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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2007 Night

GAZPACHO - Night (2007)
Par CTHN429 le 7 Mai 2007          Consultée 10116 fois

Quand on tape Gazpacho sur google.fr, on s’aperçoit que ce nom est plus synonyme de cuisine que de musique. L’histoire ne dit pas si les membres apprécient ce plat. On peut quand même supposer que le groupe a été influencé par le premier morceau de l’album de Marillion, Afraid of Sunlight qui comme vous vous en doutez porte le nom de Gazpacho.

Qui se cache derrière ce nom ? Des Norvégiens qui prouvent après Sigur Ros et Bjork que la musique scandinave est de qualité. Si tout le monde ne connaît pas ce groupe, ils ont quand même travaillé avec quelques grands noms comme Steve Lyon (ancien producteur entre autres de Depeche Mode ou de The Cure) sur When Earth Lets Go (2004) ou Steve Rothery (guitariste de Marillion) sur Firebird (2005). Vous avez peut-être déjà entendu leur musique sans le savoir forcément puisqu’ils ont fait des premières parties de… Marillion. La dernière fois en France c’était en novembre 2005 à l’Elysée Montmartre.

Après trois albums plutôt bons, Gazpacho rentre avec ce Night dans une autre dimension, celle du chef d’œuvre. Cinq morceaux sont au programme pour 53mn de bonheur. A l’origine, il ne devait y avoir qu’une seule chanson découpée en 5. Finalement la séparation se fait sans doute plus sentir qu’à l’origine même si la filiation est réelle entre les titres.
Pour nous mettre bien dans l’ambiance, Night commence par « Dream of Stone », énorme morceau dans tous les sens du terme puisqu’il dure la bagatelle de 17mn. Le début de ce morceau fait furieusement penser à New Year's Prayer de Jeff Buckley (dont les plus ignorants, dont moi, ont découvert l’existence en écoutant le générique de Deadzone) : même montée en rythme, même rythme d’ailleurs et même façon de commencer la partie vocale. Forcément après ça diffère quand même dans une atmosphère à la fois angoissante et planante, les deux alternant au fil des minutes, selon que les guitares sont mises ou non en avant, selon les effets électroniques, selon les changements de rythme. Les Norvégiens nous gratifient là d’un authentique morceau progressif moderne, que tout fan de ce style musical se doit d’écouter (si si c’est un ordre !).
« Chequered Light Buildings » s’enchaîne alors presque naturellement. On change d’atmosphère, on vient à la mélancolie, voire à la tristesse. Le rythme est plus lent que dans le premier morceau, du moins au début. Car l’accélération se fait tout en douceur jusqu’à la 3ème minute où batterie et guitares prennent le pas sur le vocal, avant de revenir à un rythme plus lent et de terminer sur quelques notes de piano rappelant l’introduction du morceau.
On continue dans la foulée avec « Upside down », morceau qui démarre de façon plus légère que le début de l’album, même si ça ne respire clairement pas la joie de vivre. Le piano accompagne notamment le chanteur avant de céder le pas aux guitares et à une accélération du rythme. Ce dernier n’est bien entendu pas uniforme et change régulièrement. La basse se fait bien entendre à quelques reprises quand ce ne sont pas des voix envoûtantes en « arrière plan » ou des bruits d’animaux. On termine par un petit passage de violon seulement accompagné par un synthé « orguesque » avant que la guitare ne refasse son apparition pour annoncer le prochain titre, « Valerie’s Friends ».
C’est le morceau le plus court de l’album avec un quand même très respectable 6mn29 ! Après un peu plus de 2 minutes de musique plutôt légère, les petits Norvégiens s’excitent un tout petit peu. C’est pas du heavy, loin de là, mais on assiste pendant quelques minutes au passage le plus électrique de l’album, pendant lesquelles guitares, batterie et basse se font entendre… et plutôt bien. Visiblement les Norvégiens ne s’énervent pas trop longtemps et le synthé vient calmer les esprits, relayé une nouvelle fois par le violon. On retrouve alors l’envoûtement hérité des précédents morceaux avec un soupçon d’inquiétude.
Tout cela ne dure pas longtemps et « Massive Illusion » vient clore l’album. Un petit peu de synthé pour nous remettre de nos précédentes émotions et on repart pour un tour de progressif. On a droit à tous les classiques du genre : changements de rythme, voix bizarres en fond, etc. Mais les classiques utilisés de cette manière là, on aimerait en écouter plus souvent. Après un passage un peu déconcertant à la première écoute (on a l’impression que les musiciens sont autour d’un feu, en tapant des mains pour donner le rythme !), on retrouve une certaine accélération rythmique. Puis rapidement, les violons et le piano prennent possession des dernières minutes de l’album. Si Night nous a montré une nuit plutôt angoissante, par ces dernières notes, le jour qui se lève est beaucoup plus apaisant !

Gazpacho réalise un album incroyable. On veut bien croire ces Norvégiens quand ils disent sur leur site internet qu’ils en ont bavé comme pas possible pour réaliser ce chef d’œuvre. Mais le résultat est à la hauteur de l’investissement. C’est à une nuit particulière que Gazpacho nous invite par cet album et on ne peut que se dire à la fin : c’est quand la prochaine ?

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- Jan H Ohme (chant)
- Jon-arne (guitares)
- Thomas (synthé)
- Robert (batterie)
- Mikael (violons)
- Fido (basse)


1. Dream Of Stone
2. Chequered Light Buildings
3. Upside Down
4. Valerie's Friends
5. Massive Illusion



             



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