Recherche avancée       Liste groupes



      
POP  |  B.O FILM/SERIE

Commentaires (4)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


B.O FILMS/SERIES

1974 Phantom Of The Paradise

Paul WILLIAMS - Phantom Of The Paradise (1974)
Par BAKER le 7 Juillet 2018          Consultée 1652 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Phantom of the Paradise - le film est une étoile filante cinématographique qui tient du miracle. Fou, extravagant, décalé, kitschissime, prophétique, impressionnant, bouleversant, tragicomique, gothique, flamboyant, pop (NDVoulzy : Bon c'est fini oui ?!?), les qualificatifs ne manquent pas. Une chose est sûre : comme pour Brazil, Blade Runner ou encore Requiem for a Dream, il s'agit d'un film que le spectateur adulera ou haïra avec la plus féroce passion, sans guère de juste milieu possible. Partant d'une simple "revisite modernisée" (moderne pour 1974, année charnière pour l'histoire de l'humanité) du Fantôme de l'Opera de Gaston Leroux mâtiné du Frankenstein de Shelley et du mythe de Faust, le film culte de Brian De Palma, alors réalisateur jeune et pas encore très connu, se permet toutes les audaces, à tous les niveaux.

Sensibilité exacerbée, technique renversante (la pose de la bombe véritable bijou d'orfèvrerie, le travelling à l'épaule fou dans les coulisses du mariage, le travail sur les décors), scénario malin avec quelques jolies piques sur l'industrie musicale, Phantom n'est qu'une immense succession de scènes cultes. Le casting, la scène d'amour avec le toit vitré, l'ouverture du Paradise, l'évasion de la prison (qui se permet du pur burlesque), le final baroque à en mourir de plaisir, ce film fait partie de ces rares oeuvres qui n'ont reculé devant rien, sont allées au bout de leur fantasme. Naturellement, les hermétiques auront mille raisons de se gausser de la prétention et de la naïveté du film. Mais les fans, en auront-ils pour leur argent avec ce disque ?

C'est là le petit hic : le film est d'une si phénoménale puissance que retrouver ses chansons sur vinyl n'a pas la même force. La qualité d'écriture reste évidemment la même, mais il subsiste quelque chose de "plat" lors de la simple écoute, il manque une dimension. Le lancer de chapeau de Phoenix, l'éclair de génie (!) de Beef, les têtes tranchées des Undead, il manque le spectacle. Les musiciens font pourtant bonne figure, et évidemment ce disque procure un réel plaisir, mais il sera quelque peu biaisé : les morceaux pop ont moins de saveur kitsch, les trois ballades sont sublimes mais ont tendance à trop se ressembler.

Maintenant soyons lucides : ces morceaux font partie de l'histoire du cinéma ET de la pop des années 70. En fin mélodiste, Paul Williams, alors au sommet de sa gloire (et qui campe magnifiquement un méchant d'envergure), s'amuse avec les parodies : l'intro "Goodbye Eddie", bien que terriblement mal chantée (aucun des trois chanteurs du faux groupe Juicy "Intercepteur Cobalt" Fruits n'y arrive), est à la fois drôle (les choeurs), prenante (mélodie nickel) et piquante (les paroles). Les BEACH BOYS s'en prennent plein le museau avec "Upholstery", "Life at Last" préfigure ce que fera MEAT LOAF trois ans plus tard.

Bien que donc un peu similaires, les ballades ne sont pas en reste : Jessica Harper se débrouille bien sur "Old Souls" et presqu'autant sur la sautillante "Special To Me" (une des rares chansons se suffisant à elles-mêmes), "Phantom's Theme" est bouleversante. Le vrai bémol viendra de "Faust" version originale : il manque cruellement quelque chose dans la version disque. Certainement l'orgue, ici absent, ainsi qu'un certain groove car le pont est joué droit comme une bite de général 4 étoiles au garde-à-vous. Sa version poppisée, absente du film, apporte un peu de fraîcheur avec une seconde partie étirée aux arrangements malins.

Le clou du film cependant, qui n'a pas la force requise sur support vinyllique, c'est évidemment ce "Somebody Super Like You". Que dire, sinon que c'est l'ancêtre du black metal, que c'est presque ce qui se faisait de plus brutal et malsain à l'époque, que l'ambiance sinistre arrive quand même à passer même sans l'image... et puis nous n'en avons encore pas fini avec cette fameuse polémique : qui, de KISS ou de Brian DePalma, a conçu ce maquillage iconique ? KISS est bien arrivé en 1974 aussi, mais un film, ça se prépare sur un an... C'est probablement l'anecdote pour laquelle le film a été le plus considéré prophétique, mais ne vous leurrez pas : Chacun de ses détails respire l'intelligence, la malice. Ce n'est pas parce qu'il a déjà 44 ans que ce film n'est pas moderne, contemporain et pérenne.

Le disque en lui-même est donc plus culte pour ce qu'il représente que pour sa qualité intrinsèque, n'arrivant pas à restituer totalement l'ensemble des émotions que Paul Williams désire véhiculer. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous procurer d'abord le film si vous avez la chance, que dis-je le bonheur de ne l'avoir jamais vu. Pour les plus téméraires (et fortunés), l'excellent éditeur français Carlotta vient de le ressortir en version deluxe pour n'en rien manquer. Vous allez rire, pleurer, sourire et rester interloqué, terrassé au fond de votre fauteuil (ou pour votre serviteur, de votre lit après le premier passage au cinéclub d'Antenne 2), à l'image du dernier titre "The Hell of It" qui mélange introduction à la BLACK SABBATH et final ragtime ironique, comme pour prouver que la mort n'est qu'une vaste blague. A moins que ce ne soit la vie. Avec De Palma, on n'est jamais très sûrs.

Note finale : 4 étoiles, 3,5/5 pour le disque mais 6/5 pour le film

A lire aussi en POP par BAKER :


Giorgio MORODER / H. FALTERME
Top Gun (1986)
Up there with the best of the best !




TOOTHLESS
The Pace Of The Passing (2017)
Classique, accrocheur mais aussi subtil.


Marquez et partagez





 
   BAKER

 
  N/A



- Paul Williams (chant)
- William Finley (chant)
- Archie Hahn (chant)
- Jeffrey Comanor (chant)
- Jessica Harper (chant)
- Harold Oblong (chant)
- Ray Kennedy (chant)
- Art Munson (guitare)
- Craig Doerge (claviers)
- David Garland (claviers)
- Mike Melvoin (claviers)
- Lee Sklar (basse)
- Max Bennett (basse)
- Jim Hughart (basse)
- Gary Mallaber (batterie)
- Jim Haas (choeurs)
- Jon Joyce (choeurs)
- Tom Bahler (choeurs)
- Kerry Chater (choeurs)
- Jerry Whitman (choeurs)


1. Goodbye Eddie, Goodbye
2. Faust
3. Upholstery
4. Special To Me
5. Phantom's Theme
6. Somebody Super Like You
7. Life At Last
8. Old Souls
9. Faust
10. The Hell Of It



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod