Vous m'avez reconnu ? Ce petit visage d'ado attardé, cette attitude un rien précieuse ? Ouais, évidemment, vous avez lu mon nom sur la pochette ! Allez, faites pas semblant de ne pas savoir que j'ai sorti quatre disques – sur les huit de ma très courte discographie – passé l'an 2000 ! Ca y est, vous me remettez et vous écoutez « Never gonna give you up » je parie ? Bah ouais ! Oui c'était il y a plus de 30 ans, et j'étais un jeune éphèbe de 21 printemps à l'époque ! Une idole des jeunes que j'étais même ! Mais si ! Demandez donc à votre maman ! Du coup, en bricolant dans mon home studio, je me suis dit que j'avais le matos suffisant pour sortir un nouvel album... J'ai passé quelques ptits coups de fil et voilà embarqué avec moi dans l'aventure le sémillant Ed SHEERAN, que les djeuns d'aujourd'hui doivent connaître. Et oui, à l'époque, c'était moi le Ed du coin !

Alors, oui, j'ai cinquante-deux berges, mais voilà je suis aussi une star du oueb ! Si si ! Le Rickrolling, c'est moi, souviendez-vous la fin des années 2000, tout renvoyait alors à la video de ma chanson citée plus haut ! Vous y avez tous eu droit ! 300 millions de vues sur le tube, c'est pas beau ça ? Même que la chaîne m'a envoyé un énorme chèque de 12 dollars pour me remercier de ma contribution ! Bref, nous y sommes, alors avant d'envoyer cette kro aux chiottes, prenez un peu de temps, les gars !

Notre Rick ASTLEY est un enfant des eighties, mais oui, alors évidemment, on peut s'attendre à des singles. On débute avec l'éponyme « Beautiful Life »... Mouais, à la base, je n'ai guère été séduit par ce rythme qui semble taper sur la fan base de Rick et rappelle ses grands succès. Bien foutu, certes, mais pas génial. Le second single « Empty Heart » propose une petite guitare folky, sur un thème sans doute assez vu et revu, pas désagréable. Enfin, on termine avec les héraults de l'album sur « Try », chanson plutôt douce qui se transforme en hymne revendicateur. Le ton répétitif et l'ambiance sur le fil de cette compo la rendent pas mal du tout, Rick lâche sa voix sur le refrain et donne à l'ensemble une sacrée belle gueule ! Avouez que vous pensiez tenir le looser ultime des eighties ! Ce dernier single retient mon attention !

Et vous allez voir que cet opus contient un nombre conséquent de chansons recommandables. Ainsi, un piano coquin drive « Good old days », suivi par une gratte bien placée, et Rick qui tient la baraque avec une vraie présence, lui qui semblait si « transparent » - ? - il y a 30 ans... C'est franchement très agréable, et particulièrement surprenant ! Plus pop, le piano véloce de « I need the light » accompagne la voix de Rick et nous ne sommes pas si loin que ça de Sir Elton JOHN. C'est franchement réussi. Le refrain mainstream déchire, bravo ! On peut avoir cinquante piges et faire de la musique actuelle !

On continue sur la douceur de « Rise up ». Sa simplicité et sa sophistication laissent l'auditeur encore surpris. Sérieusement, on ne s'y attend pas de la part de Rick ASTLEY. Sur le même mode de construction piano guitare, « Every corner » penche vers un petit côté funky soul de fort belle extraction. Perso, vous allez rester médusé devant la teneur de l'excellent refrain. Le petit riff croquignolet de « She makes me » ne pourra ensuite que marquer votre cortex, c'est très, très sympa. « Better Together » bénéficie des talents conjoints des deux compositeurs, la capacité de Mr SHEERAN à pondre des hits immédiatement mémorisables et la voix superbe de Mr ASTLEY. Voila comment on crée de vraies chansons avec une réelle identité.

Au final, quelle surprise ! Me voilà à écouter et réécouter ce disque avec enthousiasme ! Voila qui n'était guère mon intention au départ mais il faut se rendre à l'évidence, c'est addictif ! Une majorité de chansons réussies font de cette livraison un moment émotionnel et détendu, on ne se prend pas la tête une seule seconde ! On est plus proche du 4 que du 3.5 et j'ai envie de marquer le coup pour m'être beaucoup gaussé de Rick ASTLEY dans les eighties ! Conseillé, mais oui !