New York City le 10 mars 2020, au Madison Square Garden on fête les cinquante ans d’un groupe de légende.
l'ALLMAN BROTHER BAND rebaptisé pour l’occasion The Brothers, car contrairement à beaucoup d’autres, le groupe ne cherche pas à capitaliser sur son nom et depuis sa dissolution fin 2014, ne se produit plus en tant qu’ABB même si beaucoup des musiciens de la dernière formation sont toujours en activité. Ici on ne pratique pas les méthodes de MOLLY HATCHET qui tourne depuis des années sans aucun membre de la formation originale, ou de LYNYRD SKYNYRD, qui, avec pour seul rescapé, Gary Rossington plus mort que vivant, effectue des duos virtuels avec "les chers disparus" soit disant au paradis.

Donc les membres de la dernière formation Jaimoe, Warren HAYNES, Derek TRUCKS, Oteil Burbridge, et Marc Quinones sont à leur poste avec Chuck Leavell ancien membre du groupe qu’on ne présente plus, Duane Trucks à la batterie, neveu de Butch, frère de Derek et qui officie chez Widespread Panic et Reese Wynans à l’orgue, compagnon de route de Steve Ray VAUGHAN et membre de Second Coming groupe précurseur de l’ABB avec qui il a joué à leurs débuts, mais deux organistes c’était trop et sur décision de Duane, c’est son frère Gregg ALLMAN qui est resté seul au poste.

Deux set, trois heures trente de concert, et tous les morceaux emblématiques sont joués. Certes, et même si Warren chante toujours remarquablement, on se prend à s’évader avec la voix de Gregg, qui était depuis tant d’années le pont d’ancrage, de même le jeu de Duane Trucks est moins jazzy que celui, tout en finesse, de son oncle, mais franchement ce sont des détails, tant la performance globale est d’un niveau exceptionnel.
On retrouve les fabuleuses intros de piano de Chuck, toujours magique, toujours indispensable, c’est quand même le pianiste de l’ABB et des Stones. Reese Wynans joue complètement dans l’esprit originel du groupe, et le duo Warren/Derek évolue toujours à des hauteurs stratosphériques, avec un respect mutuel, une joie de jouer, une écoute réciproque et des chorus grandioses.

On peut regretter que d’autres musiciens qui ont forgé la légende du groupe ne soient pas là. Certes Dickey BETTS est plutôt mal en point, mais Jack Pearson ou Les Dudek auraient pu jouer quelques solos. Pas facile d’isoler des morceaux tant l’ensemble est cohérent, "Statesboro Blues", "Soulshine" les morceaux des filles "Melissa" et "Jessica" les longues suites "Dreams", "In Memory Of Elizabeth Reed", "Whipping Post", "One Way Out". Le groupe offre un best of de ces titres de légende, superbement interprétés, dans le respect des versions originales même si les guitaristes apportent leur style, leur patte, obligatoirement différente de celles de Duane ALLMAN et Dickey BETTS.

Immense concert, digne des anciens, la légende continue et ne s’éteindra jamais !