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1982 From La To L.A..
 

- Style + Membre : Lonesome Sundown

LONESOME SUNDOWN & P. WALKER - From La To L.a. (1982)
Par LE KINGBEE le 30 Octobre 2019          Consultée 822 fois

Pour ceux qui suivent le Swamp Blues, Phillip Walker c’est celui en costard et cravate, Lonesome Sundown étant à droite (CQFD). Les deux amis se connaissent depuis des lustres. Dès le milieu des fifties, ils ont accompagné Clifton CHENIER, le futur roi du Zydeco. Puis les deux guitaristes ont pris des chemins séparés, Lonesome Sundown est allé se faire escroquer par J.D. Miller, patron du label Excello, mais reste le dépositaire de grands classiques du Swamp.

Lonesome SUNDOWN n’est pas un inconnu sur F.P, son portrait ayant déjà été brossé. Passons brièvement à Phillip Walker. Originaire de Lake Charles où il voit le jour en 1937, il fait ses gammes dans plusieurs orchestres locaux. En 1952, tout juste âgé de 17 ans, il épaule Roscoe Gordon avant de rejoindre Clifton Chenier et son grand copain Lonesome. Walker s’établit ensuite à El Paso, fait équipe avec Long John Hunter avant de répondre à l’appel de la Californie dès la fin des fifties. Guitariste flamboyant, Walker fait également équipe avec sa femme Ina, plus connue sous le nom de Bea Bopp, se produisant dans toute la Californie dans le cadre des spectacles Phil & Bea Bopp. Si Walker est à ranger parmi les grands guitaristes texans, le bonhomme était capable de s’adapter à plusieurs styles. Il entame sa discographie sous son nom en 1973 grâce au producteur Bruce Bromberg, enregistrant au fil des années des albums fortement recommandables chez Hightone et Black Top, tout en accompagnant au fil des ans Eddie TAYLOR, Percy Mayfield, Prince DIXON ou TV Slim pour ne citer que les principaux. Le décès de son fils unique en 1986 puis de Bea Bopp en 1991 le laisse désemparé mais Phillip rebondit grâce à sa musique. En 1999, le guitariste mettait en boite « Lone Star Shootout » en compagnie de deux autres vétérans : Lonnie Brooks et Long John Hunter, très certainement l’un des meilleurs disques de Blues de l’année. En 2007, Phillip gravait son dernier disque « Going Back Home » pour le petit label Delta Groove. Guitariste sympathique et attachant, Phillip Walker nous fita une dernière farce en nous quittant en février 2010 à la surprise générale, victime d’une crise cardiaque foudroyante. Il avait 73 ans.

En 1979, le label nippon P.Vine Records publie « Crawl Back To Louisiana »⃰, album difficilement trouvable à l’époque. Il faut attendre trois ans pour en voir apparaitre dans les bacs une nouvelle édition via le label Rounder. « From La to L.A. », titre dans lequel figure un parallèle entre Los Angeles et la Louisiane. Par rapport à la première publication japonaise, cette seconde édition propose une nouvelle pochette et un changement de titre : « Louisiana Lover Man », figurant dans l’album « Been Gone Too Long » étant remplacé par « The Train ». La pochette nipponne sur laquelle figurait un quadrillage de six photos retraçant la carrière des deux guitaristes fait place à une photo des deux protagonistes, comme vu plus haut.

Ces onze pistes proviennent en fait de sept sessions enregistrées entre septembre 1969 (« The Trace ») et décembre 81 (« The Train »). Si quatre des titres sont produits sous la houlette de Bruce Bromberg, les sept autres sont produits conjointement par Bromberg et Dennis Walker (sans lien de parenté avec Phillip) mais bassiste producteur de talent. On a donc pioché large, mais le résultat en vaut assurément le coup. Bien que ces titres s’étalent sur plus de douze ans, la cohésion et la trame ne sont jamais rompues. Même impression au niveau de la résonnance et du son, Bill Dashiell étant derrière la console sur huit titres. Cet équilibre surprenant provient également de la complicité entre Dennis Walker et Dashiell qu’on retrouve derrière plusieurs disques de Lonesome Sundown, Phillip Walker mais aussi de Robert CRAY ou Louis Myers.

Les onze titres sont ici combinés sans la moindre chronologie, Bromberg et Dennis Walker ayant privilégié le feeling et les tempos, une optique qui parait judicieuse. On est comme happé dès le premier titre « Steppin’Up In Class », une petite pépite du tandem Jimmy McCracklin/ Don Robey. La section rythmique est mitonnée aux petits oignons, les deux de guitare se complètent parfaitement, celui de Phillip demeurant légèrement plus cristallin et incisif, tandis que les deux voix s’harmonisent avec bonheur. Changement de cap avec « Trouble In My Home », titre s’orientant vers le Blues texan avec douceur. On retrouve toute la panoplie de Sundown sur « Gloria Belle », coécrit par Sundown et Bromberg (sous le pseudo de David Amy). Tempo trainant mais ensorceleur caractéristique de la Louisiane.
A contrario, « If My Tears Must Fall » nous renvoie aux terres arides du Texas, impression renforcée par la guitare rythmique d’Al Bruno beaucoup plus sèche. « This Is The Blues » permet d’entendre une intro popularisée par Sundown tandis que la section rythmique (D. Walker/ Franchot Blake) est la même que celle figurant sur « Been Gone Too Long ». « Bad Luck Is Falling » (titre homonyme à celui de Roy Hawkins) nous expédie, lui, vers le soleil de la Californie. « Bopp’s Dream », un instrumental composé en l’hommage de l’épouse de Phillip Walker, se révèle un somptueux slow blues avec apport d’une trompette bouchée, d’un sax et d’un tout jeune Jimmy Vaughn, sans parenté avec Stevie Ray et Jimmie. Retour vers les bayous, comme son nom le laisse supposer, avec « Crawl Back To Opelousas » avec une basse terriblement enrobante et l’harmonica pleurnichard de George « Harmonica » Smith. Autre petite escapade en terre louisianaise avec « My Bad Habit » dans lequelle Lonesome Sundown laisse trainer une voix triste et désabusée.

Une production particulièrement léchée, un répertoire consistant et sans esbroufe, deux guitaristes toujours au sommet de leur art et une solide équipe d’accompagnateurs permettent à ce disque de nous faire voyager entre la Californie, la Louisiane et son voisin texan. Cet opus contient trois des derniers titres enregistrés par Cornelius Green alias Lonesome Sundown.

⃰ Aujourd’hui l’édition japonaise de « Crawl Back To Louisiana » se négocie aux alentours des 60 €.

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- Lonesome Sundown (guitare, chant 1-3-5-8-11)
- Phillip Walker (guitare, chant 1-2-3-4-6-7-8-9-10-11)
- Al Bruno (guitare 5-7-9)
- Tony Matthews (guitare 5)
- Dennis Walker (basse 1-3-5-6-7-8-11)
- Charles Jones (basse 2-9-10)
- Curtis Johnson (basse 4)
- Johnny Tucker (batterie 1-2-3-9-10-11)
- Franchot Blake (batterie 5-8)
- Freddie Lewis (batterie 7)
- Willie Redmond (batterie 6)
- Glen Mcteer (batterie 4)
- Nat Dove (piano 1-3-8-9-11)
- Jimmy Vaughn (piano 2-10)
- Bill Murray (piano 7, claviers 5)
- Teddy Reynolds (piano 4)
- Ernest Vantrease (piano 8)
- Samuel Cross (saxophone 2-4-10)
- David Li (saxophone 2-9-10)
- Chops Anthony (saxophone 2-10)
- Freeman Lacy (saxophone 4)
- Hollis Gilmore (saxophone 6)
- Ike Williams (trompette 4)
- George 'harmonica' Smith (harmonica 1-3-11)


1. Steppin' Up In Class
2. Trouble In My Home
3. Gloria Belle
4. The Trace
5. My Bad Habit
6. The Train (walker)
7. If My Tears Must Fall
8. This Is The Blues
9. Bad Luck Is Falling
10. Bopp's Dream
11. Crawl Back To Opelousas



             



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