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- Membre : The Dead Weather , The Raconteurs , Jack White

The WHITE STRIPES - Icky Thump (2007)
Par PINHEAD le 21 Mars 2011          Consultée 4898 fois

Un certain 2 février de l'an de grâce 2011, le communiqué officiel de Jack White annonçait la séparation officielle des WHITE STRIPES, mettant fin aux rumeurs quant à la préparation d'un nouvel album. Aucun "désaccord émotionnel"ou "différend artistique", juste pour "garder la beauté et la spécificité de ce qui a fait ce groupe". Un mois avant la sortie du nouvel album des New-Yorkais THE STROKES et moins de six mois après la séparation de NOIR DESIR, le rock perd l'un des groupes qui lui avait rendu un tant soit peu d'intérêt à l'aube de l'an 2000 alors que le genre s’essoufflait au profit de la musique électronique.

Icky Thump, sorti en 2007, est donc le dernier album studio de la discographie bien fournie des bandes blanches. Succédant à l'expérimental Get Behind Me Satan qui avait abordé un virage artistique radical, l'album offre un visuel différent de ses prédécesseurs tout en gardant ce code tricolore qui caractérise si bien le groupe. On peut y voir la volonté de briser cette image innocente et enfantine style "bonbons populaires" contre un artwork "cigarettes bon marché". Le livret présente quand à lui des images morbides, toujours en couleur sanglante. Bienvenue dans le nouveau monde de Jack White!
Mais derrière cette pochette, que se cache-t-il? Une musique tout aussi expérimentale que le dernier album, ou un retour à la musique garage totalement dépouillée d'Elephant?

Il semble que le musicien ait voulu équilibrer ses dernières expériences musicales, c'est pourquoi on retrouve sur Icky Thump des morceaux très hétérogènes. Les Blues assassins (domaine que Jack White maitrise à la perfection, à défaut d'y tenter quelque innovation) sont toujours là, saturés à point: "Ice Cream Soda", "Catch Hell Blues" où "Rag & Bone" montrent tous trois le talent du guitariste pour alourdir la musique des deltas du Mississippi sans jamais la dénaturer. Pas de souci à se faire de ce côté là : valeurs sûres.
Cependant, le natif de Détroit n'a pas voulu abandonner ses expérimentations mélodiques passées. Alors que les quelques folies folkloriques comme "Prickly Thorn, But Sweetly Worn" ou "St. Andrew (This Battle Is In The Air)" aux accents écossais sont souvent malvenues au milieu des titres pêchus de l'album et s'avèrent bien superflues, les chansons harmonieuses (parfois à la limite de la pop song comme sur "You Don't Know What Love Is"), se font immédiatement une place parmi les décibels qui se déversent inlassablement. Les délicieuses notes de clavier sur "You don't Know What Love Is" ou sur "I'm Slowly Turning Into You" donnent un goût d'achevé a ces titres, car il est vrai que le minimalisme de Jack White peut s'avérer frustrant à l'écoute répétée de l’œuvre. Et le morceau "Conquest" qui mêle rythmique de plomb, guitare grasse et trompette hispanisantes ? Un Régal!

Et puis ce nouveau son! Ce son de guitare qui fait trembler l'auditeur à chaque retentissement, qui écrase ses tympans sous les coups de cymbales de la batteuse.
On notera d'ailleurs que la production du disque, plus conventionnelle et peaufinée qu'à l'habitude, est parfaite. Jamais la grosse caisse et les cymbales de Meg White n'auront sonné aussi bien. Même si la batteuse n'est pas reconnue pour ses talents, sa frappe spontanée et régulière convient parfaitement à au style primitif du groupe. La voix de Jack White, quant à elle, occupe dans l’œuvre une place plus importante que sur les autres productions du groupe, mais cette fois sans aucun effet sonore appliqué sur le rendu.
Côté balades, l'avis est mitigé : même si "A Martyr For My Love For You" est excellente et très touchante, "300 M.P.H. Torrential Outpour Blues" rajoute de longues minutes à l'album qui se conclut sur le bien fade "Effect & Cause".

Album patchwork, Icky Thump retranscrit d'une bien belle manière tous les styles abordées par le duo depuis sa création en 1997 : Des blues martiaux aux morceaux plus extravagants en passant les chansons pop (tout de même bien durcies). Sûrement le plus abouti des albums des bandes blanches, il est une parfaite représentation de la carrière du groupe, mais toutefois pas exempt de quelques imperfections.
Après un temps de réflexion sur cet album, on comprend alors la décision justifiée du groupe de se séparer. Les WHITE STRIPES ont exploité tout ce qu'ils pouvaient avec leurs limites (technique, numérique), et on suppose facilement que le successeur potentiel d'Icky Thump n'aurait probablement été qu'une pâle copie de ce dernier. D'une certaine manière, Icky Thump tourne en rond. Une circulation tout de même positive qui donne un très bon skeud et boucle la boucle WHITE STRIPES, dans l'attente impatiente d'un nouveau projet de Jack White.

4/5

Coup(s) de cœur: "Icky Thump"

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- Jack White (chant, guitares, claviers)
- Meg White (batterie, chant)
- Regulo Aldama (trompette)
- Jim Drury (cornemuse)


1. Icky Thump
2. You Don't Know What Love Is (you Just Do As You're
3. 300 M.p.h. Torrential Outpour Blues
4. Conquest
5. Bone Broke
6. Prickly Thorn, But Sweetly Worn
7. St. Andrew (the Battle Is In The Air)
8. Little Cream Soda
9. Rag And Bone
10. I'm Slowly Turning Into You
11. A Martyr For My Love For You
12. Catch Hell Blues
13. Effect And Cause



             



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