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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1997 Icecreamgenius
 

- Membre : Marillion, Steve Hogarth & R. Barbieri

Steve HOGARTH - Icecreamgenius (1997)
Par BAKER le 18 Août 2019          Consultée 1136 fois

"I scream genius on this !" Voici le cri d'enthouziazme de l'ingé son des bois sauvages qui a donné son titre à ce premier, et pour l'instant unique, album solo de Steve HOGARTH, alias mister H. Replaçons le disque dans son contexte : MARILLION vient de quitter EMI, tous ses membres ont fait une petite pause solo avant de sortir This Strange Engine. Mosley et Trewavas participent à l'aventure française Iris, Rothery et Trewavas donnent naissance au somptueux WISHING TREE, et H ? Ben, il ne fait rien comme tout le monde, comme toujours : le garçon prend son temps pour écrire entièrement un album et s'entourer d'un line-up des plus étranges. Visez donc : Richard Barbieri, ex-JAPAN et actuel PORCUPINE TREE ; Dave Gregory, illuminé de XTC ; et à la batterie... Clem Burke, le fou-dingue échappé de chez BLONDIE ! Bref, des musiciens qui sur le papier n'avaient que peu de chances de se croiser un jour, malgré leurs influences communes.

Et H, côté leader du groupe mais surtout compositeur, comment se débrouille-t-il ? Eh bien, il faut d'abord rappeler que sur chaque album de MARILLION, notre beau chanteur à couettes a apporté une chanson solo, et pas des moindres : "Easter", "Dry Land", "Brave" et "Afraid of Sunlight" ! Notre homme sait donc écrire des chefs-d'oeuvre, et sur cet effort en (presque) solitaire, il a pris son temps pour créer des titres différents, touchant tant à la pop-rock qu'à l'électro ou au poème symphonique. Le résultat est surprenant. Surprenant de par effectivement sa variété, de par son assez grande solidité, ses ambiances variées, et surtout, à part deux petits passages, le fait qu'aucun titre ne ressemble de près ou de loin à du MARILLION.

H est un bon mélodiste, ça ne fait aucun doute, mais c'est également du côté des ambiances et des programmations qu'il tire son épingle du jeu. L'album débute d'ailleurs par un titre improbable qui parle de schizophrénie sur un fond léger, décalé, où chaque note a son importance, jusqu'à un pont délicieusement taré. Si Jack Nicholson dans Shining était une chanson, on y serait presque. De même, "Deep Water" joue une carte minimaliste plutôt bien vue, avec une ambiance de départ fantastique d'onirisme qui plonge ensuite vers un tribal mystérieux. Notre homme, assisté de Barbieri il est vrai, sait y faire côté programmations et sonorités, il n'y a qu'à voir l'excellente "Really Like" remplie de petites trouvailles rythmiques, un petit bijou.

Il a aussi le sens du détail. Sur la très lente et très atmosphérique "Better Dreams", il a placé stratégiquement un petit passage à la flûte capable de tirer des larmes à un Panzer. Dommage que la chanson soit un peu trop longue (elle se serait finie sur "it's a beautiful day" et c'était nickel), car un véritable auteur est né avec cette chanson. A l'inverse, il se montre décomplexé sur le single rock roboratif (mais un peu balourd) "Your Dinosaur Thing", chanson taquine sur le music business qui avant le solo reprend un fill tout droit tiré de... "Hard As Love" ! Coïncidence ? Je ne crois pas. Mais c'est sur "Nothing to Declare" qu'il se montre le plus brillant. Talent mélodique, parfaite gestion des contrastes, arrangements superbes, force intérieure, ambiance de fin de disque, et ce final qui, cette fois, se rapproche de MARILLION, plus exactement du meilleur de MARILLION. Une chanson qui n'a l'air de rien comme ça mais finit par s'imposer comme un classique.

L'album n'est pas la perfection rêvée : on sent que notre homme se cherche encore un peu sur les bords, et il y a un petit ventre mou avec notamment un "Cage" qui ne décolle pas du tout. Mais c'est une belle carte de visite, si tant est que H en ait eu besoin, qui a pour elle une certaine originalité et une identité forte. On regrette qu'à ce jour H n'ait pas réitéré l'exploit (les albums signés Hogarth / Barbieri ne sont pas du même sérail). Ou bien aurait-il transféré ses velléités atmosphériques à la TALK TALK vers son groupe principal ?
Icecreamgenius est un beau retour dans ce que les années 90 proposaient de plus intéressant à la frontière de la pop-rock alors mourante et de l'électro intello naissante.

Note finale : 3,5/5. Je monte à 4 pour le côté nostalgique que dégage cette galette.

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   BAKER

 
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- Steve Hogarth (chant, choeurs, claviers, prog)
- Richard Barbieri (claviers)
- Dave Gregory (guitare)
- Craig Leon (guitare)
- Clem Burke (batterie)
- Chucho Merchant (basse, contrebasse)
- Tim Wheater (flûte)
- Brian Edwards (saxophone)
- Trevor Edwards (trombone)
- Eddie Tan-tan Thornton (trompette)
- Stuart Gordon (strings)
- Luis Jardim (percussions)
- Steve Jansen (percussions)
- Cassell Webb (choeurs)
- Stuart Epps (choeurs)


1. The Evening Shadows
2. Really Like
3. You Dinosaur Thing
4. The Deep Water
5. Cage
6. Until You Fall
7. Better Dreams
8. Nothing To Declare



             



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