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1998 Mark Hollis
 

- Style + Membre : Talk Talk

Mark HOLLIS - Mark Hollis (1998)
Par K-ZEN le 14 Juillet 2020          Consultée 1530 fois

Dans un parfait souci de complétude, il convient de s’arrêter quelques instants sur celui-ci. Mes acolytes ont très bien décrit la carrière de TALK TALK, même si Oncle Viande aurait peut-être pu – dû ? – faire péter la cinquième étoile pour Laughing Stock, ultime chapitre du groupe après le suicide commercial prémédité de Spirit Of Eden mais également plénitude artistique enfin atteinte, la prise de pouvoir et l’imposition du point de vue de son leader Mark HOLLIS n’y étant sans doute pas étrangère. Enfin du groupe, c’est vite dit.

En 1991, TALK TALK est déjà complètement fragmenté, pratiquement démantelé. Il se résume désormais à HOLLIS donc, chanteur et compositeur principal, Lee HARRIS, batteur des origines et Tim FRIESE-GREENE, producteur devenu membre officieux, jouant de temps à autre du piano ou de l’harmonium. Le bassiste Paul WEBB ne figure plus dans les données de l’équation, qui ne tardera pas à devenir insoluble peu de temps après.

7 ans plus tard, HOLLIS honore le contrat qui le lie encore à Polydor avec son unique album solo avant de complètement disparaître des radars jusqu’à sa récente mort en 2019 qui, comme d’habitude, a permis à certains de se rappeler à son bon souvenir et à l’existence de TALK TALK, autrement que par le prisme de ses tubes new wave – par ailleurs très bons, il faut bien l’avouer, quand ils ne sont pas amputés pour la radio – « It’s My Life » ou « Such A Shame ». C’est une bonne chose, mais en même temps aussi dérisoire qu’une relation sans lendemain.

Ici et là, en 1998, plus aucune trace des gars de TALK TALK. Exit même Tim FRIESE-GREENE, HOLLIS se chargeant lui-même de la production de son album, matériel à l’origine pensé et conçu comme une potentielle suite à Laughing Stock. Dans le line-up fourmillant de ce disque, on note tout de même quelques noms connus : Mark FELTHAM à l’harmonica, Henry LOWTHER à la trompette et Martin DITCHAM aux percussions.

15 secondes de silence, des notes de piano, la voix haut perchée si reconnaissable d’HOLLIS, à peine le souffle d’un harmonica seulement décelable au casque. Bienvenue sur « The Colour Of Spring », un intitulé pour le moins familier. A l’image du blanc immaculé dans lequel baigne tout entier l’artwork, l’humeur sera lumineuse. Et l’épuration maximale, bien plus encore que sur les ultimes enregistrements de TALK TALK. Une musique apaisée, « reposée et parfois incroyablement belle » comme l’ingénieur du son Phill Brown la décrit, pratiquement dénuée d’électricité, avec des guitares pour la plupart acoustiques, des percussions discrètes quand elles ne sont pas absentes. Ambient, jazz, post-rock, pour ce qu’il en reste, pour des titres parfois au personnel réduit au strict minimum. « The Colour Of Spring » donc, « Westward Bound » pièce folk pour guitare et voix.

Les instruments à vent, nombreux (deux clarinettes, deux bassons, une trompette, un cor anglais et une flûte) se chargent de faire souffler un air de mystère sur certains morceaux plus introvertis et complexes. Le thème de « The Daily Planet », chanson au vitriol sur le journalisme, « A Gift » ou la pièce de résistance « A Life (1895 – 1915) », mise en musique de la vie de Roland Leighton, soldat et poète britannique qui perdit la vie lors de la première guerre mondiale, un titre qui déroule sur 8 minutes une succession d’humeurs entre énigme initiale dans une arrière-cour anglaise, plénitude et doute ensuite, comme une illustration de ces sentiments entremêlés du début du XXème siècle, « les attentes sur l’existence, le patriotisme du début de la guerre puis le désenchantement presqu’immédiat », comme le précise HOLLIS au sujet de cette chanson.

Sur la photo qui orne la pochette de cet album, prise en Italie du sud, on voit un Pain de Pâques arrangé de telle sorte qu’il ressemble à l’agneau de Dieu. Le positionnement de ses yeux est fascinant, aussi dérangeant que la Joconde qui ne semble pas vous quitter du regard quel que soit l’endroit où vous vous trouvez dans la salle où elle réside au Louvre.

Sur Laughing Stock, il y avait une chanson, ou plutôt une secousse sismique, pratiquement noise rock, qui se nommait « Ascension Day ». Pour sereinement envisager cette corvée administrative qu’est la rencontre avec Saint-Pierre et ses innombrables fichiers informatiques, l'unique album de Mark HOLLIS en solo se pose là.

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- Martin Ditcham (batterie/percussions)
- Chris Laurence (basse)
- Lawrence Pendrous (piano/harmonium)
- Iain Dixon (clarinette)
- Tim Holmes (clarinette)
- Mark Feltham (harmonica)
- Henry Lowther (trompette)
- Andy Penayi (flûte)
- Melinda Maxwell (cor anglais)
- Mark Hollis (guitare/chant)
- Dominic Miller (guitare)
- Robbie Mcintosh (guitare)
- Maggie Pollock (basson)
- Julie Andrews (basson)


1. The Colour Of Spring
2. Watershed
3. Inside Looking Out
4. The Gift
5. A Life (1895 - 1915)
6. Westward Bound
7. The Daily Planet
8. A New Jerusalem



             



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