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Wes MONTGOMERY - The Incredible Jazz Guitar Of Wes Montgomery (1960)
Par DERWIJES le 1er Mars 2020          Consultée 1609 fois

Si je vous dis « guitaristes de jazz », vous me séparerez cette catégorie en deux : le roi sur son trône, l’intouchable Django REINHARDT, et les autres, nos contemporains Kenny BURRELL, Georges BENSON et les Pat MARTINO et METHENY. Et entre les deux, il y a celui qui fait la jonction entre le classique et le moderne, Wes MONTGOMERY.
Né en 1923 à Indianapolis, il apprend la guitare en autodidacte, influencé par Charlie CHRISTIAN, un pionnier de la guitare électrique malheureusement oublié aujourd’hui. Devenu père d’une famille nombreuse jeune, il doit, comme beaucoup d’autres musiciens, travailler le jour et faire la tournée des bars la nuit. Entre les deux, il s’entraîne chez lui où, à la demande de sa femme pour ne pas déranger ses enfants qui dorment, il s’habitue à jouer de la guitare avec le pouce de sa main droite plutôt qu’avec un médiator pour réduire le bruit, une technique qui lui deviendra indissociable. Sa chance tourna lorsqu’il put rejoindre l’orchestre de Lionel HAMPTON, avec qui il tourna pendant deux ans, se rendant de club en club en transports terrestres plutôt qu’en avion comme ses collègues, par peur de voler. Malgré des collaborations avec de nombreux musiciens il retourna auprès de sa famille à Indianapolis où il forma un groupe avec un organiste, recommençant à enchaîner les concerts dans sa ville natale, ne la quittant que de temps à autre pour partir enregistrer sur la côte Est. Ce rythme de vie impossible, allié à sa consommation excessive de cigarettes, l’emporta en 1968 à 46 ans d’un arrêt cardiaque, dans sa maison d’Indianapolis.

Mais revenons huit ans avant ce décès prématuré et intéressons-nous à ce disque au titre sans ambages et à la pochette bien classe. Et cette pochette, je suis prêt à parier que vous l’avez déjà vue, même si vous n’avez jamais écouté la musique qui l’accompagne. Si j’en suis aussi assuré, c’est parce que cet album figure en bonne place dans toutes les listes et ouvrages sur le jazz qui se respectent, et à simple titre d’exemple il fait partis des incontournables du Penguin Guide to Jazz et des enregistrements conservés dans la Librairie du Congrès des Etats-Unis pour « son importance culturelle et historique ». Et attendez ! Il ne faudrait pas oublier tous ceux qui se réclament de son influence, comme Andy SUMMERS de POLICE ou Steve HOWE de YES pour ne citer qu’eux.
Ses collègues de jazz non plus ne restèrent pas insensibles à son jeu, comme je le disais en introduction, et de reprise en imitation, ils finirent par créer à partir de son style un nouveau sous-genre, le smooth jazz. Eh oui ! Pas de longues démonstrations techniques, chez Wes Montgomery le secret réside dans la force tranquille. N’y connaissant pas grand-chose, je ne m’étalerai pas sur ses techniques de jeu si ce n’est pour dire qu’il a popularisé le jeu en octaves et basait ses solos sur la même manière : il commençait en jouant sur les gammes et les modes du morceau, avant d’improviser en octave et de revenir aux accords.

Pour l’accompagner, il peut compter sur les frères HEATH, Albert à la batterie et Percy à la basse, ainsi que sur Tommy FLANAGAN au piano, des musiciens qui n’ont pas à rougir face à leur leader, loin de là. The Incredible Jazz Guitar est un album principalement calme, reposé, sans grandes envolées ou improvisations endiablées. « Polka Dots and Moonbeams » représente bien cette atmosphère laid-back, sans soucis, mais qui cache beaucoup sous cette délicatesse apparente. On peut lire beaucoup dans ces quarante minutes de musique : prenez « Airegin ». C’est une reprise de Sonny ROLLINS, dont le nom est « Nigeria » écrit à l’envers, et qui est un hommage aux origines africaines des musiciens et de la musique qu’ils jouent, alors que la ségrégation est toujours à l’ordre du jour et que, ne l’oublions jamais, les musiciens de jazz dont je vous parle dans mes chroniques étaient constamment éloignés autant que possible de la bonne société blanche.
Pour une fois, je ne vais pas chercher la petite bête à vous dire que « Four on Six » est un morceau aux influences hard-bop ou à vous parler du côté latin de la batterie sur « Mr. Walker », qui rappelle ce qui se faisait à Cuba à la même période… Non, pour une fois, je vais me taire et vous laisser apprécier la musique qui coule de vos écouteurs/enceintes/haut-parleurs. C’est beau, c’est paisible, c’est agréable à écouter et agréable à analyser. Franchement, elle n’est pas belle la vie avec Wes Montgomery ?

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   DERWIJES

 
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- Wes Montgomery (guitare électrique)
- Tommy Flanagan (piano)
- Percy Heath (basse)
- Albert Heath (batterie)


1. Airegin
2. D-natural Blues
3. Polka Dots And Moonbeams
4. Four On Six
5. West Coast Blues
6. In Your Own Sweet Way
7. Mr. Walker (renie)
8. Gone With The Wind



             



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