Recherche avancée       Liste groupes



      
COUNTRY  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1970 Christmas In My Home Town

CHARLEY PRIDE - Christmas In My Home Town (1970)
Par LE KINGBEE le 24 Décembre 2018          Consultée 881 fois

Eh oui le moment où il faut mettre Jésus dans la crèche est arrivé. Alors par qui commencer ? Le Père Noël, un type que j’imaginais vieux, souriant, grand, barbu et toute de rouge vêtu. Un vieux bonhomme que je n’ai jamais vu, et pourtant, Dieu sait qu’à une période de ma vie, je l’ai guetté espérant le voir descendre par la cheminée de la maison familiale. Ça, c’était y’a longtemps, et autant dire que je me suis toujours cassé le nez dans cet exercice périlleux. En fait les seuls Pères Noël dont je me souvienne aujourd'hui sont ceux qui battaient le pavé le long des enseignes ou des magasins de jouets.

De l’autre côté nous avons ce bon vieux Charley PRIDE et notre gars en jette dans son super costume. Si le moment de découper la dinde est venu, profitons de l’occasion, après tout c’est Noël, pour nous remémorer rapidos le parcours du Père PRIDE. Natif du Mississippi où il voit le jour en 1938, Charley passe son enfance à cueillir du coton avec ses dix frères et sœurs. Gamin, il écoute le Grand Ole Opry à la radio et rêve comme tant d’autres pauvres péquenots du Sud de devenir un jour une vedette de la Country ou du Western. Seul petit bémol, vous l’aurez assurément remarquez, Charley est Noir. On sait que la couleur de peau peut s’avérer infranchissable dès qu’on veut se lancer dans la Country.

Oh certes, il y a quelques exceptions à l’instar de DeFord Bailey qui fut l’un des premiers afro-américains à passer sur les ondes et la scène de l’Opry dès 1927. Encouragé par ce précédent, Charley persévère dans la Country et dans le baseball, sport qui lui permet de se faire un nom au milieu des fifties, le gars joue dans la Negro American League. Et oui, dans le sport américain à l’instar de la Country, on ne mélange pas les serviettes et les torchons.Démobilisé en 1959, il s’établit dans le Montana, bosse sur des chantiers tout en continuant le baseball en semi-pro. Au début des sixties, il est encouragé par Red Sovine et Red Foley alors qu’il chantonne « Lovesick Blues » et décide de tenter sa chance auprès de Jack Clement, Webb Pierce et enfin Chet Atkins qui l’embauche chez la RCA. Fin 65, Charley enregistre son premier single qui passe à la radio, les programmateurs ne se rendent pas compte qu’ils passent un noir countryman. Il faut dire que sa voix de baryton est chaude, la diction à l’accent sudiste laisse à penser qu’on a affaire à un redneck typique de la région. Et puis il n’y a pas de photos sur les singles américains, juste une pochette avec la rondelle au milieu.

Bien sûr le demi pot aux roses sera découvert l’année suivante, avec son premier 33 tours « Country Charley Pride ». Durant les seventies, Charley est au sommet de sa gloire et devient même le plus vendeur de disques pour la RCA derrière un certain Elvis PRESLEY.

On est en 1970, Charley caracole vers la gloire, en deux ans il a enregistré pas moins de cinq disques. La RCA décide de lui retirer sa panoplie de cowboy pour celle de Père Noël, une tradition américaine qui peut parfois rapporter gros. Le premier titre donne son nom à au disque, une ballade entrainante dans laquelle on entend les clochettes du traineau. Notre Père Noël noir enchaine avec un gros classique des chants de Noël, « Deck The Halls » issu d’un folk gallois « Nos Galan » et souvent accommodé à la sauce anglaise. Beaucoup de monde reprendra ce standard avec plus ou moins de chance, de Ted NUGENT, à Reo Speedwagon en passant par Joan BAEZ et Whitney HOUSTON. Chez nous autres gaulois, voilà ce que ça donne : « Pont de la salle avec des branches de houx, Fa, la, la, la, la, la, la, la, la – c’est la saison pour être joyeux … ». Petite ballade crépusculaire avec « They Stood Silent Prayer », rien de bien folichon mais le titre évite un rabâchage à la Bing Crosby. Avec son intro de fiddle et l’emploi d’une lap steel, « Santa and the Kids » nous envoie en pleine ère quadrille, le Père Noël a troqué ses vieux godillots contre une paire de tiagues Cette face A se termine avec « Silent Night », célèbre chant autrichien transformé chez nous autres en « Douce Nuit, Sainte Nuit ». Avouons que la version de Charley vaut bien celles en français de Gérard Lenorman, Dalida ou de Céline Dion.

Quoi de mieux pour attaquer la face B que « Little Drummer Boy » avec roulement de tambour et chœurs d’enfants ? Une version sympathique qui ne s’éternise pas et ne tombe pas trop dans le mélo. Issu d’une chanson traditionnelle tchèque « Carol of the Drum », le titre popularisé par la Famille Trapp connaitra de nombreuses adaptations : chez nous Nana MOUSKOURI immortalisa la chanson avec « L’Enfant au Tambour ». De leurs côtés, les scandinaves en feront plusieurs mixtures « Den Lille Trumslagorpojken », « Pikku Rumpalipoika » tandis que Marlene Dietrich chante « Der Trommelmann » alors que les jamaïcains le transformèrent en « Wreck Pum Pum » pour de délirantes versions Ska. Fin 70, les TeEMPTATIONS et les JACKSON 5 reprendront eux aussi le titre en guise non pas de guirlande scintillante mais de retombée bancaire. S’ensuivent deux ballades de Sue Lane et du Père Charley « Happy Christmas Day » et « The First Christma s Morn » avec un chant oscillant entre crooner et country. Ces deux pistes ont l’avantage de s’écarter des carcans traditionnels et d’éviter toute redondance. Idem pour « Christmas Love » qui me ferait presque verser une larme. Le disque se conclue avec le titre le plus long « O Holy Night », l’adaptation américaine de « Minuit Chrétien » ou du « Cantique de Noël » c’est la même soupe. Si le morceau fait toujours recette (on recensait 11 nouvelles versions en octobre 2018. Et oui Noël approchant il faut faire bouillir la marmite), on ne pourra que faire le parallèle avec les versions de Tino ROSSI ou d’Armand Mestral.

Alors arrive le moment de délivrer la sentence que vaut ce disque de Noël, hormis le fait qu’il s’agisse d’un disque de … … Noël ? Eh bien Charley PRIDE se démarque des sempiternelles odes ressassées par de nombreux chanteurs via un répertoire mêlant compositions, inusités et gros standards arrivant tout droit du traîneau. Mais derrière ce disque de Noël comme il en a été produit par wagons, se cache un formidable chanteur à la voix mélodieuse et puissante qui aura réussi à casser quelques barrières raciales.
Pour un peu, je monterai bien sur un escabeau pour accrocher une guirlande au sapin, si ce n’est que cela fait des années que je préfère laisser les arbres dans leur milieu naturel. Allez c’est Noël, octroyons à ce disque un 2,5, une note exceptionnelle pour un Christmas Record.

A lire aussi en COUNTRY par LE KINGBEE :


Johnny HORTON
Rockin' Rollin' Johnny Horton (1990)
Le king du tonk roll




The SUBWAY COWBOYS
Possum's Good For You (2016)
Visuel donnant envie à s'en mettre plein la gueule


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Charley Pride (chant, guitare)


1. Christmas In My Home Town
2. Deck The Halls
3. They Stood In Silent Prayer
4. Santa And The Kids
5. Silent Night
6. Little Drummer Boy
7. Happy Christmas Day
8. The First Christmas Morn
9. Christmas And Love
10. O Holy Night



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod