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HONKY TONK HILLBILLY  |  COMPILATION

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2008 Heart Breakin' Mama

SKEETS MCDONALD - Heart Breakin' Mama (2008)
Par LE KINGBEE le 12 Juin 2020          Consultée 585 fois

Malgré un manque flagrant de succès dans le Top Ten Country, Skeets McDONALD demeure l’un des bons artisans du registre Honky Tonk. Auteur d’une carrière couvrant deux décennies, cet attachant chanteur guitariste, oublié depuis des lustres, peut aussi faire figure de chaînon entre le Honky Tonk et le Bakerfield Sound.

Enos William McDonald voit le jour en 1915 en Arkansas. Enfant, il est victime d’une fulgurante attaque de moustiques dans un champ de coton à la suite de quoi ses frères et sœurs lui donnent le surnom de Skeets (petit squelette). Enos souffrant d’une légère dyslexie confondait les deux mots (moustique et squelette). Benjamin d’une famille de sept enfants, Enos s’intéresse très tôt au Hillbilly et apprend la guitare en autodidacte. Un fois ses études terminées, il rejoint son frère aîné dans le Michigan. A vingt ans, il s’établit à Detroit pour bosser dans une usine. Le week-end, il intègre The LONESOME COWBOYS, une petite troupe locale de Hillbilly de bonne réputation. En 1943, appelé sous la bannière de l'Oncle Sam, Enos met la musique entre parenthèse et part combattre en Afrique du Nord, en Inde et à Okinawa d’où il revient décoré.
Démobilisé en 1946, il se marie, travaille dans une station de radio, mais décide de se lancer plus sérieusement dans le Hillbilly en fondant The RHYTHM RIDERS. Quand il ne joue pas avec son groupe, il se produit avec des bluesmen du Delta, sous les noms de Skeets DONALD ou Skeets SAUNDERS, chose rare dans cette partie du pays. En 1950, il fait ses premiers pas dans un studio en intégrant l’orchestre de Johnnie WHITE à la recherche d’un chanteur. Il grave une poignée de singles pour les labels Fortune et Citation. « The Tattooed Lady », une chanson coquine où il dévoile en chantant le corps d’une femme, lui vaut une solide réputation. Avec son beau costume de cowboy, il enchaîne chez London et Mercury.
Sa femme, sûre du talent de son bienaimé, le pousse à tenter sa chance en Californie, là où le soleil est plus chaud et la mer plus bleue. Auditionné par Cliffie Stone, fondateur du Hometown Jamboree, Skeets décroche un contrat avec Capitol. Le 5 avril 1951, Skeets grave son premier single à Hollywood sous la houlette du producteur Ken Nelson. Capitol n’a pas lésiné et a mis les petits plats dans les grands en faisant appel aux guitariste Speedy WEST et Billy STRANGE, tandis que Cliffie STONE officie à la basse.

McDONALD ne connaît qu’un seul véritable hit avec « Don’t Let The Stars Get In Your Eyes », un morceau gravé quelques semaines avant par Slim WILLET en 1952. Au fil des ans, le titre tombe dans l’escarcelle de Red Foley et de son gendre Pat BOONE, du KILLER, Conway TWITTY, Dean MARTIN jusqu’à Leon RUSSELL.

Entre 1951 et 1958, Skeets enregistre 47 microsillons pour Capitol, ceux s’ajoutant aux 10 singles édités par Fortune, Citation, Mercury et Uni Records et 2 E.P'S Capitol. A une époque où le single est roi, ses maisons de disques n’éditent que peu d’albums du chanteur, sa discographie ne comptant que 2 disques pour Capitol et un autre pour Columbia. Curieusement, c’est par le biais de petits labels européens qu’une dizaine de compilations voient le jour, le label allemand Bear Family se taillant la plus grosse part du gâteau en lui consacrant un coffret de 5 CDs sous forme de Box Set affichant un total de 143 titres.
A partir de 1959, s’il se produit toujours au Town Hall Party, Skeets est embauché par la Columbia qui le cantonne à tort dans un registre peu approprié, avec des textes pour midinettes, des orchestrations gorgées de chœurs et des violonades languissantes bien caractéristiques des productions de Music City et du Nashville Sound. Il enregistre somme toute 16 singles pour Columbia, dont son dernier succès « Call Me Mr. Brown » en 1963 (absent sur la compilation), jusqu’à ce qu’il soit victime d’une crise cardiaque en mars 68.

Le label Bear Family nous dresse ici un excellent tableau du talent de ce White man’s blues, comme le guitariste aimait se définir. Agrémenté d’un livret de 32 pages, richement illustré, ce recueil vient grossir la série « Gonna Shake This Shack Tonight ». Les 33 pistes (durée 79 minutes) écrèment au mieux le registre du guitariste sur une période s’étalant de 1950 à 1961. Le compilateur propose ici 2 titres Fortune, 3 faces Columbia (pistes 30-31-32), le reste représentant la période Capitole.

Dès le titre d’ouverture « The Southland Boogie » nous indique que ranger le guitariste dans le domaine du Honky Tonk serait réducteur. Effectivement, le morceau tient autant du Western Swing que du Boogie. Parallèlement au registre Honky Tonk souvent triste, Skeets s’autorise quelques fulgurances pleines d’humour. On s’imagine facilement le guitariste imitant sur scène la gestuelle de Groucho MARX chantant « Lydia The Tattooed Lady », une autre chanson sur le thème du tatouage figurant au générique du film « Un Jour au Cirque ». « Hi Diddle Dee (My Way) », coécrit avec Roy Hall et chanté avec Helen O’CONNELL et Big Dave CAVANAUGH (futur président de Capitol), tient plus des ANDREWS SISTERS que du Tonk.

« Scoot, Git And Be Gone » témoigne de la qualité du chant à la limite du Yodel, tandis que Speedy WEST délivre de bons passages de steel guitare. Un titre repris par le groupe de Bluegrass TANGLED ROOTS. Certains titres purement Honky Tonk attestent d’un souci de recherche tant sur le plan de la mélodie que de l’orchestration : « Your Love Is Like A Faucet », « You Talk About Me, I’ll Talk About You » ou « It’ll Take Me A Long, Long Time ». Il booste juste comme il faut « Gone And Left Me Blues », un vieux Honky Tonk de Johnny BOND par le biais d’un piano virevoltant. A l’instar du futur répertoire de Johnny HORTON, Skeets glisse quelques Tonk Roll de bonne facture avec les énergiques « You Gotta Be My Baby », « Keep Her Off Your Mind » (future cover de Marty STUART) ou « You’re There » avec Buck OWEN et Joe MAPHIS tentant de suivre le rythme imprimé par le pianiste Billy LIEBERT.

On retrouve également une poignée de titres bien caractéristiques du Boppin’ Hillbilly avec divers ingrédients liés au Rock' n' Roll : la reprise de Slim WILLET « Let Me Know », « Don’t Push Me Too Far » qui inspirera Deke DICKERSON et The HILLBILLY STRINGPICKERS. Le chanteur demeure également l’auteur de quelques rockabillies fracassants : « You Oughta See Grandma Rock », une compo d’Harlan Howard que lui reprendront Eddie COCHRAN et Mac CURTIS. Ou l’imparable « Heart Breakin’ Mama », future reprise d’Eddie COCHRAN remise au goût du jour par les SLEAZY RUSTIC BOYS du suédois Riley McOWEN et par les FLATFOOT SHAKERS, groupe australien de Kieron … Mc DONALD (ça ne s’invente pas !).
Enfin, le compilateur propose trois pistes en direction du Nashville Sound. « Cheek To Cheek With The Blues » une compo de Roy DRUSKY, bénéficie des jeux de guitare de Grady MARTIN et d’Hank « Sugarfoot » GARLAND, tandis que les deux autres titres ne parviennent pas à retenir l’attention. La compilation se termine avec la ballade de Leon PAYNE « Lost Highway », rendue célèbre par l’entremise d’Hank WILLIAMS, Skeets nous distillant là une atmosphère nostalgique contrastant avec les trois chansons précédentes.

Cette compilation constitue une parfaite synthèse pour tout amateur voulant découvrir le chanteur. Cité comme influence majeure par de nombreux artistes : Susan RAYE, Buck OWENS, Merle HAGGARD, Freddie HART ou Dwight YOAKAM, Skeets McDONALD pouvait œuvrer en dehors du Honky Tonk dans les domaines du Rockab, d’un Hillbilly classique tendance Jimmie RODGERS, Hank WILLIAMS ou Lefty FRIZZELL et dans le Bakersfield Sound. Une compilation qui remet au goût du jour un artiste important de la Country fifties et sixties. A noter les présences d’Eddie COCHRAN et de Buck OWENS sur quelques faces. L’album « Goin’ Steady With The Blues » édité par Capitol en 1958 a été réédité en 1981 par Pathé Marconi.

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- Skeets Mcdonald (chant, guitare 1-2)
- Helen O'connell (chant 6)
- Dave Cavanaugh (chant 6)
- Joe Maphis (guitare 15-16-17-17-18-19-20-21-22-23-24-25-26-27-)
- Billy Strange (guitare 3-4-5-7-8-9-10-11-13)
- Jimmy Bryant (guitare 5-7-8-9-10-11-13)
- Buck Owens (guitare 18-19-21-23-24-25-26-33)
- Charles Lee Owen (guitare 12-18-19, basse 14)
- Lewis Talley (guitare 12-14-15-16)
- Eddie Kirk (guitare 3-4-6)
- Roy Nichols (guitare 27-28-29)
- Grady Martin (guitare 30-31-32)
- Douglas Briley (guitare 8-10)
- Eddie Cochran (guitare 17-20)
- Wynn Stewart (guitare 17-20)
- Hank 'sugarfoot' Garland (guitare 30-31)
- Ray Bradley (guitare 32)
- Speedy West (steel guitare 3-4-5-7-9-11-13-22)
- Ralph Mooney (steel guitare 14-15-16-17-18-19-20-21)
- Jimmy Day (steel guitare 30-31-32)
- Johnnie White (steel guitare 1-2)
- Cliffie Stone (contrebasse 3-4-22)
- Herman Snyder (contrebasse 5-7)
- Allan Williams (basse 9-11-13-23-24-25-26-27-28-29-33)
- Clarence Dooley (basse 15-16-17-18-19-20-21)
- Joyce Wayne Murrell (basse 8-10-12)
- Joseph Zinkan (basse 30-31-32)
- Meyer Rubin (basse 6)
- Marion Adams (batterie 15-16-17-20-21-23-24-25-26-27-28-29-33)
- Roy Harte (batterie 5-7-8-9-10-11-13)
- Milton Berry (batterie 3-4-6-18-19-22)
- Buddy Harman (batterie 30-31)
- Al Kern (batterie 14)
- John Greubel (batterie 32)
- Billy Liebert (piano 5-7-8-9-10-11-13-22-23-24-25-26-27-28-29-33)
- Bill Woods (piano 12-14-18-19)
- Floyd Cramer (piano 30-31)
- Donald Robertson (piano 6)
- Hargus Robbins (piano 32)
- J.r. Sanders (fiddle 14-15-16-17-18-19-20-21-22)
- Harold Glenn Hensley (fiddle 5-7-9-11-13)
- Tommy Jackson (fiddle 30-31-32)
- Charles Butler (saxophone 6)
- Jules Jacobs (saxophone 6)
- James Phillipps (saxophone 6)
- John Schmidt (trombone 6)
- Benny Walker (choeurs 1-2)
- Johnny Paycheck (choeurs 32)


1. The Southland Boogie
2. The Tattooed Lady
3. Scoot, Git And Be Gone
4. Fuss And Fight
5. Don't Let The Stars Get In Your Eyes
6. Hi Diddle Dee (my Way)
7. Let Me Know
8. Baby, I'm Countin'
9. Remember You're Mine
10. Look Who's Cryin' Now
11. Your Love Is Like A Faucet
12. Smoke Comes Out My Chimney Just The Same
13. You Talk About Me, I'ii Talk About You
14. I Got A New Field To Plow
15. It'll Take Me A Long, Long Time
16. Don't Push Me Too Far
17. You Oughta See Grandma Rock
18. You Gotta Be My Baby
19. You Better Not Go
20. Heart Breakin' Mama
21. Keep Her Off Your Mind
22. Fingertips
23. Fort Worth Jail
24. Gone And Left Me Blues
25. You're There
26. Tomorrow Never Comes
27. What Am I Doing Here
28. Cheek To Cheek With The Blues
29. Everglades
30. Same Old Town
31. Lost Highway



             



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