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HILLBILLY WESTERN SWING  |  COMPILATION

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2007 The Hot Guitar

Eddie HILL - The Hot Guitar (2007)
Par LE KINGBEE le 17 Janvier 2020          Consultée 802 fois

Si le nom d’Eddie HILL n’est connu dans l’hexagone que d’une poignée d’amateurs de Western Swing et d’Hillbilly, les Américains se souviennent encore de son nom. En dehors d’une discographie atteignant quasiment une trentaine de singles, Eddie Hill a été un fervent animateur radio pendant de longues années.

James Edward Hill voit le jour en 1921 dans le Tennessee. Issu d’une famille passionnée de musique, il se met très tôt à la mandoline et à la guitare, mais c’est au chant qu’il brille plus particulièrement. Adolescent, il joue dans un groupe, remporte un concours qui lui permet d’entrer comme grouillot à la WDOD, une petite station de Knoxville. Le garçon enchaîne sur la WROL puis termine ses gammes sur la WNOX, une station plus puissante où il anime « Mid Day Merry Go-Round », une émission qui révèle de nombreux talents et programme également des artistes issus du Jazz et du Western Swing.

Personnage affable, James devenu Eddie hérite du sobriquet Smilin’ Eddie Hill (Eddie Hill le Souriant). Quand il n’anime pas son émission radio, Eddie joue au sein des Mountain Boys. Après un bref passage à Cincinnati où il anime des programmes pour la WKRC, il regagne Knoxville en 1943 afin de rejoindre The Tennessee Hillbillies, un groupe construit autour du duo Johnny & Jack et Kitty Wells. En 1945, Eddie quitte les Tennessee Hillbillies pour tenter sa chance à Hollywood dans le cinéma sans succès probant. De retour à Knoxville, il anime une émission pour la WNOX et joue au sein des Tennessee Mountain Boys avec le guitariste Leonard Dabney, Johnny Gallagher (basse), Billy Bowman (guitare électrique) et Bob Sumner (violon). Marié depuis peu, Eddie met en boîte ses premiers disques pour le label Apollo en 1947, accompagné entre autres par Johnnie Wright et Jack Anglin, membres du duo Johnnie & Jack.
Le chanteur enchaîne quelques séances avec les Louvin Brothers desquelles résultent seulement deux disques chez Decca, trois pour Apollo et un édité par Hill & Country (filiale d’Apollo). Si Smilin’ Eddie est toujours aussi présent avec ses shows et émissions radio, ce n’est qu’en 1951 qu’on le retrouve embauché par un gros label. Durant l’été 51, il met enregistre son plus gros succès avec « The Hot Guitar », une reprise du guitariste noir Ted Brooks. Deux ans plus tard, il rejoint la RCA, firme pour laquelle il enregistre huit singles. Présentateur sur la WSM, le Souriant Eddie Hill est devenu l’un des animateurs radio dont l’Amérique du Sud raffole.
Si Eddie est un personnage sympathique, connu pour sa gentillesse, il est également devenu un acteur influent dans le monde du Hillbilly. Ses avis et ses impressions ne sont jamais pris à la légère. Suite à un désaccord financier, Eddie quitte la WSN, le gars a beau être aimable, il ne faut pas abuser. En 1956, il rejoint la Columbia et y grave au passage trois singles. Installé à Madison, Eddie est recruté par la radio locale et intègre le Phillip Morris Country Music Show, une tournée comprenant Carl SMITH, Ronnie SELF, Red Sovine.
En 1957, Eddie anime une émission TV pour WLAC de Nashville. Il interview les vedettes de la Country. La même année, il est de nouveau élu disc jockey le plus populaire par le magazine C&W Jamboree. En 1958, on le retrouve dans un studio d’enregistrement de l’armée gravant cinq chansons. Il participe à sa dernière session en janvier 59, agrandissant sa discographie avec deux nouveaux microsillons édités par Starday et University Records. Eddie Hill continuera à composer pour les autres tout en animant diverses émissions et programmes radio.
En 1968, victime d’un accident vasculaire cérébral, il est hospitalisé pendant quatre mois. A l’initiative de son ami et ancien équipier Lightnin 'Chance, une série de concerts-bénéfice est organisée afin de participer aux lourds frais médicaux. Le petit monde de la Country se mobilise, Kitty Wells, Webb PIERCE, Hank SNOW, Carl SMITH, Roy Acuff, Webb Pierce, Jimmy Newman, Johnny Wright, Bill Monroe, Chet Atkins, Grandpa Jones, Jimmy Dickens, et Bobby Lord accourent afin de donner un coup de main à l’animateur.
Intronisé au Country Music Disc Jockey Hall of Fame en 1975, Eddie Hill devient le premier animateur radio vivant à bénéficier de ce trophée. Après s’être retiré du monde de la radio et du disque, Smilin’ Eddie gravement malade depuis plusieurs années tire sa révérence en 1994.

Si Eddie Hill ⃰ figure parmi les seconds couteaux et n’a jamais réussi à fracasser les classements avec un hit, il laisse un héritage important avec ses enregistrements, ses émissions et ses découvertes.

Songwriter prolifique : « Seven Year Blues (Bill Monroe), « Baby My Heart » (Faron YOUNG), « Somebody You’ll Call My Name » (Ernest Tubb, Jimmy Wakely, Jerry Reed), « Make Up Your Mind » (Kitty Wells), « Tomorrow I’ll Be Gone » (Jean Shepard), « She’s My Mother » (George Jones), « Alabama » (The Blue Sky Boys) sans oublier de nombreux titres pour Ira et Charlie Louvin et Johnnie & Jack.
Eddie Hill a également participé à de nombreuses sessions comme guitariste pour Werly Fairburn, Curtis Gordon, Flatt & Scruggs, Jimmy C. Newman, Porter Wagoner, Lefty Frizzell, George Morgan, ou Sonny James.

Cette compilation rend un vibrant hommage à ce disc jockey, chanteur, guitariste, musicien de session, présentateur ayant œuvré pendant deux décennies dans l’univers de la Country. On ne retrouvait jusqu'alors que deux compilations semi référencées : « Smilin’ Eddie Hill » édité par le label anglais BACM et « Star of Grand Ole Opry », une compil de 16 titres publiée par Cowgirlboy Records.

« The Hot Guitar » vient grossir l’excellente série « Gonna Shake This Shake Tonight ». Le label Bear Family propose ici 34 titres (durée 82 minutes) dont 7 inédits et un copieux book notes de 36 pages.
Si la majorité des pistes rentrent de plein fouet dans le registre du Hillbilly up tempo, certains titres mettent en évidence toutes les influences Jazz et Western Swing dont s’est gorgé le chanteur.

Il reprend superbement « The Hot Guitar », une compo du guitariste noir Tex Brooks futur membre des Jubalaires et des Jubilee Four dans lequel il prend soin de citer ses équipiers pour une grosse pièce de Western Swing.
On retrouve diverses influences Jazzy sur « Steamboat Stomp », un inusité de Leon Payne, alors que « Melting Steel » oscille entre Rag et Swing, le jeu de guitare évoquant celui du Marseillais Marcel Bianchi. Sur de nombreuses chansons proches du Western Swing, la contrebasse de Lightnin’ Chance et l’accordéon d’Anthony Cianciola figurent en premier plan. « Salty Dog Rag » est un parfait mélange de Swing à la Django Rheinhardt et de Rag à la Moon MULLICAN.
« Educated Fool » se révèle un bon petit boogie rappelant le répertoire de Tennessee Ernie Ford, tandis que « Buckshot » s'avère encore plus vitaminé. Autre bonne curiosité avec « Lovin’ Spree », future reprise d’Eartha Kitt, pour un vrai Jazzbilly avec un xylophone entraînant.
« Who Wrote The Letter To Old John » s’inscrit lui plus dans le futur répertoire de Johnny HORTON. A contrario « My Suger Booger » parodie avec humour The Rat Pack, la célèbre réunion d’amis regroupant SINATRA, MARTIN et Sammy Davis Jr. Autre singularité avec « The Gottalotta Song », une compo de Shorty Long ⸋ qui donne le premier rôle au fiddle de Grady MARTIN.
Si Hill a toujours été influencé par le Jazz et le Western Swing, « Cause I Have You » pourrait faire figure de Doo Wop Country.
Mais, comme de nombreux countrymen du moment, Eddie Hill pouvait diversifier son répertoire vers un mélange de Teen Rock et d’Hillbilly Rock à l’image de « The Magic Of Your Sweet Love », « Wild Cat » ou du célèbre « Black Denim Trousers And Motorcycle Boots », future adaptation d’Edith Piaf (« L’Homme à la Moto »).
Terminons ce panorama par la cerise sur le gâteau, le compilateur glisse cinq inédits issus d’une émission de radio pour l’armée américaine : le « Shame On You » de Spade Cooley, « It Makes No Difference Now » gravé par Cliff Bruner & The Texas Wanderers en 1938, le titre sera repris par Ray Charles. L’indémodable « San Antonia Rose » de Bob Wills et le « Milk Cow Blues » de Kokomo Arnold proviennent eux aussi de cette séance décontractée datant du 1er septembre 1958.

Cette excellente rétrospective rend hommage à Eddie Hill qui à l’instar de Ramblin’ Jimmie Dolan ou du Big Bopper, autres hommes de micro, firent évoluer l’image et la sonorité du Hillbilly et du Western Swing. La sonorité très ancrée dans les fifties pourrait rébuter les plus jeunes.

Note réelle 3,5.

⃰ Eddie Hill, vous l’aurez deviné, c’est le gars souriant à droite de la pochette.
⸋ Il s’agit du Shorty Long ancien leader des Santa Fe Rangers et non pas du pianiste chanteur noir de la Motown.

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- Eddie Hill (chant, guitare)
- Chet Atkins (guitare 16-17-18-19-20-21-22-23-24-25)
- Hank 'sugarfoot' Garland (guitare 1-2-6-7-10)
- Louis Innis (guitare 16-17-18-19-20-21-22-23)
- Charlie Louvin (guitare 3-4-5)
- Grady Martin (guitare 26-27-28, fiddle 20-21-22-23)
- Harold Bradley (guitare 26-27-28)
- George Barnes (guitare 14-15)
- Al Chernet (guitare 14-15)
- Jack Shook (guitare 24-25)
- Jerry Byrd (steel 1-2-6-7-16-17-18-19-30-31-32-33-34)
- Bud Isaacs (steel 20-21-22-23)
- Donald Davis (steel 4-5)
- Robert Lee Foster (steel 24-25)
- Bill Ross (steel 3)
- Paul Buskirk (mandoline électrique 1-2-6-7 mandoline 3-4-5)
- Ira Louvin (mandoline 3)
- Floyd Lightnin' Chance (contrebasse 4-5 basse 8-9-10-11-12-13-16-17-18-20-)
- Sam Hollingsworth (basse 1-2)
- Charles R Grean (basse 14-15)
- John Gallagher (contrebasse 3)
- Tommy Jackson (fiddle 20-21-22-23)
- Troy Passmore (fiddle 8-9-12)
- Dale Potter (fiddle 4-5)
- Farris Coursey (batterie 1-2-6-7-8-9-12-16-17-18-19-24-25)
- Buddy Harman (batterie 20-21-22-23-26-27-28)
- Phil Kraus (batterie, xylophone 14-15)
- Anthony Cianciola (accordéon 3-4-5-8-9-12)
- Papa John Gordy (piano 10-16-17-18-19-20-21-22-23-24-25)
- Marvin Hugues (piano 26-27-28)
- William F. Simmons (piano 1-2)
- E.r. Dutch Mcmillin (saxophone 26-27-28)
- Brock Speer (chœurs 24-25)
- Ben Speer (chœurs 24-25)
- Boudleaux Bryant (chœurs 24-25)
- Anita Kerr (chœurs 29)
- Evelyn Wilson (chœurs 29)
- Mildred Kirkham (chœurs 29)


1. The Hot Guitar
2. Steamboat Stomp
3. Melting Steel
4. Mind Your Own Business
5. Bless Your Little Thumpin' Gizzard
6. Educated Fool
7. The Darndest Thing You Ever Saw
8. Cold, Cold Woman (the Hot Guitar)
9. Mountain Jam
10. Salty Dog Rag
11. Buckshot
12. Fire Ball Eight
13. Hight, Wide And Handsome
14. Lovin' Spree
15. Who Wrote The Letter To Old John
16. Slender, Tender And Sweet
17. My Sugar Booger
18. Whittlin' On A Piece Of Wood
19. Same Old Dream (about You)
20. I Did And I Does And I Do
21. The Gottalotta Song
22. Knock It Off
23. I Don't Think I'm Gonna Like It
24. Smack Dab In The Middle
25. Cause I Have You
26. The Magic Of Your Sweet Love
27. Wild Cat
28. Hard Road To Travel
29. Black Denim Trousers And Motorcycle Boots
30. It Makes No Difference Now
31. Shame On You
32. San Antonio Rose
33. 3milk Cow Blues
34. Four Or Five Times



             



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