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ALBUMS TRIBUTE

2019 Sings The Police

Juliana HATFIELD - Sings The Police (2019)
Par DERWIJES le 30 Novembre 2019          Consultée 977 fois

Nous pouvons séparer les tribute albums en plusieurs catégories : il y a ceux avec un concept du style "The Piano Tribute to Iron Maiden", souvent sympas mais qui ne tiennent sur la durée. Autre concept, les réunions de groupe façon "La Bande à Renaud" et autres "Ils chantent machin-bidule", affreuses créatures de Frankenstein assemblées dans le simple but de se faire de l’argent facile sur le dos d’un musicien généralement plus talentueux que tous les invités réunis.

Mais là je vous parle du tribute album classique. Celui que sort un artiste quand il n’a plus rien à dire ou quand il y est obligé. C’est BOWIE avec ses Pin-Ups, LENNON avec son Rock’N’Roll… Et de l’autre côté du qualito-mètre JENIFER qui reprend France GALL (et je ne parle de cette purge qu’à cause du trauma émotionnel qu’elle avait causé à mes tympans de collégien à l’époque de sa sortie). Je m’en méfie, mais je ne leur crache pas forcément dessus : pour moi un bon album de reprises doit être comme un bon apéro. Sympa, léger et prélude à quelque chose de plus goûteux et consistant. Manque de bol, nombreux sont ceux qui semblent les confondre avec le plat principal…Heureusement il existe encore des musiciens sérieux qui savent doser leurs repas correctement. Ou plutôt une musicienne, dans notre cas : Juliana HATFIELD.

L’une des reines de la scène indé, l’ex THE LEMONHEADS, BLAKE BABIES, SOME GIRLS et j’en passe poursuit depuis la fin des années 90 une carrière solo fructueuse. Elle s’est récemment lancée dans un nouveau projet consistant à rendre hommage à ses influences musicales au travers d’albums de reprise. Nous avons ainsi eu le droit en 2018 à un disque entièrement dédié à Olivia NEWTON-JOHN, influence surprenante et fièrement revendiquée pour un résultat fun et décomplexé. Elle remet le couvert cette année et c’est au tour de THE POLICE de passer à la casserole. Et là où je dis oui, c’est qu’elle ne prend pas son public pour un aspirateur à fric puisqu’elle sort toujours à côté un disque 100% inédit, en l’occurrence l’album Weird sorti en Janvier 2019. Vous comprenez mieux ma métaphore sur l’apéro ? Et pour bien souligner que c’est un projet de passionnée, HATFIELD a tout fait toute seule. La production, la guitare et le chant viennent d’elle, et il n’y a qu’une petite partie de la basse et de la batterie qu’elle a délégué à d’autres, respectivement Ed Valauskas et Chris Anzalone.

Bon, bon, certes, admettons qu’elle soit honnête et sérieuse dans sa démarche. Mais quid de la musique ? Parce que reprendre Olivia NEWTON-JOHN c’est une chose, mais s’attaquer à The POLICE ça en est une autre. Pas folle, la guêpe a bien compris le piège et elle l’explique dans le livret : chaque membre du groupe avait un style unique et personne ne peut les imiter. C’est pour ça que plutôt que de les singer elle a pris le problème sous un autre angle. "Et si Police n’avait jamais quitté le son post-punk de leurs débuts ?" (Il y en a qui vont faire une attaque d’apoplexie en me lisant les classer comme "post-punkers", alors pour les yeux de nos modérateurs n’oubliez pas de soigner votre orthographe, merci !).

Alors on vire le superflu et on ne garde que l’essentiel. Chant/guitare/basse/batterie, voilà la recette du bonheur. Fi des influences reggae, pop, ska des compositions originales, ça permet de gagner en efficacité. Le résultat des courses est très homogène. Il n’y a pas de surprises, les morceaux choisis sont des classiques, à l’exception des derniers titres "Re-Humanize Yourself", "Landlord" et "It’s Alright for You". Juliana HATFIELD déclare les avoir choisis à cause de la résonance de leurs thématiques dans le contexte actuel. On y parle du nationalisme, des abus de pouvoir et de l’écrasement de la majorité populaire par une minorité d’élite.

Comme je le disais, il n’y a pas de surprises. A l’âge de YouTube où tout le monde peut proposer sa version de "Every Breath You Take" jouée façon chant de gorge mongolien ou façon flûte dans les fesses, il devient de plus en plus difficile de proposer une relecture pertinente de morceaux aussi populaires que "Can’t Stand Losing You" ou "Don’t Stand So Close To Me". Si vous cherchez une version révolutionnaire de "De Do Do Do, De Da Da Da", passez votre chemin. En les reprenant dans leur appareil rock le plus simple, Juliana HATFIELD nous rappelle que si les morceaux du groupe sont aussi célébrés, c’est avant tout parce qu’ils sont tout simplement, et tout bêtement, géniaux.

Du point de vue purement technique, 3/5. Mais je rajoute une étoile supplémentaire pour féliciter la sincérité du propos. Juliana HATFIELD, vous pouvez m’inviter prendre l’apéro chez vous quand voulez !

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   DERWIJES

 
  N/A



- Juliana Hatfield (chant, guitare, basse, batterie)
- Ed Valauskas (basse)
- Chris Anzalone (batterie)


1. Can't Stand Losing You
2. Canary In A Coalmine
3. Next To You
4. Hungry For You (j'aurais Toujours Faim De Toi)
5. Roxanne
6. Every Breath You Take
7. Hole In My Life
8. De Do Do Do, De Da Da Da
9. Murder By Numbers
10. Landlord
11. Rehumanize Yourself
12. It's Alright For You



             



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