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2010 613
2020 Méridiens
 

- Style : Rone

CHAPELIER FOU - 613 (2010)
Par SASKATCHEWAN le 14 Août 2019          Consultée 1232 fois

CHAPELIER FOU est apparu à la fin des années 2000 et n’a jamais été autre chose qu’une évidence depuis. Une évidence pour tout le monde : les mélomanes, les journalistes, le grand-public, les organisateurs de festivals. En France comme à l’étranger. Les studios hollywoodiens ne feront jamais de film sur la vie de Louis Warynski, l’homme qui se cache derrière le pseudo emprunté à Alice au pays des merveilles. Quand le héros met tout le monde d’accord dès la scène d’ouverture, la tension dramatique a tendance à en souffrir.

Aussi loin que les encyclopédies en ligne se souviennent, Louis Warynski a vécu pour la musique. Il a fait le conservatoire, fac de musicologie, il joue du violon. Il est ce que les pénibles appellent « un vrai musicien ». Il est aussi, et c’est plus important, l’un des compositeurs de musique électronique les plus talentueux en France. Ses deux premiers EP, sortis en 2009, ont vite trouvé la faveur des connaisseurs, et ses concerts dans les grands festivals français lui ont permis de toucher tout de suite un public plus large.

Les choses auraient pu en rester là. L’histoire de l’électro regorge d’EP prometteurs qui n’ont jamais débouché sur l’album de la confirmation. Il faut dire que tous les DJ ne voient pas l’intérêt de commettre un long format. CHAPELIER FOU, lui, a sorti 613 très vite, en 2010, et il n’a pas fallu longtemps pour que tout le monde crie au génie.

Dès les première notes de « G Tintinabulum », le chapelier dévoile les secrets de son métier. La mélodie est souvent assurée par les cordes (guitare ou violon, principalement), tandis que les effets électroniques s’attachent à créer une atmosphère rêveuse autour de ces motifs simples. Au premier abord, la musique du Messin semble claire, immédiate. Tout y est léger, fluide, harmonieux. Mais à l’intérieur de chaque morceau, pour peu que l’on se penche en détail sur ces miniatures ciselées, règne une diversité folle. Chaque nouveau détour emprunté par la musique est à la fois une surprise et une évidence. Essayez donc d’écouter « Grahamophone » et de le résumer en quelques mots. Chaque pression sur le bouton « répéter », révèle de nouveaux détails. C’est une promenade dans un jardin à la française sous une pluie de météorites.

C’est du Boris Vian, en fait. Pas le Vian chanteur de l’oncle bricoleur qui fait mal à la copine de Johnny le déserteur. Plutôt l’écrivain. La musique du CHAPELIER FOU est légère, onirique, tendre mais féroce, pas dénuée d’un certain humour espiègle… C’est l’Ecume des jours. Pas la B.O. d’un éventuel film, non, c’est l’Ecume des jours elle-même, mais avec des sons à la place des mots. Mais si ! Ecoutez « Secret Handshake » ou « Les Prières à Complies ».

Aussi étrange que cela puisse paraître, 613 est presque dansant. Dansant comme une mélodie qui s’échappe d’une boîte à musique que l’on ouvre de temps en temps. Cela vient sans doute de ces cordes omniprésentes, cristallines, qui donnent l’impression de se retrouver aux première loges de l’un de ces spectacles féeriques que Molière inventait pour le Roi Soleil (« Le Quart de ton », « Les Métamorphoses du vide »). Même les samples de voix disséminés çà et là ne brisent pas l’illusion. Tout est à sa place, mais complètement imprévisible. Allez comprendre…

Un joyau comme « Luggage », il faut le passer en boucle dans toutes les écoles d’officiers du monde pour apaiser les tempéraments belliqueux. Même plus besoin de mettre un chat sur les genoux des généraux, le chapelier se charge de tout ! Quel merveilleux voyage sonore ! Les cordes qui se transforment en percussion, la mélancolie fragile qui se dégage de la mélodie, c’est juste beau.

Le Beau. Il nous l’a fait cracher le concept obsolète, cet énergumène mosellan. Si 613 plaît à tout le monde, c’est parce qu’il est beau. N’allez pas chercher plus loin. Les Classiques le recherchaient sans cesse, car le Beau ne fait pas de détail, il est efficace comme un algorithme de réseau social, il s’infiltre dans tous les cœurs. Dans le vôtre aussi, très bientôt, dès la première écoute de cet album de CHAPELIER FOU.

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   SASKATCHEWAN

 
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- Louis 'chapelier Fou' Warynski (tout)


1. G Tintinabulum
2. Les Métamorphoses Du Vide
3. Luggage
4. Hémisphère Ouest
5. Half Of The Time
6. Secret Handshake
7. Inside Of You
8. Elle Est L'eau Qui Fait Le Torrent
9. Grahamophone
10. Le Quart De Ton
11. Les Prières à Complies
12. Entendre La Forêt Pousser



             



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