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WESTERN SWINGCOUNTRY ROCK  |  STUDIO

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COMMANDER CODY - Hot Licks, Cold Steel & Truckers Favorites (1972)
Par LE KINGBEE le 3 Février 2018          Consultée 2397 fois

Nous sommes en 1972 et COMMANDER CODY & His LOST PLANET AIRMEN vient de rencontrer un succès inattendu avec « Lost In The Ozone ». Malgré une pochette plus Psyché que péquenot, le disque connaît une réussite commerciale rafraichissante aussi bien auprès des amateurs de Country que de la frange californienne, plutôt adepte d’Acid Music ou de Rock Psyché.

La firme ABC-Paramount tape dans le tout venant, sans se préoccuper d’une ligne directrice précise, par le biais de ses nombreuses filiales (Impulse, Dunhill, Blue Thumb, BluesWay). Pour le label, il faut battre le fer tant qu’il est chaud, engranger du fric en surfant sur les thèmes du premier disque. Commander Cody a le vent en poupe, le groupe n’arrête pas de tourner et semble conquérir un public éclectique regroupant aussi bien les amateurs de Country que les hippies adeptes d’Acid Rock et de Folk. En février 72, la Paramount expédie cette bande de joyeux drilles au Peninsula Sound Studio, un petit studio inconnu au sud de San Francisco pour une session de huit titres. Pas assez pour faire un disque. Un mois plus tard, le groupe enregistre, toujours au même endroit, trois titres supplémentaires lors de deux sessions, auxquels vient se greffer une reprise du standard « Tutti Frutti » capté lors d’un passage au Mandrakes, un club de Jazz et de Blues basé de l’autre côté de la Baie, à Berkeley.

Cette fois-ci, la Paramount propose un visuel orienté vers le registre Truck Drivin’ Song avec l’apparition d’une cabine de camion. Une pochette belle comme un camion ! Le titre plein d’humour et de dérision renvoie par contre à un répertoire bigarré mariant Western Swing, Country Rock californien, Honky Tonk et standards de Rock n Roll. Le répertoire regroupe cinq nouveaux titres spécialement composés pour cette seconde galette. Si la pochette rend hommage aux camionneurs et aux adeptes de la Citizen Band, le disque débute par deux trucks songs, registre en vogue dès le début des sixties lancé par Dave Duddley et Jimmy Martin. D’entrée de jeu, « Truck Stop Rock » avec lap steel et fiddle se décline comme un clin d’œil aux routiers, personnages qui au fil des années remplaceront les cowboys. Une belle compo au ton décalé et rockin’. Si certains countrymen se sont spécialisés dans la « chanson de routier », Terry Fell et ses Fellers peuvent être considérés comme les pionniers du genre. Le guitariste avait gravé dès 1954 « Truck Driving Man » pour le label X Records. Le titre, pourtant placé en face B, devient l’un des hymnes des nouveaux chevaliers de la route. Si cette ode aux mangeurs de bitume avait connu par le passé de nombreuses versions qui, il faut l’avouer, n’apportaient pas grand-chose (Hylo Brown, Buck Owens, Red Simpson, Dick Nolan ou Ricky Nelson), le groupe nous en offre un nouvel aperçu par le biais de la voix caustique du chanteur Billy C Farlow. La version originale de Fell et cette reprise de Commander Cody demeurent aujourd’hui encore parmi les plus réjouissantes : « I stopped at a road house in Texas at a little place called Hamburger Dan's - I heard that jukebox start playin' a tuned called a Truck Drivin' Man … ». La face B de l’album s’ouvre encore avec une truck song « Semi Truck », troisième et dernière chanson dédiée au monde de la route.

Cette troupe de « déconneurs », mais musiciens virtuoses, reprend à son compte divers classiques du Rock n Roll : le groupe transforme le « Rip It Up » popularisé par Little Richard, repris illico presto par Bill Haley et Elvis, en une fusion de Western Swing et de Hillbilly boogie dans laquelle le saxophone, la lap steel et le piano se tirent une bourre pleine de peps. Autre clin d’œil à Little Richard avec « Tutti Frutti » dont l’interprétation en Live lorgne plus ici du côté de celle de Carl Perkins. Petit détour par le folklore cajun avec « Diggy Liggy Lo » pour un vrai morceau de quadrille. Cette fois c’est John Tichy qui se met au micro pour ce standard louisianais popularisé par le duo Rusty & Doug (les frangins Kershaw) en 61. Cet hymne des bayous accrédité au producteur J.D. Miller avait été composé bien avant bien sous forme de valse par Terry Clement et Rhythmic Five. Chez nous, Claude Francois en délivre une ridicule chanson pour enfants sous le titre de « Diggy Liggy Lay et Diggy Liggy Lô ». Toutes les influences noires du groupe sont nettement palpables sur « It Should’ve Been Me », œuvre d’Eddie Curtis gravée par Ray Charles au milieu des années 50, pour une parfaite liquéfaction de R&B et de Western Swing.
Le groupe sait tempérer sa fougue au travers de balades oscillant entre Hillbilly et Honky Tonk : « Cravin’ Your Love », « Kentucky Hills Of Tennessee » dans laquelle Cody emboîte nostalgie et Country Rock FM ou bien encore l’excellent et ambigu « Mama Hated Diesels », titre à l’humour pince sans rire sur les dangers que peuvent apporter les camions, véritables machines qui transfigurent la société américaine. Dans une veine nettement plus Country Rock, Cody et ses Hommes de la Planète Perdue reprennent « Looking At The World Through A Windshield  », petit succès soixante-huitard de Del Reeves évoquant la vie superficielle des routiers qui ne voient qu’une infime partie du monde à travers leurs pare-brises.
Mais c'est par un surprenant morceau de Soul que le groupe nous scotche carrément avec « Watch My 38 », un long titre de près de six minutes au groove imparable. Si le chant de Farlow débouche sur diverses métaphores entre le colt 38 et une grosse cylindrée (3,8), le saxe et la basse bien ronde nous renvoient simplement vers Muscle Shoals pour une mixture entre Clarence Carter, Arthur Alexander et Eddie Hinton.

Si Commander Cody se composait alors d’une bande de sacrés gai-lurons, dont la devise était de ne pas se prendre au sérieux, ce disque proposait alors une habile conjugaison entre la Country classique, Country Rock californienne et des tendances plus novatrices. Le meilleur album studio du groupe. Une référence de la Country early 70’s.

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   LE KINGBEE

 
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- Billy C. Farlow (chant, harmonica)
- Bill Kirchen (guitare)
- John Tichy (guitare, chant 10)
- Bobby 'blue' Black (lap steel)
- George Frayne (commander cody piano)
- Buffalo Bruce Barlow (basse)
- Lance Dickerson (batterie)
- Andy Stein (saxophone, fiddle)


1. Truck Stop Rock.
2. Truck Drivin' Man.
3. Rip It Up.
4. Cravin' Your Love.
5. It Should've Been Me.
6. Watch My 38.
7. Semi-truck.
8. Kentucky Hills Of Tennessee.
9. Looking At The World Through A Windshield.
10. Diggy Liggy Lo.
11. Mama Hated Diesels.
12. Tutti Frutti.



             



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