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- Style : Joseph Haydn , Felix Mendelssohn
 

 Ludwig Van Beethoven, Le Site (2090)

Ludwig Van BEETHOVEN - Concerto Pour Piano N°2 (klemperer) (1795)
Par CHIPSTOUILLE le 30 Avril 2014          Consultée 3005 fois

Le concerto n°2 pour piano est le second écrit par BEETHOVEN. Ca parait bête à dire, mais c’est le seul de sa main dont la numérotation correspond à l’ordre d’écriture. Le jeune BEETHOVEN en effet du haut de ses 14 ans dès 1784 écrit un premier concerto, depuis lors affublé d’un numéro 0, dont il ne reste aujourd’hui plus qu’une partition incomplète. Le compositeur avouera avoir brûlé nombre de ses oeuvres de jeunesse, faute d'en être satisfait. Un acte digne de sa réputation exaltée, qui explique très probablement la rareté des œuvres que l'on connait précédant l’année 1792. Le second concerto, est quant à lui présumé avoir été composé entre 1794 et 1795. Sa parution fut plus tardive, vers 1801, postérieure à celle du concerto n°1,ce qui explique la numérotation définitive.

Dès le milieu des années 1790, BEETHOVEN était un pianiste accompli et connu, qui excellait notamment dans l’interprétation des concertos de MOZART. Ce qui explique probablement la parenté niveau style entre les deux compositeurs classiques, sur le concerto qui nous intéresse. En outre, 1795 est l’année du retour de HAYDN de Londres. L’ancien professeur à son retour, ne s’attend pas à ce que son ex-élève, duquel il déclarera avoir eu le plus grand mal à lui apprendre quelque chose, se soit hissé à un tel niveau de notoriété. De nombreuses anecdotes jusqu’à la fin de carrière du plus ancien, relatent des signes de rivalité, entre conseils mal interprétés et maladresses. Il est fortement possible que le XIXe siècle ait exagéré cette relation. Deux siècles plus tard, il est amusant de constater d’un biographe à l’autre, comment chacun défend son poulain. La même citation y est coupée à divers endroits, une fois pour mettre en valeur le manque de tenue de BEETHOVEN, une autre pour insister sur ses désirs de liberté visionnaires. Une autre scène concernant les trios de l’Opus 1 de BEETHOVEN, met HAYDN peu à son avantage. Elle fut reprise telle quelle d’un côté, pour être démontée à la lumière d’une chronologie de faits incohérente de l’autre…

Cette rivalité explique, en outre, le dévolu de BEETHOVEN concernant le concerto pour piano. Il reprenait ainsi un domaine laissé vacant par MOZART, tout en prenant soin de patienter du côté des symphonies ou des quatuors à cordes. Des ébauches d’une symphonie très inspirée de la n°97 de HAYDN, que l’on a cru un temps être la symphonie Iena réattribuée à Friedrich Witt depuis, ne le conduiront qu’au final de sa première symphonie des années plus tard. HAYDN revenait en outre avec ses 6 dernières symphonies dans les bagages, une concurrence de la part d’un compositeur adulé, à laquelle il fallait un certain aplomb pour vouloir se frotter. Personne ne pouvait imaginer à ce moment-là, que le maître de chapelle d’Esterhaza poursuivrait principalement sa carrière avec des compositions vocales. C’est ainsi que BEETHOVEN attaque la composition orchestrale avec ce concerto pour piano n°2, un genre dans lequel son professeur ne s’est que très peu illustré. Le dernier, n°11, étant une œuvre isolée datant de 1783.

Néanmoins BEETHOVEN, au moment de la faire publier après plusieurs retouches, déclarera qu’il ne donne pas ce concerto « pour l’un de ses meilleurs ouvrages ». Entre les lignes, on devine qu’à ce moment le n°3 était déjà écrit. Pourtant, déjà, BEETHOVEN s’illustre de bien belle manière. S’il ne se hisse pas encore tout à fait au niveau des plus grandes pages de MOZART, ce concerto pour piano n°2 est bien l’œuvre d’un génie. Contrairement à la symphonie où il va lui falloir quelques tours de chauffe, BEETHOVEN dans le domaine du concerto pour piano démarre pied au plancher. Technique, poétique, mélodique, tout y est. C’est bien chez MOZART qu’il faut chercher, encore à ce moment là, un concurrent (posthume certes) plus illustre. On décèle déjà dans cette oeuvre une grande histoire, des mouvements de balancier orchestraux dont on croyait alors seul HAYDN capable. Mais BEETHOVEN tout élève qu’il fut a eu la primeur de la symphonie n°99 avant le départ du professeur pour Londres. Ou tout du moins les symphonies 94, 98 et 97 ont fait suffisamment d’émules pour convaincre BEETHOVEN qu’il y avait là une voie à (pour)suivre.

Du reste, faut-il rentrer dans la description détaillée de cette entrée en matière déjà illustre et mémorable ? Où l’évidence rythmique et mélodique du dernier mouvement (ta’tam, ta’tam talalalam… c’est imparable) contrebalance à la perfection les deux premiers plus propices à de passionnants et nombreux détours ? 1795, BEETHOVEN a encore les cheveux courts, mais ne porte pas de perruque, « à la manière d’outre-Rhin » (comprenez celle des révolutionnaires français). Si l'on porte un regard passéiste, c’est désorganisé comme une émeute populaire. Du point de vue romantique, c’est en revanche déjà des élans de liberté expressionniste. Impressionnisme et envies de grandeur s’expriment ici conjointement. Se hisser par de telles méthodes personnelles, déjà, au niveau de croisière du MOZART des derniers jours, dès son coup d’essai, relève de l’impossible. BEETHOVEN, illustre compositeur de symphonies et de sonates pour piano, avait trouvé avant cela dans le concerto un exercice où il pouvait jouer de toutes ses qualités. On ne peut que regretter qu’il ne s’y soit pas plus souvent exprimé. Fallait-il risquer de briser une telle succession de réussites ?

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- Daniel Barenboim (piano)
- New Philharmonia Orchestra
- Otto Klemperer (direction)


- compact Disc 1
- concerto Pour Piano N°1 En Ut Majeur Op.15
1. Allegro Con Brio
2. Largo
3. Rondo (allegro Scherzando)
- concerto Pour Piano N°2 En Si Bémol Majeur Op.19
4. Allegro Con Brio
5. Adagio
6. Rondo (molto Allegro)



             



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