Au début, je pensais que Patti SMITH et Patty SMYTH étaient une seule et même personne ! En 93, mon cher Tennis Magazine annonce même que l'idole de mon enfance John McEnroe était en couple avec la seconde, que je prenais alors pour la première. Il fallut attendre l'avènement d'internet pour enfin comprendre mon erreur. Car Patty n'a rien à voir avec Patti, loin s'en faut ! Egérie new wave des eighties avec son groupe SCANDAL, la brunette est un joli brin de femme, voyez la pochette, elle compte 63 printemps tout de même, et forme avec Johnny Mac un joli couple New Yorkais du showbiz. Sa carrière en France n'a jamais eut de réel impact, mais elle reste une artiste originale et attachante, comme vous allez voir ! 2020 voit la sortie de son quatrième album solo depuis les années de gloire des mid eighties...

Je vous l'accorde 8 titres, c'est pas énorme pour se rappeler à notre bon souvenir ! Mais nous avons déjà deux singles, tout d'abord, "Drive" et sa vidéo champêtre autobiographique, très pop dans la traitement. Puis le dénommé "Build A Fire" assorti de sa vidéo bien eighties avec une Patty en micro short sympa. La ritournelle est soft rock, bien entêtante et troussée, et la voix de la chanteuse passe drôlement bien. Mais oui, c'est bien agréable faites l'expérience au lieu de râler allez ! Un bon point pour Patty ! "Only One" œuvre à nouveau dans une veine soft rock proche des grands du style, la guitare plombe bien tout ça, et la voix de la miss est vraiment plaisante.

Des Slows ? Bien sur, c'est la logique même vu le genre pratiqué. Alors "Loosing Things" avec sa magnifique guitare acoustique nous renvoie aux cadors du genre, on pense à Bryan ADAMS ou John MELLENCAMP, pas vilain pour deux sous et fort bien produit, et encore cette voix très sexy – quelques points communs avec Stevie NICKS ? - qui créée une atmosphère lourde en sensations, d'autant que les paroles sont vraiment cools. "I'm Gonna Get There" est moins originale on est d'accord, mais c'est le seul instant un peu en dessous de l'opus. Le mid tempo "No One Gets What They Want" s'accroche ensuite super bien à la rampe avec sa jolie rythmique americana, vraiment mémorable.

Deux reprises émaillent ce court album, et non des moindres, à débuter par la "Downtown Train" de Tom WAITS, pas si simple de la faire sienne, mais il faut admettre que malgré le grand écart entre les deux versions la voix de Patty SMYTH fait merveille et s'aligne, impossible de dénigrer cet hommage très réussi. Et puis Bobby GENTRY ? Cool mais casse gueule, comme l'a précisé notre Kingbee sur la kro idoine ! Mais là encore, pas de surprise, la voix fait toute la différence avec un talent consommé, c'était pas gagné, et l'orchestration sur cette énième version de l'"Ode To Billie Joe" est superbe.

Cette découverte certes sur le tard de l'artiste est une excellente surprise. Charismatique et toujours fort plaisante, la désormais sexagénaire s'affirme ici avec un album plein de bonnes surprises. C'est franchement mieux que moyen, les compositions tiennent remarquablement la route et donnent envie d'être réécoutées de nombreuses fois, la faute à une voix particulièrement originale et sexy à mon sens. Je vous l'accorde, c'est un 4 généreux mais qui est motivé par l'envie de partager cette découverte tardive ! En tout cas, pour une sortie de soft rock, la qualité est vraiment au rendez-vous ! Go Patty !