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- Style : Antonio Vivaldi , Arcangelo Corelli

Tomaso ALBINONI - Adagio - Concertos Et Sonates (auriacombe, Armand) (1992)
Par CHIPSTOUILLE le 3 Janvier 2007          Consultée 4848 fois

Les bombardements de Dresde en Allemagne durant la seconde guerre mondiale auront fait quelques victimes. Si concernant les pertes humaines, les chiffres oscillent de manière incertaine entre 35000 et 250000 morts, il est certain qu’une bonne partie des œuvres de Tomaso ALBINONI, compositeur baroque Italien, contemporain de VIVALDI, CORELLI ou encore MARCELLO, n’ont quant à elles pas survécu (sur 50 opéras composés, il ne nous en reste aujourd’hui plus que 4). Ainsi, on ne connaît que très peu de choses de la vie du compositeur, si ce n’est quelques relations communes avec CORELLI et MARCELLO. Sont restées quelques œuvres, dans un style baroque purement italien, dont des sonates et des concertos, en partie interprétés sur ce CD.

Dans les compilations de musique baroque, on retrouve généralement les mêmes œuvres, parmi lesquelles quelques extraits des quatre saisons de VIVALDI, la grande Sarabande d’HÄNDEL, le fameux "air" de BACH, le canon de PACHELBEL. Du moins connu ALBINONI, c’est son fameux Adagio qui préfigure. Si la mélodie de base est bien de la main du dilettante italien (reprise d’une sonate en trio), l’œuvre fut en réalité composée (sur le CD figure le terme « arrangement ») en 1945 par un musicologue du nom de Remo GIAZOTTO, ce qui explique sa tournure plus romantique.

Adagio en italien signifiant "doucement", l’œuvre est donc une série de notes lentes, calmes et chaudes. Le tout se veut très mélancolique et fut repris un nombre incalculable de fois (des DOORS à Lara FABIAN en passant par la série Cosmos 1999). L’air est poignant et mérite sans doute son succès, le reste de l’album n’est malheureusement pas aussi percutant. On retrouve ici le style italien dans son plus bel habit, en gros il vous faudra vérifier plusieurs fois sur la pochette pour vous convaincre qu’il ne s’agit pas d’œuvres de VIVALDI tellement la ressemblance au premier abord est frappante.

On pourra tout de même percevoir une subtile différence, notamment dans l’instrumentation, puisque ALBINONI contrairement au prêtre roux n’était pas un inconditionnel du violon. Les concertos ou sonates à cinq, en particulier, se reposent ainsi sur cinq instruments principaux, et gardent cet aspect du concerto grosso, c'est-à-dire qu’il n’y a pas un seul instrument mis en relief, mais plusieurs à la fois, dialoguant avec une basse continue. L’inventivité des parties vives reste cependant en deçà de celles de VIVALDI dans ses meilleurs jours, vous risqueriez sur ce point d’être déçu.

Là où ALBINONI se révèle en revanche très brillant, ce sont sur les parties lentes. Ce n’est certainement pas pour rien que Remo GIAZOTTO avait choisi de remettre au goût du jour un Adagio. A ce titre, les mouvements lents des sonates de l’Opus 2 (3ème de la n°7 et 1er et 3ème de la n°6) tirent leur épingle du jeu, et ce de manière admirable, renouant avec la mélancolie du fameux adagio introductif. Les mélodies sont touchantes et délicates, ce qui contraste avantageusement avec le style redondant des mouvements plus rapides.

On ajoutera en plus qu’étant donné les efforts fournis sur ses mouvements rapides, la sonate n°6 de l’opus 2 reléguée en toute fin du CD en devient ainsi une œuvre de qualité. Si la technique ne rivalisera pas avec les prouesses de VIVALDI, le côté avenant et très mélodique de cette sonate rend l’intégralité de la galette du même coup plus intéressante.

Il serait donc inopportun de déclarer qu’ALBINONI n’est qu’un sous-VIVALDI (d’autant que les opus 2 et 5 furent respectivement imprimés en 1700 et 1707, soit quelques années avant le fameux opus 3 de son contemporain vénitien en 1711). C’est avant tout l’adagio et les deux sonates de l’opus 2 qui ressortent de ce CD. Les autres compositions, de facture honnête, restent cependant très dispensables. L’ensemble du CD est donc agréable à écouter, mais le nombre d’œuvres de cet acabit est tellement important qu’il me sera difficile de vous conseiller ce CD avant bien d’autres. Mis à part l’Adagio donc, vous ne trouverez ici rien de bouleversant ou de particulièrement mémorable.

PS: La date précisée est celle de la sortie du disque, cependant l'Adagio fut enregistré en 1968 et les sonates et concertos en 1978.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Xavier Darasse (orgue)
- Orchestre De Chambre De Toulouse
- Louis Auriacombe (direction sur 1)
- Georges Armand (direction sur 2-18)


1. Adagio Pour Cordes Et Orgue (arrgt. Giazotto)
- concerto A Cinque En La Mineur, Op. 5 N°3
2. Allegro
3. Adagio
4. Allegro
- sonate En La Majeur, Op. 2 N°7
5. Grave Allegro
6. Adagio
7. Allegro
- concerto En Ré Mineur, Op. 5 N°7
8. Allegro
9. Adagio
10. Allegro
- concerto En Ut Majeur Pour Violon Cordes Et Cont
11. Allegro
12. Adagio
13. Allegro
- sonate A Cinque En Sol Mineur, Op. 2 N°6
14. Adagio
15. Allegro
16. Grave
17. Allegro



             



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