ray Manzarek). Les gens en ont ras-le-bol du phénomène Disco, ils veulent autre chose.

Doug Fieger, le fondateur des KNACK, n’est pas totalement inconnu. Au début des années 70, il officiait au sein de Sky, une formation de Detroit conjuguant Rock, Folk et Pop. Le groupe avait enregistré deux bons albums pour la RCA qui ne s’étaient hélas guère vendus. Songwriter réputé, Fieger devient accompagnateur pour les Carpenters puis intègre Triumvirat et les Sunset Bombers. Si ses précédents enregistrements n’ont pas chamboulé l’industrie du disque malgré les éloges de la presse underground, Fieger et ses KNACK vont susciter l’intérêt de plusieurs maisons de disques. Un an après sa création, le groupe décroche un contrat avec Capitol. Curieux revirement de la part de certaines majors qui avaient jusqu’alors jeté à la poubelle les démos de « Good Girls Don’t » et « My Sharona ». Comme quoi la persistance a parfois du bon mais laisse sceptique quant au bien-fondé des directions artistiques.

« Get The Knack » est mis en boîte en à peine onze jours. Les KNACK disposent d’assez de chansons pour enregistrer un double album, projet initial du groupe, mais Capitol, financièrement réticent et frileux, rejette l’idée trop aventureuse à son goût. Eh oui, un sous est un sous ! Plusieurs producteurs se bousculent au portillon, mais les quatre musiciens décident d’opter pour Mike Chapman. Ce dernier vient de connaître une réussite inattendue avec l’album « Parallel Lines » de BLONDIE. Ancien membre des SWEETS, Chapman a assez de bouteille pour s’apercevoir qu’il peut laisser les quatre musiciens agir presque à leur guise. L’entente entre le groupe et le producteur est quasi immédiate. La cohésion et la bonne mise en place des titres permettent au groupe d’enregistrer les disques en une ou deux prises, sans rajouts superficiels ou pompeux. Pour Chapman, cette session d’enregistrement, c’est du billard. Le producteur laisse libre cours au groupe, se contentant juste de rajouter un refrain supplémentaire sur une chanson et une phrase à « Lucinda ».

37 ans après sa sortie, « Get The Knack » fait encore figure d’eau fraîche. Considéré par certains journalistes européens comme un album concept, ce 33-t. aura contribué à remplir les poches de la firme Capitol. Ecrémons brièvement les 12 titres. D’entrée de jeu, les baguettes de Bruce Garry, ancien accompagnateur du bluesman Albert Collins et membre d’un groupe éphémère en compagnie de Jack Bruce, Mick Taylor et de la pianiste de Jazz Carla Bley, nous renvoient vers Keith Moon et les WHO ; « Let Me Out » est une pièce limpide et énergique de Rock Power Pop. Les influences anglaises (BEATLES et KINGS) se font clairement ressentir sur le mid tempo « Your Number Or Your Name » et sur la ballade « Maybe Tonight », un véritable velouté de tendresse.
Outre l’énergique « My Sharona », marque de fabrique du groupe, un autre titre réussira à monter dans les charts, le décalé « Goods Girls Don’t » avec son intro à l’harmonica et une rythmique, véritable gardienne du temple. Un titre qui renvoie vers certains passages de Tom PETTY ou du Boss SPRINGSTEEN. Autre petit chef d’œuvre, aussi simple que merveilleusement ciselé, « (She’s So) Selfish » un mid tempo montant crescendo combinant beat à la Bo DIDDLEY, un vocal à la Buddy HOLLY et une atmosphère à la Elvis COSTELLO. Les amateurs de guitare peuvent aussi se délecter sur « Oh Tara » ou l’étrange « Frustraded » en clôture de disque qui prend des allures de Rock Psy au fil du titre qui s’allonge.
Seule reprise, une relecture en forme de clin d’œil de « Heartbeat », dernier single Coral de Buddy Holly. Si la version des KNACK vaut celles de Connie Francis, Bobby Vee ou des HERMAN’S HERMITTS, admettons que l’ambiance qui s’en dégage nous éloigne des studios de Norman Petty basés au Nouveau Mexique.

Malgré un succès fulgurant et des ventes inattendues, les KNACK resteront comme les mal-aimés de la critique américaine. Certains journalistes US leur reprochèrent leur brusque réussite, des influences piochées chez les BEATLES, les KINKS ou le SPENCER DAVIS GROUP. La British invasion avait parfois du mal à passer au pays des inventeurs du Rock. On peut toujours, quelle que soit la qualité d’un disque, trouver à redire. D’autres leur reprochèrent une relative arrogance, un second degré souvent mal compris, un soi-disant penchant à la misogynie et une pochette en noir et blanc sonnant trop anglaise et trop sixties. Contrairement à notre époque où la majorité des artistes aurait tendance à se passer de la pommade, Doug Fieger n’avait pas sa langue dans sa poche et pouvait argumenter avec humour au grand dam de ses détracteurs.

L’aventure KNACK s’arrêta au bout de trois ans avec deux autres disques aux mélodies simples et efficaces et une tournée US avec les KINGS. En 1991, le groupe fit un retour mitigé avec « Serious Fun » produit par Don Was. En 1998, le label Rhino d’Harold Bronson leur donna l’occasion d’enregistrer l’album « Zoom » qui passa totalement inaperçu auprès de la critique internationale.

Certains membres des KNACK se feront remarquer dans divers enregistrements. Bruce Garry deviendra un batteur de session demandé. Il est présent sur des disques de Bob DYLAN, Dr. JOHN, Rod STEWART, Harry NILSSON et deux légendes du Blues, Albert KING et John Lee HOOKER. Le guitariste Berton Averre enregistrera auprès de Bette MIDLER, Sarah BRIGHTMAN avant de s’orienter vers les arrangements et le théâtre. Le batteur Prescott Niles jouera avec George Harrison et se lancera dans une carrière d’auteur compositeur.
Doug Fieger, victime d’un cancer de la gorge, s’est éteint en 2010 à 57 ans, rejoignant ainsi son acolyte Bruce Garry parti en 2006 des suites d’un cancer du sang.
Si pour de nombreux amateurs lambda, les KNACK restent attachés au hit « My Sharona », cela serait réducteur du talent de ces quatre musiciens.

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   LE KINGBEE

 
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- Doug Fieger (chant, guitare, harmonica)
- Berton Averre (guitare)
- Bruce Garry (batterie)
- Prescott Niles (basse)


1. Let Me Out.
2. Your Number Or Your Name.
3. Oh Tara.
4. (she's So) Selfish.
5. Maybe Tonight.
6. Good Girls Don't.
7. My Sharona.
8. Heartbeat.
9. Siamese Twins (the Monkey And Me)
10. Lucinda.
11. That's What The Little Girls Do.
12. Frustrated.



             



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