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- Style : Georg Philipp Telemann , Johann Sebastian Bach , Johann Joseph Fux

Georg Friedrich HANDEL - Concerti Grossi Op.3 (minkowski) (1734)
Par CHIPSTOUILLE le 25 Février 2007          Consultée 4209 fois

Georg Friedrich HÄNDEL était un compositeur qui brilla surtout au travers de ses nombreuses oeuvres vocales, opéras et surtout oratorios, alors plus appréciés en Angleterre, où il vécut une grande partie de sa vie. C'est ainsi que l'on explique pourquoi HÄNDEL ne s'est que très peu intéressé aux différents recueils parus sous son nom, contrairement à VIVALDI par exemple, qui utilisa son opus 3 à des fins promotionnelles (précisons que l'opéra du début du XVIIIe siècle, en Italie, n'était pas un faire-valoir de leurs compositeurs, contrairement à leurs interprètes). En 1734 donc, paraît une première version de l'opus 3 d'HÄNDEL auquel le compositeur n'aurait pas participé. Une seconde édition subit quelques retouches (dont le remplacement dans son intégralité du concerto n°4) dont certaines furent semble-t-il influencées par le compositeur lui-même. Cette seconde édition nous est présentée sur cet album.

En réalité, contrairement à Water Music, ces concertos proviennent pour leur grande majorité d'oeuvres lyriques. C'est ainsi que certaines critiques à l'égard de cet opus soulèvent un manque flagrant en ce qui concerne le chant, ce qui pour ma part ne m'a jamais perturbé. Cet opus présente d'ailleurs une diversité instrumentale exceptionnelle que le chant aurait pu masquer. Pour la plupart, ces pièces d'orfèvrerie brisent d'ailleurs quelques conventions établies au niveau du nombre de mouvements, de leurs tempos ainsi que des interventions de leurs instruments.

L'exemple le plus flagrant est le concerto n°6, qui après un mouvement dans un style très italien, ouvre sur un "improvisato" où l'orgue jusqu'ici en soutien se retrouve de façon extrêmement originale, seul. Le passage dont la mélodie se base sur une alternance de notes dont seule l'une des deux varie pourra rappeler la toccata de Jean-Sébastien BACH. Il s'agit en réalité du fruit d'influences communes (en particulier PACHELBEL et BUXTEHUDE) chez les deux compositeurs allemands. Le dernier mouvement alterne les parties orchestrales et cet orgue soliste de façon particulièrement réussie et unie.

Outre l'instrumentation, ce sont également les styles utilisés qui marquent des variations subtiles et appréciables. La musique d'HÄNDEL était, à l'image de celle de TELEMANN et de façon moins marquée BACH, une symbiose entre les trois styles façonné au cours du XVIIe siècle: français, allemand et italien. La patte HÄNDEL se reconnaît à une empreinte française légèrement plus prononcée que chez ses deux contemporains. Celle-ci est caractérisée par des ouvertures chargées avec de nombreux instruments à vents (en priorité des cuivres) et cordes pincées, comme ici le premier mouvement du concerto n°4, ou le superbe allegro final du concerto n°5. Contrairement à Water Music cependant, les cors très souvent utilisés dans le style français sont ici absents à l'exact opposé des violons, ce qui révèle la dominante italienne (plus légère et très mélodique se basant plus sur les cordes frottées) du style d'HÄNDEL. L'alternance plus que le mélange des deux styles, incorporé au socle allemand d'origne, offre une symbiose propre au compositeur. Le mariage avec l'inventivité dans les interventions d'instruments délivre ainsi un recueil un peu plus accessible aux oreilles peu habituées au style baroque français parfois trop pompeux, comme cela pouvait parfois être le cas sur Water Music.

Malheureusement, si les 3 derniers concertos (ici placés aux premières loges) ravissent les oreilles de leurs trouvailles particulièrement rafraîchissantes, les 3 premiers (placés à la fin donc, c'est comme pour Star Wars) réitèrent plus difficilement l'exploit. Il y a bien entendu les mouvements lents (Largo et Adagio des 3 concertos), itérant des contemplation au souffle boisé et laconique dignes d'un ALBINONI. Il y aurait également le Vivace introductif du concerto n°2. Mais le temps finit par jouer au marchand de sable, et l'auditeur de somnoler sous ses effets.

Trop long donc, ou bien mal agencé, c'est tout ce que l'on pourra reprocher à cet ensemble de six concerti grossi, opus 3 d'HÄNDEL. Il existe dans le même genre, un sixième opus qui lui a été constitué par le compositeur en personne, lequel jouit d'une meilleure réputation auprès des connaisseurs. Le troisième opus est pourtant une heureuse rencontre, encore faut-il savoir en apprécier son originalité qui n'apparaît qu'au jour de la comparaison. Vous comprendrez donc ainsi, que l'oeuvre s'adresse en priorité aux oreilles déjà habituées à ce genre de musique.

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- Les Musiciens Du Louvre
- Marc Minkwoski (direction)


- concerto Grosso N°4 En Fa Majeur
1. Largo - Allegro
2. Andante
3. Allegro
4. Minuet : Allegro
- concerto Grosso N°6 En Ré Majeur
5. Vivace
6. Improvvisato
7. Allegro
- concerto Grosso N°5 En Ré Mineur
8. Largo
9. Allegro
10. Adagio
11. Allegro Ma Non Troppo
12. Allegro
- concerto Grosso N°1 En Si Bémol Majeur
13. Allegro
14. Largo
15. Allegro
- concerto Grosso N°3 En Sol Majeur
16. Largo E Staccato - Allegro
17. Adagio
18. Allegro
- concerto Grosso N°2 En Si Bémol Majeur
19. Vivace
20. Largo
21. Allegro
22. Minuet
23. Gavotte



             



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