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WESTERN SWING HILLBILLY   |  COMPILATION

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2005 Blue Suede Shoes

PEE WEE KING - Blue Suede Shoes (2005)
Par LE KINGBEE le 18 Octobre 2016          Consultée 1610 fois

Originaire du Wisconsin où il voit le jour en 1914, Julius Frank Kuczynski se lance très tôt dans l’étude de l’harmonica et du fiddle, instruments qu’il délaisse rapidement au profit de l’accordéon. Il débute encore enfant dans l’orchestre de son père, un mineur du Kentucky qui se produit localement pour la plus grande joie des amateurs de polka. A 14 ans, il intensifie ses passages à la radio, passe sur le WLS Barn Dance de Chicago (l’un des précurseurs du Grand Ole Opry) et devient PEE WEE KING, plus fun que son véritable nom qui sonne trop polak.
Remarqué avec son groupe The King’s Jesters par Joe Frank, le manager de Gene AUTRY, il est invité à se produire en première partie de la star. Impressionné par sa vitalité et sa virtuosité, Autry décide de l’embaucher comme fiddler et accordéoniste.
La carrière du jeune accordéoniste s’accélère, suite au départ d’Autry qui part à Hollywood pour devenir cowboy chantant et star de western. Pee Wee monte alors The GOLDEN WEST COWBOYS, nom inspiré par le succès de « The Girls of the Golden West », une pièce de théâtre qui donnera lieu à plusieurs films et à un duo féminin utilisant l’appellation. Eh oui, à cette époque on avait déjà une idée du marketing et du commercial.
Pee Wee connaît alors un succès fulgurant, il se marie avec Lydia, la fille de Joe Frank. Mais à 22 ans, le jeune homme a la sagesse d’un vieux briscard et aussi le don d’engager des musiciens de premier plan : les chanteurs Texas Daisy, Cowboy COPAS, Eddy ARNOLD, Gene Stewart, Dick Glasser, Milton Estes ou Becky Barfield, les guitaristes Curly Rhodes ou Harold Bradley, les fiddlers Walter Hayes et Henry Redd Stewart, Bobby Koeffer à la steel ou bien encore Sticks McDonald à la batterie. En 1937, King et son groupe deviennent les hôtes du Grand Ole Opry grâce au travail acharné de beau-papa. Mais le haut fait d’arme de King résulte d’avoir été le premier à imposer les présences de guitares électriques et d’une batterie à l’Opry. Ajoutez-y un répertoire novateur regroupant Western Swing (mélange de Jazz, de Polka, de Blues, de chants mexicains et appalachiens), Hillbilly Boogie et Western et on comprend aisément comment l’accordéoniste et son orchestres déchaînent l’enthousiasme d’un auditoire sevré de Swing et de fantaisie. Sans oublier un jeu de scène dynamique et des tenues étudiées via les costumes Nudie qui commencent à voir le jour.
En 1938, Pee Wee rejoind son ami Gene Autry à Hollywood, participant ainsi à quelques westerns. En 1941, Pee Wee et son orchestre servent de backing à Minnie Pearl, chanteuse comédienne, véritable satire de la culture rurale Hillbilly avant d’intégrer The Camel Caravan, un show Country itinérant sponsorisé par une marque de cigarette bien connue, destiné à soutenir les troupes et ainsi contribuer à l’effort de guerre.

C’est après la Seconde Guerre que Pee Wee et ses Golden Cowboys vont débuter leur discographie. Curieusement refusé par Uncle Art Satherley, l’un des pontes de la Columbia et producteur de Gene Autry, Pee Wee enregistre pour Bullet Records, un label de Nashville, avant d’atterrir à la RCA grâce à Steve Sholes, le nouveau responsable Country de la firme. Le 17 décembre 1946, Pee Wee King enregistre ses premières faces à Chicago pour la RCA. L’accordéoniste participe à 33 sessions jusqu’en septembre 1958, enregistrant en studio 145 titres pour la RCA. A la fin des fifties, Pee Wee King enregistre quelques disques et singles pour Top Rank, Todd, Briar, Starday, Gusto et Cuca. Bien qu’auteur de boogies souvent dévastateurs et annonciateurs de la vague Rockabilly, Pee Wee King laisse la place à de jeunes sudistes, nouvelles valeurs montantes, Elvis Presley et Carl Perkins. Pee Wee King ne s’accroche pas, abandonne les épuisantes tournées (il donnait encore 300 concerts par an fin fifties), s’installe à Louisville pour se consacrer à la promotion de programmes télévisés. Pee Wee nous quitte en mars 2000, à 86 balais, victime d’une crise cardiaque.

Cette compilation de 30 pistes (durée environ 73 minutes) écrème la période RCA de l’accordéoniste, soit des titres gravés entre mars 1947 et septembre 58. On peut découvrir ici toute la virtuosité de l’orchestre et un éclectisme attrayant qui fusionne principalement entre Western Swing et Hillbilly Boogie. Les Boogie Rag sont bien représentés avec « « Ten Gallon Boogie » qui évoque Arthur « Boogie » Smith avec un bon solo d’accordéon et un énergique passage de guitare électrique, « Bull Fiddle Boogie » marqué par la slappin’ basse de Gene Stewart, « Railroad Boogie » et « Half A Dozen Boogie » un piano boogie dévastateur. Les Golden Cowboys se montrent également excellents dans le domaine du Western Swing: ils reprennent avec humour « Oh Monah », titre enregistré en 1932 par la chanteuse tchèque Irene Ambrus, repris par Bob Wills et plus tard par les Cherokees en 67. Pee Wee King gorge de Swing « Forty Nine Women », un rock' n roll de Jerry Irby & his Texas Ranchers, idem pour « Rootie Tootie » popularisé par Hank Williams et Paul Howard & his Arkansas Cotton Pickers, la présente version n’ayant plus rien à voir avec la valse lente du grand Hank. King se montre également dans son élément dans des pièces rockandrollesques de haut calibre: « Catty Town » avec Dick Glasser au chant, « Ballroom Baby » avec vocal syncopé, « Birmingham Bounce » d’Hardrock Gunter pour une interprétation plus captivante que celle de Red Foley, ou bien encore le « Blue Suede Shoes », standard Sun de Carl Perkins délivré ici dans une version pleine de groove. A la fin des fifties, Pee Wee King montrait qu’il pouvait s’adapter aux nouvelles tendances Teens Rock, la preuve avec « Unbreakable Heart », « Hoot Scoot », "Dragnet" popularisé par Ray Anthony et « Congratulations Joe ».
Terminons ce panorama en signalant les absences judicieuses de « Tennessee Waltz », une superbe valse lente pleine de nostalgie qui vaudra à Pee Wee King et Redd Stewart de devenir des superstars, alors que curieusement c’est Patti Page qui décrochera le pompon deux ans plus tard, la reprise restant Number 1 durant 13 semaines. Ce standard devenu hymne du Tennessee en 1965, a connu de nombreuses versions de Sam Cook, Otis Redding et Lloyd Price en passant par Patsy Cline, Elvis, Ella Fitzgerald jusqu’aux Norah Jones et les Puppini Sisters. Le compilateur a également zappé quelques-uns des plus gros succès de l’accordéoniste : « Bonaparte’s Retreat », « Slow Poke » numéro 1 en 1951, « Changing Partners » numéro 4 en 1952 et adapté en reggae en 1974 par Barbara Jones, « Tennessee Polka » et « Silver And Gold », l’orientation s’articulant ici sur des titres rythmés et souvent enthousiasmants et non sur des morceaux guimauves, ballades à l’eau de rose pour midinettes sudistes ou sur des morceaux d’écoute facile s’annonçant souvent comme produits de peu d’intérêt.

Si la discographie de Pee Wee King se restreint à une dizaine d’albums et 4 EP, certaines compilations ont fleuri ces dernières années, malheureusement souvent agencées en dépit du bon sens. Bear Family publie ici, à notre humble avis, la meilleure compilation agrémentée d’un bon livret de 32 pages. Les amateurs d’exhaustif se tourneront vers le coffret de 6 CD « Pee Wee King & His Golden West Cowboys » contenant 152 titres (les 2 titres Bullet et 150 RCA).

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   LE KINGBEE

 
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- Pee Wee King (accordéon)
- Redd Stewart (chant, fiddle)
- Gene Stewart (basse, chant)
- Dick Glasser (chant)
- Chuck Wiggins (basse)
- Harold Bradley (guitare)
- Charles T. Tichy (guitare)
- Neal Burris (guitare)
- George Arthur (guitare)
- Henry 'homer' Haynes (guitare)
- Dominick Arnone (guitare)
- Hank Garland (guitare)
- Kenneth 'jethro' Burns (mandoline)
- Roy Jewell Ayres (steel)
- Robert Koefer (steel)
- Jack Brengle (steel)
- Charles Adams (steel)
- Eugene Schuler (banjo)
- Walter Hayes (chant, fiddle)
- Shorty Boyd (fiddle)
- Benjamin 'buck' Lambert (fiddle)
- Fred Herron (fiddle)
- Johny Frigo (fiddle)
- Harold Morgan (batterie)
- Sticks Mcdonald (batterie)
- Farris Coursey (batterie)
- Buddy Harman Jr. (batterie)
- Gene 'forry' Engle (piano)
- Dick Marx (piano)
- Floyd Cramer (piano)
- Boots Randolph (saxophone)
- Mildred 'millie' Kirkham (chœurs)
- Anita Kerr (chœurs)
- Winifred Breast (chœurs)
- Alice Wilmoth (chœurs)
- Hoyd Hawkins (chœurs)
- Neal Matthews (chœurs)
- Hugh Gordon Stoker (chœurs)


1. Blue Suede Shoes.
2. Dragnet.
3. Oh Manah.
4. Steel Guitar Rag.
5. Rag Mop.
6. Forty Nine Women.
7. Woodchopper's Ball.
8. I Don't Mind.
9. Bull Fiddle Boggie.
10. Catty Town.
11. Chew Tobacco Rag.
12. Congratulations Joe.
13. Ricochet.
14. Blame It All On Nashville.
15. Ten Gallon Boogie.
16. Rootie Tootie.
17. Unbreakable Heart.
18. Tweedle Dee.
19. Mop Rag Boogie.
20. Ballroom Baby.
21. Birmingham Bounce.
22. Hoot Scoot.
23. Oh Mis'rable Love.
24. Railroad Boogie.
25. You Can't Hardly Get Them No More.
26. The Ghost And Honest Joe.
27. Half A Dozen Boogie.
28. Why Don't Y'all Go Home?
29. Flying Home.



             



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