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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  B.O FILM/SERIE

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B.O FILMS/SERIES

2003 Peter Pan
2004 The Village (Le Village)
2005 King Kong
 

- Membre : Bande Originale De Film

James Newton HOWARD - King Kong (2005)
Par DERWIJES le 17 Décembre 2019          Consultée 944 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Ah, le King Kong de Peter Jackson… J’avais dix ans lorsque le film est sorti, je ne m’étais pas encore remis du choc Seigneur des Anneaux et je l’attendais avec impatience. Ce serait exagéré de dire que mon premier visionnage fut une douche froide, il y avait suffisamment de monstres et d’action débridés pour satisfaire mon imaginaire de pré-adolescent, mais que c’est ce que c’était long… Ces trois heures de film m’ont dissuadé de le regarder une seconde fois pendant bien longtemps. Non, mes souvenirs du film viennent du jeu vidéo. Ceux qui y ont joués s’en souviennent sûrement : c’était incroyablement prenant, et ça reste aujourd’hui encore une de mes expériences vidéoludiques les plus viscérales.

Ce n’est qu’il y a quelques mois que je me suis décidé à lui offrir une seconde chance. Avec le recul, et avec le visionnage de l’original, de ses remakes et du récent Kong : Skull Island, je comprends mieux pourquoi une partie du public fut déçu en 2005. Concrètement le film a beaucoup pour lui, mais il est beaucoup trop chargé. Il met un temps fou à se mettre en place, certaines scènes d’action complètement over-the-top semblent ne jamais finir (la poursuite avec les dinos et le combat contre les trois T-Rex en sont de bons exemples) et il y a pas mal de temps morts assez lourd. Malgré tout, on est sur du grand spectacle hollywoodien comme on n’en fait plus, et on sent que Jackson est un vrai amoureux de l’original. A la date où j’écris ces lignes c’est son dernier film vraiment mémorable, ces derniers projets s’étant révélés au mieux décevants (je reste convaincu que sa rédemption viendra avec l’épisode de Doctor Who qu’il est sensé réaliser depuis un moment déjà !).

Peter Jackson aura finalement attendu peu de temps après l’aventure en Terre du Milieu pour partir en vacances à Skull Island, et il a emmené avec lui une bonne partie de sa fidèle équipe technique, qui compte bien sûr parmi ses membres Howard SHORE en charge de la musique. Les deux hommes ayant travaillé quatre ans ensemble il y avait de quoi être optimiste quant au résultat final ! Mais quelques temps avant la sortie du film, voilà que Jackson annonce que lui et Shore se sont séparés, dû « à des différences créatives », et qu’il est remplacé au pied levé par James NEWTON HOWARD, alors tout chaud de The Village, qui n’a qu’un mois à peine pour reprendre tout à zéro et mettre en musique trois heures de film… Face à un tel rebondissement personne n’attendait de miracle de la part du compositeur mais celui-ci nous offrit un dernier coup de théâtre : contre toute attente, la b.o. de King Kong est une réussite.

L’histoire ne dit pas quelle musique avait proposé Shore à Jackson, mais les quelques maigres bribes dont nous disposons laissent à entendre quelque chose d’épique et de grandiloquent, à mi-chemin entre le Seigneur des Anneaux et le style très âge-d’or d’Hollywood de Max Steiner, compositeur original du gorille géant. Permettez-moi de supposer que ce fut peut-être là la raison de leur dispute : Jackson voulait, et l’a souvent dit, vouloir mettre l’emphase sur l’aspect sentimental de l’histoire, alors que Shore privilégiait le spectaculaire ? C’est l’hypothèse qui me paraît en tout cas la plus probable.

Finalement, le réalisateur aura visé juste en choisissant Newton Howard, qui a su transformer les difficultés du projet en avantages. Le peu de temps laissé pour composer l’a obligé à se concentrer sur le plus important, ce qui permet au CD d’éviter d’être trop lourd, trop plein de moments anecdotiques. Aussi, Newton Howard n’a pas peur de privilégier les sentiments à l’action, et sa musique pour King Kong est étonnamment intimiste pour un film de cette ampleur. Il nous embarque à l’aventure dès le thème d’ouverture qui semble sortir du brouillard pour se faire majestueux et dangereux en crescendo pour ce qui est aussi le thème de Kong, qui nous suivra tout au long du film.

Les premières pistes commencent doucement : c’est le début, le New-York des années 30 restitués dans une ambiance jazz rappelant à la fois l’ambiance sombre des films noirs et celui des comédies de Broadway, un mélange entre le romantisme et la comédie. La partie des cordes de l’orchestre est mise à l’honneur, nous offrant sur « Defeat Is Always Momentary » et « Two Grand » deux petits scherzos pas piqués des hannetons. L’atmosphère s’assombrit considérablement à partir de « Last Blank Space of the Map », les percussions et les instruments à vent gagnent en ampleur. La manière dont James Newton Howard tisse à la fois l’excitation de l’aventure, le danger et le mystère de Skull Island est remarquable. Les meilleurs moments de la partition sont lorsque l’on retrouve ces trois sentiments à la fois, et je pense ici à « Something Monstrous…Neither Beast Nor Man » et « It’s Deserted ». Mais chaque médaille a son revers, et si le compositeur s’en sort très bien niveau ambiances, on le sent moins à son aise pour illustrer l’action. Sans être mauvais « Head Towards the Animals » et « Tooth and Claw » sont un peu passe-partout. Ça me rappelle d’ailleurs fortement son travail sur le Disney Dinosaure* –je vous renvoie d’ailleurs à la chronique de Marco, nous partageons le même avis sur les scènes d’action chez Newton Howard-.

Des pistes en peu en-deçà du reste mais rassurons-nous, le meilleur reste encore à venir avec les cinq dernières pistes, la suite « Beauty Killed the Beast » découpée en cinq morceaux donc. On y sent bien l’hommage à la musique de Max Steiner, c’est extrêmement hollywoodien, avec de grandes envolées de l’orchestre, à la fois héroïque dans la libération de Kong de ses chaînes et tragique dans sa fuite, avant qu’un chœur se colle aux cordes pour sa mort.

Je l’avoue, j’ai été charmé par cette B.O., mais en même temps elle correspond tout à fait à ce que j’aime : c’est certes très standard, mais aussi très efficace à sa manière. Je ne peux m’empêcher toutefois de me dire que si la musique colle parfaitement au projet, à l’idée, au brouillon que se faisait Peter Jackson, elle n’est tout à fait adaptée au résultat final, dont la grandiloquence aurait peut-être mieux profité de la vision d’Howard Shore –même si nous ne saurons probablement jamais ce que cela aurait pu donner- si celui-ci avait écrit sa partition dans la même veine que celle du Seigneur des Anneaux.

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1. King Kong
2. A Fateful Meeting
3. Defeat Is Always Momentary
4. It’s In The Subtext
5. Two Grand
6. The Venture Departs
7. Last Blank Space On The Map
8. It’s Deserted
9. Something Monstrous… Neither Beast Nor Man
10. Head Towards The Animals
11. Beautiful
12. Tooth And Claw
13. That’s All There Is…
14. Captured
15. Central Park
16. The Empire State Building
17. Beauty Killed The Beast I
18. Beauty Killed The Beast Ii
19. Beauty Killed The Beast Iii
20. Beauty Killed The Beast Iv
21. Beauty Killed The Beast V



             



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